L’entente entre Moscou et Washington sur la Syrie s’amenuise. Poutine et Netanyahu renouvellent leur pacte de non-agression : ne portez pas préjudice à nos intérêts vitaux et nous ne déstabiliserons pas les vôtres.

Etrangement, ou de manière imprévue, une vaste délégation sécuritaire russe est arrivée en Israël, mardi 30, au lendemain du passage-éclair de Netanyahu à Moscou 

Peu de temps après son retour de Moscou, le Bureau du Premier Ministre à Jérusalem a confirmé qu’une vaste délégation russe est arrivée à Jérusalem pour des « discussions sécuritaires », dirigées par Nikolaï Patrushev, Secrétaire du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie. Elle comprend aussi les vice-ministres des affaires étrangères et de la justice, des généraux et des responsables de premier plan au sein de l’armée et de l’appareil des renseignements russes. Elles est, de façon surprenante, arrivée moins de 24 heures après les entretiens du Premier Ministre Netanyahu à Mscou avec le président Poutine.

Ces visiteurs russes de haut-rang sont les invités du chef du Conseil National de Sécurité d’Israël, Meir Ben Shabat. Ils doivent participer à des discussions avec leurs homologues israéliens sur des questions relatives à la présence militaire iranienne en Syrie et au Liban et sur les amendements qu’Israël cherche à obtenir  au sujet de l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, dont la Russie, avec les Etats-Unis et quatre autres grandes puissances sont signataires.

Il n’a été fait aucune annonce préalable sur la durée de cette visite d’officiels russes de haut-rang. Nos sources diplomatiques soulignent qu’il est sans précédent pour une délégation d’une telle importance d’être organisée en vue d’une mission à l’étranger dans un si court laps de temps. Poutine doit l’avoir expédiée pour trois raisons :

  1. Il a fait comprendre à Netanyahu que les questions iraniennes et syriennes ne peuvent pas être réglées en une simple conversation et appelle à une valuation approfondie. A cette fin, il a envoyé une délégation de haute voltige en Israël pour un passage en revue dynamique de tous leurs aspects.
  2. Poutine a entrevu sa chance de générer un écart entre les positions actuelles d’Israël et de Washington sur la Syrie.
  3. Les participants à la conférence sur la Syrie de Sotchi des 29-30 janvier -qui a échoué – doivent voir que Moscou dispose encore de multiples options et d’autres atouts dans sa manche, pour la poursuite de ses opérations en Syrie.

Le retrait brutal de l’administration Trump du cadre de son entente régionale avec Moscou sur la Syrie a laissé Netanyahu face à un vide soudain dans son agenda, avant ses entretiens à Moscou avec Poutine, le 29 janvier.

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu s’était bien préparé à sa rencontre à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine. Il revenait du Sommet économique de Davos, la semaine précédente et de ses discussions avec le président Donald Trump et les dirigeants européens, nanti de la forte impression de concorde entre Trump et Poutine, approuvée par les principaux dirigeants européens, sur deux questions cruciales : que la transition politique en Syrie, de la guerre à la paix, déboucherait sur la destitution de Bachar al Assad, associée à l’éviction logique de toutes les armées étrangères, dont celles de l’Iran et du Hezbollah.

C’est le sens du document non-officiel établi par le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson en lien avec les plans russes pour la Syrie. Moscou prévoyait d’imposer cette formule lors de la conférence pour la paix en Syrie de Sotchi, le lundi 29 mai.

Mais, entre la fin du forum de Davos, vendredi 26 janvier et dimanche soir, le 28 janvier, cet accord a éclaté en éclats à Washington, à peine quelques heures avant que Netanyahu ne s’envole pour Moscou. Son agenda aurait dû être axé sur l’obtention de garanties de la part de la Russie, que les nouveaux points d’entente politique avec les Américains renforceraient la liberté d’action de l’armé israélienne dans l’espace aérien en Syrie et au Liban, entre autres choses.

Mais à la lumière de ce retournement de situation à Washington, il a dû repenser son agenda de fond en comble. Aussi, peu de temps avant que son avion ne décolle de Tel Aviv, Netanyahu a opéré un deuxième changement de dernière minute dans le groupe de conseillers devant l’accompagner.

La question d’une présence militaire iranienne permanente en Syrie figure toujours parmi les priorités de tout agenda israélien à Moscou. Mais Netanyahu a déjà répété, maintes et maintes fois la position d’Israël, que Poutine connaît bien. Il savait déjà qu’Israël est déterminé à ne pas laisser le Liban devenir une base et une usine de missiles iraniens et ce sujet n’était aucunement à l’avant-scène des préoccupations des stratèges russes. Le point introduit par Netanyahu depuis un certain temps, consiste à dire que ce qui n’est pas bon pour Israël risque de conduire aussi à la déstabilisation de la situation confortable que la Russie s’est maintenant taillée en Syrie.

Des milices chiites d’Irak en Syrie sont déjà en train en train de déferler à travers le couloir terrestre que l’Iran a tracé depuis la frontière irako-syrienne  et le nombre de ceux déjà stationnés est d’environ 20.000. La plupart d’entre eux ont pris part aux combats aux côtés de l’armée d’Assad dans le nord de la Syrie, mais ils peuvent très bientôt se rapprocher du territoire libanais et de la frontière libano-israélienne sur les hauteurs du Golan.

