Une effarante interview présidentielle

Le 9 novembre, j’exprimais mon écœurement devant une influenceuse qui faisait de l’humour sur un bébé cuit dans un four et nous avons vu un député LFI prétendre, dans une Tunisie présidée par un antisémite fou furieux, que Israël  était responsable de ce crime.
Je m’étonnais de ces journaux qui, publiant sur Gaza, ne mentionnaient pas la censure impitoyable qui pesait sur leurs correspondants locaux  et nous avons vu la photo d’un de ceux-ci embrasser affectueusement Yahia Sinwar,  le sanguinaire chef du Hamas.

Qu’un député mélenchoniste en rajoute dans l’ignominie, qu’un journaliste de CNN soit un militant du Hamas, tout cela n’est malheureusement pas surprenant. Mais que le Président de la République française, qui avait jusque-là manifesté tant d’empathie à l’égard d’Israel s’engage dans un discours diffamatoire, ce fut un choc.

Les déclarations du 10 novembre du Président Macron ont soulevé la stupéfaction  en Israël et au sein de la communauté juive de France. Certains ont parlé de  coup de poignard dans le dos. La belle lettre  du Président contre « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé », publiée la veille de la grande marche contre l’antisémitisme n’o pas suffi  à amortir la colère, d’autant que son absence à cette manifestation a été largement considérée comme une faute politique.

S’exprimant dans une langue  anglaise suffisamment fluide pour qu’on n’incrimine pas une insuffisance de vocabulaire, Emmanuel Macron  a dit dans son interview qu’il se gardait de « juger » une démocratie qui était aussi un état ami; il a de  plus approuvé la nécessité pour Israël de se débarrasser d’un terrorisme que la France avait déjà eu elle-même à subir. Mais dans un «en même temps »  insupportable , il condamnait Israël et semblait chercher à le priver de ses moyens d’action.

Il y avait dans ce qu’il a dit trois oublis et deux déclarations choquantes

Le premier oubli, c’est celui des otages enlevés par le Hamas, dont huit sont de nationalité française. Je suis sûr que, dans l’ombre,  la France s’active  à leur sujet, mais  le Président s’exprimait dans le cadre d’un Forum pour la paix; cela suggère que la prise d’otages n’a rien d’incompatible avec la paix, une conception pour le moins moyenâgeuse….

Le second oubli, c’est celui des habitants de Gaza, dans la mesure où ils sont partiellement les otages du Hamas qui les empêche, ou plutôt qui les a empêchés, de se mettre en sûreté vers la zone sud quand l’armée israélienne les alertait avant ses bombardements, ce qu’aucune armée au monde n’a fait d’une  façon aussi systématique.

Le troisième oubli a été de s’en tenir à  la nécessité de se débarrasser du terrorisme  sans même prononcer le nom du Hamas, ni bien entendu celui de « terrorisme islamiste ». Cela rend cette lutte d’autant plus abstraite que le Président ne fournit, et pour cause, aucune proposition pour la mener efficacement.

Le lendemain, Mme Colonna avait dû rectifier  le tir en disant que le Hamas faisait de la population de Gaza la victime de ses propres atrocités. Cette formulation  ne rappelle pas  cependant que c’est en Israël et non à Gaza qu’habitaient les victimes du Hamas.  Mais peut-être le Quai d’Orsay, dans un sursaut de lucidité, a-t-il évalué que le Hamas avait depuis qu’il est au pouvoir a assassiné encore plus de Palestiniens que d’Israéliens……

Le dimanche 12 Novembre, l’Union européenne condamnait l’utilisation par le Hamas d’hôpitaux et de civils comme boucliers humains. La Maison Blanche en a fait de même. Les preuves en sont désormais patentes. Il est dommage que le Président n’en ait pas fait part.

La première déclaration choquante porte sur les bombardements israéliens, qui, a dit le Président, tuent des bébés et des femmes, cela est malheureusement vrai, des enfants et des femmes ont été tués au cours des bombardements israéliens, mais résumer l’action israélienne à cela devient une accusation scandaleuse. La BBC, dont on connait le solide partis pris anti-israélien a sauté sur l’occasion, dans un titre sans équivoque: « Macron demande à Israël d’arrêter de tuer des femmes et des enfants!». Au point qu’il a dû préciser le lendemain au Président Herzog qu’il n’avait pas insinué qu’Israel le faisait exprès. Ouf! Mais le mal était fait…

Le Président Macron dit que tuer des civils va contre les lois de la guerre. Il était pourtant à la tête de notre pays quand une coalition internationale, dont la France était un membre actif, a bombardé et détruit à 80% en 2017, la ville de Raqqa,  fief de Daesh. Il ne semble pas  avoir alors manifesté des états d’âme, et pourtant des femmes et des enfants sont morts aussi dans ces bombardements. La guerre dans les villes avec un ennemi fanatisé ne peut pas épargner les civils. Fallait-il ne pas mener le siège de Berlin contre Hitler parce que la population civile aurait un lourd tribut à payer?

