On se souvient du scandale de la fraude à la viande de cheval, qui a éclaté, en 2013 : cette affaire prend réellement de l’ampleur dans les îles Britanniques à la mi-janvier 2013 et connaît plusieurs rebondissements, impliquant toute la chaine du commerce alimentaire européen dont : Doly-Com (abattoir/atelier), Draap Trading Ltd (intermédiaire), Spanghero (négociant), Comigel(transformateur), Findus et Aldi (distributeurs) ou encore Picard Surgelés.

On peut se demander ce que la cacheroute, qui interdit la consommation de cheval, -animal dont le sabot n’est pas fendu-, vient faire dans cette galère. Tout au contraire, l’ensemble des procédures de vérification observées tout au long de la chaîne de la Sherita rend, justement, impossibles des fraudes de cet acabit, que ce soit sur l’origine de l’animal traité ou les pièces consommables qui en sont dérivées.Toujours est-il qu’à l’issue de ce scandale, un organisme, l’OABA : Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, a pris l’initiative d’exiger du Sénat qu’il audite l’ensemble de la filière d’abattage, de A à Z, … à commencer par les pratiques que cette ONG a en sainte horreur : celles concernant l’abattage rituel.

Au cours des dernières années, un affichage sauvage avait réuni plusieurs associations (Brigitte Bardot et consorts) militant dans le même sens, dont le but est d’interdire toute pratique sans étourdissement préalable : il figurait un pauvre bovidé, promis à l’abattoir, avec la légende suivante : cet animal va être égorgé sans étourdissement et dans de grandes souffrances. C’est ça, un abattage « rituel ». Ce dernier terme se distinguant des autres, en couleur rouge sang.

Première remarque : l’organisme à l’origine de la convocation des représentants du Consistoire (MM Joël Mergui et Bruno Fiszon), est tout sauf impartial, neutre dans sa demande. Et les membres de la commission du Sénat doivent « faire la part du feu », ou « trancher », sans mauvais jeu de mot.

Ce groupement était déjà parvenu à interpeller François Fillon, alors Premier Ministre, au plus fort de la campagne présidentielle, qui s’était fendu d’une déclaration incendiaire, en mars 2012 :

« Les religions devraient réfléchir au maintien de traditions qui n’ont plus grand-chose à voir avec « l’état de la science » d’aujourd’hui ». Nicolas Sarkozy s’était affirmé en faveur de l’étiquetage en fonction du mode d’abattage, après une mise en bouche, made in Front National , tel que ce parti a le chic et l’opportunisme de créer la polémique en fonction d’un calendrier électoral.

Un autre tour d’esprit qu’on s’évitera, au risque de s’étourdir (et de s’égarer) concerne le choix du « rapporteur(e) » de cette commission « d’information » : Madame S. Goy- Chavent, qui appartient à la famille centriste, l’UDI, mais qui, de bout en bout, affirme son parti-pris défavorable à l’abattage rituel.

Les arguments du Consistoire sont simples à entendre : il s’agit, d’abord, de défendre un principe élémentaire de liberté de conscience. L’abattage rituel juif représente 1% de la consommation française de viandes, soit environ 60.000 bêtes par an. Le Shohet, que le français traduit, de façon connotée, comme « sacrificateur », est payé, formé par le Consistoire. Toute la chaîne est vérifiée de bout en bout, ce qui a un coût pour l’administration consistoriale qui s’en charge, mais ne dégage aucune ressource supplémentaire que l’entretien de ce circuit et des diverses tâches qui s’y rapportent.

A la question sur la charge financière engendrée et pour qui, par le déclassement de certaines bêtes (40%) impropres à la labélisation « casher », Joël Mergui répond que, finalement, l’animal est réintroduit dans le circuit courant, à la seule charge du Consistoire, pour les étapes antérieures. Selon Mme Goy-Chavent, ce surplus est, bel et bien « commercialisé » dans le circuit courant, à « l’insu de l’acheteur ».

