D’anciennes amphores égyptiennes (image d’illustration) – Thomas Coex – AFP
C’est la première fois qu’une bière est recréée à l’aide de levures antiques.
Des chercheurs israéliens ont annoncé mercredi qu’ils avaient réussi à extraire de la levure d’anciennes jarres pour fabriquer une bière semblable à celle que les pharaons buvaient il y a plus de 3.000 ans.
La bière blonde, d’une teneur en alcool de 6% et au goût similaire à une bière de blé, a été présentée aux journalistes, ainsi qu’un hydromel dont le taux d’alcool est de 14%.
C’est la première fois qu’une bière est créée avec de la levure antique, ont assuré des chercheurs de l’Autorité des antiquités israéliennes ainsi que de trois universités qui ont travaillé sur ce projet.
« Lorsque nous avons apporté cette bière et, assis autour d’une table, nous l’avons bu, nous avons levé un toast », a déclaré Aren Maeir, un archéologue de l’université de Bar-Ilan. « Et j’ai dit: soit tout se passera bien, soit nous serons tous morts dans cinq minutes. Nous avons survécu et nous sommes là pour raconter cette histoire. »
La bière – qui n’a pas encore de nom – a été fabriquée avec une levure datant d’il y a environ 3.000 ans. Mais de la levure vieille de 5.000 ans a également été retrouvée, selon l’Autorité des antiquités.
Elles ont été découvertes au fond de jarres trouvées sur des sites archéologiques, dont certains dans le désert du Néguev (sud). L’une des levures a été découverte dans le centre d’Israël, près du lieu du combat raconté dans la Bible entre le géant Goliath et le futur roi David.
Une bière antique fabriquée avec des procédés modernes
Pour parvenir à brasser de la bière et fabriquer de l’hydromel à partir de ces levures, les chercheurs ont fait appel à des méthodes modernes. Ils ont aussi dû faire fermenter leurs génomes.
« Lorsque nous avons démarré ce projet, nous avons compris que nous allions brasser le produit, obtenir une bière, et que son goût sera probablement similaire, peut-être pas identique mais très proche, de celui de la bière dégustée pendant l’Antiquité », se souvient Yitzhak Paz, un archéologue de l’Autorité des antiquités israéliennes.
Dans l’avenir, les chercheurs espèrent troquer les méthodes modernes par les recettes antiques, et d’éventuellement commercialiser les bières obtenues par ce procédé.
Car le but de cette expérience n’était pas seulement de récréer un breuvage peut-être apprécié par les Pharaons, mais aussi de reconstituer les pratiques des brasseurs d’il y a plusieurs millénaires, explique le professeur Hazan.