L’Union européenne est prête à décréter un embargo sur les importations de pétrole syrien en raison de la poursuite de la répression violente de la contestation dans le pays par le régime, ont indiqué lundi à l’AFP des sources diplomatiques européennes.
« Il y a un consensus politique sur un embargo européen sur les importations de produits pétroliers syriens », a affirmé un de ces diplomates s’exprimant sous couvert de l’anonymat, à l’issue d’une réunion d’experts de l’UE sur le sujet à Bruxelles.

Cette réunion d’experts n’a montré « aucune objection » d’un des 27 pays à un tel embargo pétrolier, a précisé un autre diplomate européen.

La décision devrait devenir effective d’ici la fin de la semaine après sa confirmation par les gouvernements des 27 pays européens.

Elle aura un impact certain: l’UE achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente entre un quart et un tiers des recettes du pays.

Des discussions se poursuivent par contre entre Européens sur la nécessité ou non d’un embargo complémentaire sur les investissements dans le secteur pétrolier syrien.

Ces nouvelles sanctions européennes à l’encontre du régime de Bachar al-Assad s’ajoutent aux mesures déjà prises à l’encontre de 50 personnalités, dont trois responsables iraniens, et huit « entités » syriennes et iraniennes, liées au régime et à la répression en cours. Mais ce sont les premières sanctions concernant le secteur pétrolier.

Les Etats-Unis ont déjà décrété de leur côté un embargo d’importation sur le pétrole syrien mais cette sanction était surtout symbolique puisque les Américains n’importent pas de pétrole de Syrie.

Les Européens ont également présenté la semaine dernière devant le Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution prévoyant des sanctions contre le régime libyen mais ce projet a été contré par la Russie qui a menacé d’opposer son veto à toute résolution de sanctions qui serait mise au vote.

Le projet européen, présenté par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Portugal et soutenu par les Etats-Unis, appelle à un gel des avoirs financiers du président Bachar al-Assad et de son entourage et à un embargo sur les armes.

La Russie a affirmé que le moment n’était pas venu d’imposer des mesures punitives à Damas en réponse à la répression du mouvement d’opposition qui, selon l’ONU, a déjà coûté la vie à plus de 2.200 civils.

L’Iran, qui est visé par les sanctions européennes, a démenti de son côté lundi tout rôle en Syrie et dénoncé les sanctions de l’Union européenne contre l’unité Qods (forces spéciales des Gardiens de la révolution) accusée d’avoir aidé le régime syrien à réprimer les manifestations de protestations.

L’UE accuse l’unité Qods d’avoir « fourni aux services de sécurité syriens une assistance technique, du matériel et un soutien pour les aider à réprimer les mouvements de contestation civils ».

Un précédent train de sanctions de l’UE en juin avait déjà visé trois dirigeants des Gardiens de la révolution, force idéologique d’élite du régime iranien, accusés d’aider à la répression en Syrie.

L’Iran, proche allié de Damas, accuse les pays occidentaux et certains pays arabes d’attiser et d’exploiter les troubles en Syrie.

BRUXELLES, 29 août 2011 (AFP)

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