L’emprise politique du Hezbollah sur le Liban fait aussi partie des mauvaises nouvelles, non seulement pour Israël, mais aussi pour la Russie, puisque cela va déstabiliser la région et menacer les atouts stratégiques que la Russie possède dans l’Est du bassin méditerranéen.

Netanyahu peut aussi insister auprès de Poutine sur le fait qu’indépendamment de tout arrangement futur en Syrie, la Russie et Israël, sont, jusqu’à un certain point, dans le même bateau contre l’Iran. Ils ont en commun les mêmes intérêts, que la Russie feraitbien de prendre en compte, non pas pour faire une faveur à Israël, mais envers elle-même. Les chefs des renseignements militaires et le directeur du Conseil National à la Sécurité, Meir Ben-Shabbat, étaient présent pour en apporter des preuves.

Il est important de souligner qu’à la différence avec les déclarations publiques faites par Poutine et son Ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, la Russie et Israël ont mis sur pied une sorte d’accord tacite que les deux pays préservent contre vents et marées depuis deux ans et demi. Le principe directeur de al relation actuelle entre la Russie et Israël est : « Ne portez pas préjudice à nos intérêts et nous ne porterons pas ombrage aux vôtres ».

Adaptation : Marc Brzustowski

US-Moscow Syrian understandings break down. Putin, Netanyahu left with little to discuss

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LEVY

Pourquoi Israel ne construit pas un aéroport à Jerusalem ?

DANY83270

@Maguid , cher ami pourquoi vous parlez d’une erreur volontaire ? je sais que la capitale d’Israël c’est Jérusalem ; j’ai écrit que la Délégation Russe s’était envolée pour Tel-Aviv parce que l’avion va atterrir à l’Aéroport Ben-Gourion , vous ne voulez tout de même pas qu’il atterrisse sur le Mont-du-temple ? ! chalom

Rachèle Boker

Bravo M. Netanyaou et Merci,

Soyons reconnaissants à M. Netanyaou. Il n’y a que les ignards pour s’en prendre à lui. Il est mesquin de lui mettre des peaux de bananes sur son chemin, consignes de bouteilles détournées des « caisses de l’état », cigares qu’il aurait reçus en cadeau, etc….

Tous ceux qui le dénigrent devraient faire corps autour de lui, notre pays et en grand danger, la folie meurtrière de ces fous du diable nécessite que nous ayons des hommes forts à la tête de notre état.

On ne doit pas perdre de vue que lorsqu’on s’attaque à nos chefs élus démocratiquement, on fait le jeu du monde musulman, on les aide à nous détruire. Alors, soyons sages, montrons leur que nous ne sommes pas dupes, soyons solidaires de ceux qui défendent notre état, nos valeurs !

popi soudure

good job Bibi !

DANY83270

attention ce site n’étant pas sécurisé on a du mal à répondre .
Le seul fait que Poutine ait confié entre les mains de Nétanyahou une Délégation Russe de Haut rang qui s’envole avec le Premier ministre israélien pour rejattoindre Tel-Aviv est une marque de confiance indiscutable entre les 2 hommes et cela prouve que les relations Russo-Israéliennes sont excellentes.
Si j’ai bien compris, cette Délégation sera chargée d’évaluer sur place les questions de sécurité géo-stratégiques de la position hégémonique de l’Iran sur le plan régional qui menace aussi bien Israël en se rapprochant de sa frontière du côté du Golan que la Russie qui possède une base navale sur la Méditerranée qui se trouve menacée par la mainmise de l’Iran sur la Syrie; il y a également le problème de l’accord nucléaire signé avec l’Iran qui représente un danger mortel parce qu’il permet à la république islamique de devenir à terme une puissance nucléaire; c’est pourquoi Poutine a décidé de se rapprocher d’Israël pour mettre au point ensemble une stratégie afin d’empêcher l’Iran de parvenir à ses fins; en ce début d’année 2018, c’est de très bonne augure pour Israël qui a de bonnes relations aussi bien avec l’Amérique de Trump que la Russie de Poutine.

Rachèle Boker

Merci à vous Dany,
Je crois que c’est bien résumé. M. Netanyaou avait été beaucoup dénigré à l’époque de Obama, traitre à la paix, qui avait tout fait pour abattre notre premier Ministre. M. Netanyaou prouve aujourd’hui que lorsqu’il a à faire avec des hommes de bonne volonté, il réussit à obtenir de beaux résultats : Bonnes relations avec M. Trump et M. Poutine, il faut le faire !
Que D. vous bénisse M. Netanyaou et que la paix soit avec nous tous !

Suzanne

Halleluya! Toute réplique est pour vous, Rachel Boker, un tremplin pour vous répandre en éloges sur Nétanyahou. Tout commentaire vous ramène à lui. C’est obsessif et hors du sujet. les accords se font entre pays et non entre dirigeants. Puis depuis le temps que Netanyahou gouverne le pays, vous n’avez aucun autre point de comparaison.
Bientot on accrochera des posters géants de lui dans les villes d’israel…A bon entendeur, salut!

Maguid

Erreur (volontaire?) mon cher Dany. La délégation russe n’a pas été invitée à Tel-Aviv, mais bien à JERUSALEM Capitale d’ISRAËL. Tout simplement par l’#L’Aéroport de Tel-Aviv.

stevenl

He should use them as a shield against Iran and Hizballah!