Alors que la crédibilité de Nafissatou Diallo, l’accusatrice de DSK, est un peu plus mise en cause chaque jour, des proches de l’ancien favori des sondages pour la présidentielle française s’interrogent à nouveau sur un possible complot.
Interrogé par l’AFP, il a dit vouloir des réponses précises à ses questions : «A qui les gens du Sofitel ont-ils téléphoné à Paris ? Au patron des Renseignements généraux (DCRI) ? A quelle heure ont-ils téléphoné cette fameuse nuit du 14 mai ? Pourquoi l’hôtel a déclaré que la femme de chambre était une employée modèle ?»
Selon une source proche du dossier, l’Elysée, en la personne d’Ange Mancini, coordonnateur du renseignement à la présidence, a été prévenu de l’arrestation de DSK vers 23h45 heure de Paris par le groupe Accor, une heure après l’arrestation.
Un «attentat politique»
Michèle Sabban, vice-présidente PS du conseil régional d’Ile-de-France et fidèle de DSK, va plus loin, parlant d’«attentat politique» sur RCJ. Elle s’interroge sur «le Sofitel… le commissaire de police de New York qui a été décoré, je crois, de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy». Une allusion à Ray Kelly, responsable de la police new-yorkaise, décoré en septembre 2006 de la Légion d’honneur par Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.
On rappelle également au PS les premiers twitts émis, rapidement, par un militant UMP sur l’affaire.
Moscovici «préfère parler de piège»
Interrogé par BFM-TV sur les propos tenus par François Loncle et Michèle Sabban, Pierre Moscovici dit avoir «toujours refusé toutes les thèses du complot». «Je préfère parler de piège plutôt que de complot». Néanmoins, le député PS, un de lieutenants de DSK, rallié à la candidature de François Hollande, souligne qu’il faudrait, «après que cette affaire se soit dénouée, se poser un certain nombre de questions», et s’interroger notamment sur «le rôle de la chaîne Accor, de la direction de l’hôtel» Sofitel de Manhattan.
«Une fois qu’il sera reconnu, ce que je crois, qu’il y eu a erreur judiciaire, on cherchera de manière très précise ce qui s’est passé et comment ce piège a pu être armé», a prédit M. Moscovici, ajoutant : «Je suis dans le temps judiciaire et ce temps judiciaire, c’est que Dominique Strauss-Kahn, pour l’instant, est encore accusé (de crimes sexuels, ndlr), que des charges pèsent sur lui, et c’est après qu’il sera temps de penser à ça».
Le démenti du groupe Accor
L’Elysée s’est refusé à tout commentaire tandis que le groupe Accor a nié «formellement» toute intervention de ses dirigeants dans l’affaire DSK, estimant que les propos tenus pourraient être «diffamatoires». La DCRI a elle affirmé ne s’être jamais occupée de l’affaire DSK.
Le député PS Jean-Marie Le Guen, proche de DSK, dit n’avoir «aucune information particulière», mais «se demande si cette pauvre fille (Nafissatou Diallo) a vraiment pu agir toute seule». «Je pense que le procureur de New York va être obligé de mener de façon très intense les investigations. On a du mal à imaginer que la police de New York ait pu être manipulée par cette jeune femme !» a-t-il déclaré à l’AFP.
La prudence de Royal
«On va de choc en choc, de sidération en sidération. On peut se demander comment la justice a fait preuve d’une telle sévérité sur la base d’éléments aujourd’hui remis en cause. Mais il faut se garder d’échafauder des hypothèses…», a réagi, plus prudente, Marisol Touraine, autre députée strauss-kahnienne. «Il y a à la fois la vérité, la contre-vérité, il y a des rumeurs, du fantasme. Il y a tout cela qui se mêle. Chacun doit maîtriser son expression et ses hypothèses», a pour sa part plaidé Ségolène Royal, en visite à Sarcelles, l’ancien fief de DSK.
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