L’un des participants de la commission rappelle à, au moins, deux reprises, que le circuit général ne paie rien, mais qu’il est, au contraire, bénéficiaire net de ces parties, souvent, arrière de la bête, en fonction de la difficulté à extraire le nerf sciatique. Il s’agit, alors, pour le consommateur, de la récupération d’un volume de viandes intéressant, doté de toutes les garanties sanitaires imposées à la cacheroute.

Néanmoins, Mme Goy-Chavent insiste sur le soupçon que cela pourrait générer indirectement de l’argent indû, au bénéfice de la Communauté et de ses représentants. Voyant qu’elle a du mal à faire entendre sa suspicion, elle se rabat sur un cheval de bataille des ONG qu’elle représente : l’exigence de « transparence » qui voudrait que l’animal non-étourdi soit homologué comme tel. Elle estime que le consommateur laïc ne voudrait pas d’une viande abattue rituellement, comme s’il s’agissait d’une forme de prosélytisme par « intoxication alimentaire », en quelque sorte.

Or, depuis le début, il est facile de comprendre ce qu’elle a en tête en invoquant cette « exigence », qui rappelle, ni plus ni moins, que le présupposé de la campagne d’affichage, au nom de laquelle elle fait sa Commission : il s’agit de stigmatiser tout abattage rituel comme « cruel », sans autre forme de débat, de procès ou d’explication.

Les représentants consistoriaux ne sont dupes, à aucun moment, des implicites et motifs de leur présence devant le Sénat. Rapidement, ils ramènent leur interlocutrice au fond du débat contradictoire qu’elle entend mener et qui empêche les autres membres de se concentrer sur les aspects réellement techniques de la méthode d’abattage.

Le Judaïsme, en particulier, aurait-il pour vocation, comme le prétend la campagne d’affichage citée, d’infliger un surcroît de souffrance à l’animal ? Ou l’usage d’une lame fine tranchant avec habileté, le cou de la bête – dotée du fameux « polygone de Willis »– en moins d’une seconde, est-il un procédé plus sûr que le prétendu étourdissement ? Selon les chiffres de l’INRA, cette pratique manque 16% des animaux traités et les envoie à la mort sans vérification de leur état de conscience (seule source mesurable d’une « souffrance » : la certitude de la fin proche)…

On relève, à plusieurs reprises (avec « l’argent généré » par le don au circuit général), les tournures stigmatisantes employées par Mme Goy-Chavent : lorsque, parmi cinq ou six grands noms d’experts anglo-saxons, le Rabbin Bruno Fiszon a le malheur de nommer un scientifique dont le patronyme se termine en « -Stein ». Le bon sang de Madame le Rapporteur(e ) ne saurait mentir : il est évident qu’étant Juif, ce savant ne saurait être ni exhaustif ni objectif ni, par conséquent, éthique et donc, forcément partie prenante.

Par ce genre d’allusions aussi maladroites que répétitives, cette dame chargée d’une mission « d’information » semble exclure des professions vétérinaires et d’avis sur la question l’ensemble de ses membres ayant la moindre origine juive.

Malheureusement, c’est avec de tels poncifs qu’on fait des Commissions Théodule, en France. Loin de crier au préjugé, qui s’immisce, lapsus révélateur, dans le « débat », la ficelle paraît trop grosse à ses propres homologues, qui ne voient guère de vraies raisons fondées de la suivre sur ce terrain glissant.

Hormis les manqués de l’étourdissement, la commission omet encore de s’intéresser au sort de l’animal chassé, à la Corrida, au fait que l’hypocrisie consiste à vouloir de la viande dans son assiette, mais qu’on eût aimé que l’animal n’ait pas eu à mourir pour finir seul et en morceaux de choix, face au consommateur. Celui-ci pourrait avoir tout loisir de se convertir à la cuisine végétarienne pour s’assurer qu’il est vraiment innocent dans toute cette affaire…

Au total, triomphante quand même, Mme la rapporteur(e ) s’exclame : « On va réfléchir à un étiquetage « modéré ».