Le choix de bombarder Gaza massivement n’est pas un acte de vengeance de la part d’Israel, mais un choix militaire. Envoyer des commandos d’élite effectuer des raids contre le Hamas, comme le conseille  Dominique de Villepin, dont la compétence militaire doit s’arrêter aux Trois Mousquetaires, était une certitude d’hécatombe, dans un combat urbain particulièrement  difficile sur un terrain préparé, des rues minées, des immeubles coupe gorges, communiquant par des souterrains qu’on n’aurait pas pu repérer.

L’armée israélienne n’envoie pas ses soldats au massacre; elle essaie de transformer de façon moins désavantageuse pour elle le terrain des confrontations. La guerre est terrible, mais si un mort est un mort cela ne signifie pas  qu’il y a équivalence morale entre les auteurs de la mort, entre celui qui mène une guerre qui n’est pas une guerre de pacotille, mais essaie de limiter les pertes civiles et celui  qui fait la guerre en jouissant de torturer et assassiner des civils.

Cela nous amène à la proposition de cessez-le feu du Président Macron, une proposition qui enchante les idiots utiles du Hamas  et par laquelle le Président prétend porter les valeurs humanistes de la France. En l’occurence, il nous parle de  la France de Munich…

Un cessez-le-feu ferait du Hamas le vainqueur psychologique du conflit.. Il renforcerait sa volonté de détruire l’Etat d’Israel, et au-delà d’entreprendre la conquête du Dar al Islam, ces territoires que l’Islam a dû abandonner à la chrétienté. C’est là l’objectif des Frères Musulmans dont le Hamas n’est qu’une émanation.

Pour ceux qui savent ce qu’il y a dans les films diffusés par les membres des commandos du 7 octobre, pour ceux qui constatent que l’armée israélienne ouvre déjà des couloirs humanitaires et respecte des pauses de plusieurs heures par jour, pour ceux qui ont lu la charte du Hamas, l’idée que l’on envisage avec cette organisation un cessez-le-feu qui conduirait à la paix est aussi absurde qu’obscène. Celui qui ne comprend pas que les abominations du 7 octobre ont reconfiguré la pensée de tous les Israéliens n’a rien compris.

C’est le chancelier allemand, qui ne se prend ni pour un intellectuel, ni pour un expert de la communication, qui a remis les pendules à l’heure. Il a dit sobrement que le moment n’est pas celui du cessez le feu. Il a réduit les paroles erratiques  du Président Macron à un parfum d’inconsistance, aussi populaires soient-elles dans le camp des « réalistes »  qui ne sont que des défaitistes. J’en suis navré pour la parole de la France dans le monde, je suis heureux que Olaf Scholz ait rétabli l’âpre vérité des faits.

JForum.fr   RICHARD PRASQUIER  Radio J 16 novembre 23

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

5 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Cherk

J adore Monsieur Zemmour,Macron craint sa rue arabe comme le Roi du Maroc , le Président égyptien,oui Macron tu trembles face aux émeutiers qui ont mis à feu et à sang La France fin juin2023…Pauvre France..

Elias

Pour comprendre la politique pro arabe de la France actuelle divers liens:

le rappeur arabe anciennement en prison Yassine Belattar est,le fournisseur des recommandations du Hamas

les universités de lettres les relais du Hamas en France

les médias les messagers des mensonges et mises en scène d’images
fausses du Hamas

les ong les diffuseurs de la politique victimaire du Hamas

le Quai d’Orsay le centre névralgique et QG du Hamas

le président Macron porte parole du Hamas

Vous pouvez remplacer Hamas par Hezbollah ou par Iran vous trouverez la même hiérarchie
la France est pourrie depuis de Gaulle et son abandon de l’Algérie française puis Giscard et le droit du sol et regroupement familial responsable de l’invasion arabe
Mitterand le cola o et sa politique pro arabe coopérative responsable de la farfelue proposition de 2états déjà présents israel et la Jordanie
Chirac et sa politique gaullienne tous azimuths allié ouvert aux idées arabe
Sarkozy et sa continuation de la politique arabe et son aide pour faire rentrer l’AP du terroriste Abbas à l’Unesco
Hollande l’incompétent et sa proposition d’un état palestinien voté au parlement
Macron l’incompétent et la politique d’abandon de l’identité francaise porte parole des terroristes arabes et iraniens

jean

Depuis près de 80 ans les dirigeants français ont obéi aux directives qui voulaient, par le biais de la déséducation nationale, amener les enfants de France à ne plus penser par eux mêmes; la réussite est patente ! Les adultes d’aujourd’hui, fussent ils président, n’ont plus d’esprit critique, plus de connaissance historique ni géographique, les media leur font gober ce qu’ils veulent…l’antisémitisme est un des fruits de ce funeste projet qui ramène la France à un PVSD (pays en voie de sous développement)

Alain

Mais qu’est-ce que vous attendez donc de Macron, Monsieur Prasquier ?

o.icaros

« nous avons vu un député LFI prétendre, dans une Tunisie présidée par un antisémite fou furieux, que Israël était responsable de ce crime. » Personne ne s’est posé la question du financement de son voyage en Tunisie. L’a-t-il financé de son salaire où bien de sa réserve parlementaire? J’aimerais bien le savoir et ce d’autant plus, qu’il n’est pas le député des Français du Maghreb. Sa circonscription se trouve en France.