Au lendemain du  retour de Moïse après son  séjour sur le Mont Sinaï où il reçut non seulement les tables de pierre mais aussi la Torah et la Loi Orale, D. demanda à Moshé de réunir le peuple de manière à lui exposer ce que le Saint béni soit-IL attendait de lui.

C’est alors qu’une question se fait jour :  D. désire résider parmi Son peuple, il faut donc procéder à la construction du Tabernacle, pourquoi, en ce cas Moïse ne donne-t-il pas ses instructions pour commencer à élaborer le Mishkan  au lieu de commencer par rappeler au peuple que la première des choses est d’observer le Chabbat ?

Il faut donc lire entre les lignes : D. désire résider au milieu de Son peuple mais pas à n’importe quelles conditions : si D. qui a créé le monde en dix paroles et sans Se fatiguer a estimé que nous devions observer le shabbat ce n’est pas pour nous éviter de nous fatiguer c’est pour faire une différence entre le Chabbat et les jours ordinaires.

La loi orale a donc distingué 39 travaux qui ont servi à l’élaboration du Tabernacle et leurs dérivés. Tout se passe comme si D, en quelque sorte, nous demandait d’observer le Chabbat non pas pour nous reposer mais pour faire un pacte avec Lui, nous avons tous déclaré : « naâssévenishmâ » mais ce sont des paroles qui sans être suivies d’actes véritables n’ont aucune valeur.

Les Latins avaient compris le message par eux-mêmes puisque l’un de leurs proverbes affirme : « verba volant, scripta manent » (les paroles s’envolent mais les écrits restent). Pour en revenir à la sainteté de notre enseignement D demande des preuves tangibles et observer le Shabbat revient à signer un acte de fidélité ou de mariage : une alliance entre Lui et nous.

Car, en réalité, il ne nous est pas interdit de nous fatiguer Chabbat mais de faire une œuvre créatrice dont la finalité aurait pu être utilisée pour la construction du Tabernacle. L’accent est donc mis sur l’observation du shabbat et après, en second lieu, de façonner le Tabernacle pour que D fasse de ce monde Sa Résidence parmi nous.

 

PEKOUDE

Il s’agit des instructions concernant les vêtements de prêtrise ou vêtements sacerdotaux.

Un vêtement se dit en hébreu BEGUED בגד mot composé de trois lettres se succédant dans l’alphabet comme pour signaler les trois sortes de vêtements importants que devra porter le Cohen pour exercer son sacerdoce. Tout d’abord les vêtements de dessous, ceux intermédiaires et ceux d’apparat.

La guemara Zevahim (88b) qui traite surtout des sacrifices pose la question suivante :  « Qu’est ce que les sacrifices viennent faire pardonner ? Même les vêtements sacerdotaux font expiation ! » (מה קרבנות מכפרים ? אף בגדי כהונה מכפרים!)) En effet, il est écrit que chacun des vêtements du Cohen Gadol sert à l’expiation d’un certain ordre de fautes. Ainsi :

Le pantalon (caleçon long) sert à faire pardonner les fautes commises  en inceste et relations illicites

La tunique  sur les effusions de sang,

La tiare sur la grossièreté  et pour que siège sur nous la crainte du ciel

La ceinture pour les penchants du cœur

Le Pectoral  pour tout ce qui concerne la justice, jugements etc..

Le Efod  contre l’idolâtrie,

Le manteau contre la médisance

Le diadème contre l’impudence.

De même que D a pris le soin de donner des instructions détaillées pour chacun de ces vêtements et qu’IL n’a rien laissé au hasard,  c’est pour une raison bien précise : c’est que ces vêtements seront les mêmes pour tous les cohanim, ils seront une sorte d’uniforme dont chaque détail a une importance.  Le mot uniforme en hébreu se dit MADIM מדיםde la racine MIDA qui signifie mesure mais aussi comportement : une personne qui possède un bon comportement est une personne baâlatmidoth tovoth  בעלת מידות טובותcar il est de notoriété publique et ce dans toutes les civilisations que le vêtement est d’une importance capitale pour l’être humain en français on dit : l’habit fait le moine mais en hébreu on nous enseigne aussi que : כבוד האדם לבושו kvodhaadamlevousho (pirké avot IV, 21) c’est-à-dire qu’en apportant du soin à notre façon de nous vêtir, nous influençons notre entourage pour que l’on nous apporte de la considération et d’autre part, en parallèle, le vêtement influera sur notre comportement intime et extérieur.

N’est-il pas écrit dans les Tehilim (45,14) כל כבודה של בת המלך פנימה ממשבצות זהב  : kolkevoda bat hamelekhpenimamemishbetsothzahav c’est-à-dire : Toute resplendissante est la fille du roi dans son intérieur, sa robe est faite d’un tissu d’or.  Ce verset vient expliquer qu’une fille/femme juive est semblable à une princesse/reine (fille du Roi du monde) et cette beauté resplendissante est tout aussi intérieure qu’extérieure car,  la modestie apportée à sa tenue la rend respectable aux yeux du monde et même si son vêtement est sobre, il apparaît aux yeux des autres comme un tissu d’un luxe inouï.

Nous n’allons pas terminer ce propos sans souligner que les offrandes des femmes fut d’importance et considéré avec amour par le Saint béni soit-IL  en effet elles offrirent de leur plein gré tous les bijoux d’or qu’elles possédaient même ceux qui n’étaient pas apparents et qui furent fondus et purifiés par le feu mais aussi, les miroirs dont elles se servirent en Egypte et même dans le désert pour se « faire une beauté » de manière à charmer leurs époux et veiller à devenir mères !

Caroline Elishéva REBOUH

 

 

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