De quoi s’agissait-il ? De dresser une partie des consommateurs qui ne sont lésés en rien, au contraire, à rejeter, d’abord, une viande originaire du circuit « casher », mais déclassée comme impropre, uniquement selon des crières cultuels. Dans un même souffle, de se méfier de tout ce circuit comme nécessairement « cruel », même si la méthode employée et toutes les vérifications effectuées démontrent le contraire. Au bout du compte, on doit s’assurer que toute cette « focalisation » contre certaines pratiques ne finira pas par rejeter les Juifs de France et d’Europe pratiquants « à la mer », en tant que « dommages collatéraux » d’un combat qui avance masqué :

– soit pour la « moindre souffrance animale », et ce serait louable, en soi, qui ne s’en préoccupe pas ?

– à moins que ce ne soit une forme de résistance implicite contre les risques liés au prosélytisme musulman, que ceux qui s’attaquent à la cacheroute n’ont pas le courage de mener de face, au nom d’un « égalitarisme » de façade… ?

L’Inquisition à l’étiquetage, en tout état de cause, est lancée. Nul ne peut prévoir où elle s’arrêtera…

Voir, également, sur un sujet proche : Campagnes pour la Prohibition de la Circoncision jforum.fr Article original« >Article original

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Libre commentaire : Marc Brzustowski

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poid lourd

Bonjour, lecteur régulier du canard enchainé, il y a une rubrique qui est intitulée: » confit de canard », dans laquelle les pratiques peu recommandables de l’industrie agro-alimentaire sont dévoilées aux lecteurs, ainsi l’entreprise Spanghero a été roulée dans la farine par des intermédiaires sans scrupules ni éthique en achetant ce que les industriels nomment le « minerai » constitué de viandes hachées dont la provenance comme la traçabilité est pratiquement impossible a démontrer sauf a en analyser chaque colis. Donc pour suivre la Cacheroute, il vaut mieux s’abstenir de « bouffer » de l’industriel, les produits maison sont plus surs, rien n’est plus gratifiant pour une mère de famille que de contempler son mari et ses enfants qui font honneur aux bons petits plats qu’elle aura pris le temps et le soin de mijoter pour les siens. Cordioalement.

Benaim salomon

Le jour ou tous les abattoirs de France et de Navarre seront interdits et que tout abattage clandestin sera condamné et ou, tous les Français et les Européens deviennent végétariens par une loi, alors là oui, je comprendrai qu’ils puissent condamné toute autre type d’abattage rituel ou pas, mais d’ci- là, beaucoup de sang d’animaux d’élevages coulera encore et ce qu’el que soit le type d’abattage.

En attendant, qu’ils arrêtent leurs hypocrisie et la malveillance vis a vis de l’abattage rituel Juif reconnu depuis la nuit des temps comme respectant parfaitement l’animal, que même les musulmans mangent de cette viande.

Jakobfriedrich

Cela me rappelle la première loi antijuive de Nuremberg. C’est exactement les gens et le système gouvernemental le plus cruel d’une cruauté jamais vue et jamais vécu depuis la mémoire humaine qui ce sont permis d’avoir tellement pitié de ces pauvres bètes. Je propose d’aller constater de tout près comment se comportent, par rapport à leur famille et aux autres, ceux qui manifestent le mème genre de pitié pour les bètes. Ils doivent savoir que tous ceux qui s’en prennent et qui combattent la loi du- et le -peuple juif finissent finalement très mal.

Moshé

Très bon article qui nous met en garde contre ce qui est en train de se tramer : certains dans ce pays veulent nous empêcher de manger de la viande casher, et pour cela ils dénigrent notre abattage rituel. Comme expliqué dans l’article, l’existence du polygone de Willis qui est un fait scientifique établi, est bien la preuve que nous ne sommes ni cruels ni butés (quoique…) et bien au contraire.
Dommage que cet aspect scientifique ne soit pas plus détaillé (en particulier le fait scientifique que ce polygone n’existe que chez les animaux cashers, qui est incroyable mais qu’ils ne voudront jamais reconnaitre).
La triste réalité c’est que pour ces gens qui maudissent Israel, car dire du mal de quelqu’un c’est déjà le maudire, que la science soit de notre côté de façon irréftuable ne changera rien car de toutes façons ils ne recherchent pas la vérité.
Et franchement, même si ce n’était pas le cas, croient-ils vraiment que nous laisserions tomber notre identitié juive pour leurs beaux yeux ? Qu’ils interdisent l’abattage rituel, et même la circoncision et même d’aller à la synagogue si ils le veulent, on ira voir ailleurs.

