Violences en Syrie : un climat de tensions sectaires et politiques
Les affrontements récents dans l’ouest de la Syrie témoignent de la complexité et de la fragilité du paysage politique et social du pays. Au moins 20 personnes ont perdu la vie dans des violences opposant les forces du nouveau régime syrien aux partisans de l’ancien président Bachar el-Assad. Selon des observateurs locaux, ces troubles seraient en partie orchestrés par des éléments pro-iraniens cherchant à déstabiliser davantage la région.
Des manifestations au potentiel explosif
Des sources locales rapportent que des protestations, bien que limitées au départ, ont rapidement pris une tournure inquiétante. Parmi les manifestants figuraient des partisans de l’ancien régime, des groupes pro-iraniens et même des criminels de guerre présumés. Un résident de la région a déclaré que ces manifestations visaient à provoquer un conflit interne, alimenté par des discours enflammés du guide suprême iranien, Ali Khamenei. Les médias alignés sur l’axe pro-iranien auraient amplifié les images des protestations dans le but d’encourager de nouvelles mobilisations.
Une violence alimentée par des tensions communautaires
Parmi les communautés touchées, la minorité alaouite exprime son mécontentement face à l’émergence des factions islamistes au pouvoir. En parallèle, les chrétiens, eux aussi sous pression, ont été victimes d’actes provocateurs, tels que l’incendie d’un sapin de Noël lors des récentes célébrations. Le ministère de l’Intérieur du nouveau gouvernement a rapporté que 17 membres des forces de sécurité avaient été tués et 10 blessés dans une embuscade tendue par des loyalistes à Assad. Le Centre syrien des droits de l’homme a confirmé la mort de trois combattants de l’opposition dans la province lors des affrontements.
Cibles symboliques et escalade de la violence
L’un des épisodes les plus marquants s’est déroulé dans la province de Tartous, où des forces de sécurité cherchaient à capturer un ancien officier du régime Assad impliqué dans des atrocités au tristement célèbre complexe pénitentiaire de Saidnaya. L’intervention a été bloquée par des habitants locaux, conduisant à une confrontation armée.
Par ailleurs, des membres de l’ancien régime auraient délibérément incendié une maison de prière alaouite pour envenimer les tensions sectaires. Un responsable du ministère de l’Intérieur a qualifié ces actions de « tentatives délibérées pour attiser les divisions internes ».
Rôle des acteurs régionaux
Sur le plan militaire, les opérations israéliennes dans le sud de la Syrie continuent de susciter des critiques. Un habitant d’Alep a souligné l’urgence de stabiliser la région pour permettre le retour des déplacés. Si l’influence iranienne reste rejetée par de nombreux Syriens, le soutien turc semble être accueilli favorablement. Les efforts d’Ankara pour stabiliser le pays sont perçus comme constructifs par une partie de la population.
Optimisme mesuré pour l’avenir
Le retrait progressif des milices iraniennes a ouvert la voie à une meilleure coopération avec les États arabes. La réouverture des points de passage frontaliers et la reprise des projets de reconstruction marquent des progrès significatifs. Un résident optimiste a déclaré : « Nous ressentons enfin un semblant de sécurité après des années de souffrance sous Assad. »
Malgré les défis persistants, l’espoir renaît pour une Syrie en quête de paix et de réhabilitation sur la scène internationale. Mais le chemin reste semé d’embûches, marqué par des fractures internes et des influences extérieures complexes.
Jforum.fr
![]() |
![]() |