Forumeurcom

Je regrette que cet article mêle tellement de sujets (politique, cacherout, économie), qu’il en devient très difficile à lire. Quel est son message en fin de compte ?

Lucid111

les propos  » les égorgements rituels des animaux sont responsables des nombreux assassinats de personnes par égorgement  » sont absurdes : Ce sont les personnes qui s’entrainent sur des animaux qui sont responsables des égorgements des humains, et non la méthode d’abattage en soi, qui chez les juifs se fait dans le plus grand calme afin de ne pas stresser la bête, et cette méthode est nullement reproduite par des juifs sur des humains.
Vos propos rappellent l’ignoble Protocole des Sages de Sion et l’accusation antisémite de meurtre rituel d’enfants

Joseneor

Réponse à Danny : Monsieur quand on ne sait rien sur la cacheroute, il vaut mieux se taire! Du fait que sont tranchés simultanément le nerf et la veine ces animaux ne souffrent pas. Au temps pour la façon « scientifique » de l’étourdissement

{ {Vous écrivez :!surtout que des études ont montré qu’une bête qui souffre produit des toxines qui se répandent dans son organisme et que l’on retrouve dans le corps des consommateurs qui ingèrent cette viande .

C’est vrai mais vous manquez, intentionnellement ou pas, de préciser quels animaux ont souffert.
Il a été vérifié et prouvé que le taux de toxines dans la chair des animaux abattu après étourdissement est extrêment élevé montrant ainsi la souffrance qu’ils ont endurée contrairement à ceux qui sont abattus selon les règles de la cacherout.

DANY83270

Désolé mais la Cacheroute est une tradition qui mériterait d’être changée en fonction des progrès de la science et de la technique; on ne peut pas continuer, comme si de rien n’était, à égorger des bêtes vivantes et conscientes qui soufrent énormément de leur mise à mort qu’elles sont en train de subir et qui se déroule dans des conditions barbares au motif de croyances religieuses qui remontent à l’âge de pierre; surtout que des études ont montré qu’une bête qui soufre produit des toxines qui se répandent dans son organisme et que l’on retrouve dans le corps des consommateurs qui ingèrent cette viande ; certes, il y a cinq mille ans la barbarie était une chose normale et tout le monde était habitué à voir égorger des bêtes; les sacrifices étaient devenus monnaie tellement courante qu’ils étaient pratiqués même à l’intérieur des édifices religieux; mais aujourd’hui tout cela a disparu, on ne pratique plus les sacrifices humains, les combats de gladiateurs et la mise à mort des taureaux dans les arènes et personne ne le regrette; l’abattage rituel pratiqué par les Juifs et les Musulmans devraient donc suivre le même chemin et être interdits pour les mêmes raisons car la cruauté envers les animaux engendre la cruauté envers les humains; je pense que les égorgements rituels des animaux sont responsables des nombreux assassinats de personnes par égorgement en particulier dans les pays Arabes dont le niveau de civilisation est resté très bas.

danhaim

Tous ceux qui donnent des dates a la venue du Machiarh font une grande erreur , car lorsqu’il ne vient pas , les gens se cassent…
Maintenant, la génération qui va recevoir le Sauveur sera une génération » de bras casse » car pour révéler l’amour sans raison, l’amour de part notre essence qu’Hachem a pour nous, alors il ne faut pas que cela soit de droit qu’Hachem nous sauve mais seulement parce que nous sommes ses enfants.
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breslev.fr/avraham-ifrah-Un-amour-sans-raison-donc-au-dela-de-toutes-mes-betises,5449.html