Voilà ce que vous promet le Ministère du tourisme syrien. La réalité est toute autre… 

Là où on comprend que malgré les chimères de Poutine, Obama, les diverses conférences de Genève, il est très improbable qu’un quelconque « Etat central syrien » revoie le jour avant longtemps…

Un responsable des renseignements syriens assassiné à l’extérieur de Latakia

Le colonel Adnan Mansour occupait des postes influents au sein des Services de la Sécurité Politique (chargée de l’élimination des opposants).

The village of Sheikh Hasamo where Adnan Mansour was killed Tuesday. (Facebook/Ghanfran Real Estate Company of Latakia)

BEYROUTH – Un responsable de haut-rang des renseignements syriens, à la retraite, s’est fait tuer à l’extérieur de Latakia, dans un de ces meurtres macabres dont on accuse les miliciens fidèles du Gouvernement Assad, dernier exemple en date de criminalité aveugle à bousculer le bastion côtier du régime.

« Des tueurs inconnus ont commis un meurtre horrible, jeudi matin, après s’être infiltrés dans la villa du colonel à la retraite Adnan Mahmoud dans le secteur de Sheikh Hasamo, à l’extérieur d’Al-Haffa (dans les faubourgs de Latakia), le tuant ainsi que l’une de ses femmes, en plus du gardien de la propriété », rapporte un journaliste du journal Al-Baath, appartenant au régime. 

Le journaliste ajoute que Mahmoud a autrefois occupé le poste de « chef de la branche d’investigation », sans spécifier dans lequel des nombreux appareils sécuritaires du régime syrien.

Cependant, une parution favorable aux rebelles sur Facebook va un peu plus loin sur les détails de la carrière de Mahmoud, en affirmant qui’l a dirigé le bureau du chef du directorat de la sécurité politique à l’époque, Badr Hassan— qui a détenu ce poste de 1987 à 2012,- avant de devenir directeur de la branche chargée des enquêtes au sein des services de renseignements. 

Pendant ce temps, le populaire réseau d’actualités de Latakia – qui soutient nécessairement le régime – a identifié le colonel assassiné comme étant l’ancien « chef de la branche chargée des enquêtes politiques », une mention implicite du département du Directorat de la Sécurité Politique, qui a pour mission d’éliminer les dissidents internes dans le pays.

 

Adnan Mahmoud

Le Colonel Adnan Mahmoud. (Facebook/Abu Osama al-Homsi, reporter at Al-Baath)

 

Une autre page Facebook locale, Tartous Khabr, note que Mahmoud était marié à trois femmes, dont l’une d’entre elles, Wafa al-Assad, est présentatrice à la TV syrienne.

Tous les organes de presse favorables au régime affiche les mêmes comptes-rendus sur le meurtre de Mahmoud, dans ce petit village surplombant Latakia, en ne divergeant que sur le fait de savoir si le fils de Mahmoud lui-même, ou le fils de son neveu a aussi été tué.

Toutes ces pages désignent ce crime comme plein de zones d’ombre et elles hésitent à spéculer sur ses auteurs. Cependant une d’entre elles, le Réseau d’informations Al-Bahluliyah, se plaint que ce meurtre se soit déroulé à 252 mètres d’un check-point de sécurité. 

L’OSDH décrit l’événement comme un « assassinat » de la part de miliciens politiquement proches du régime, en citant des sources locales disant que des hommes armés fidèles au régime « ont pillé la maison et assassiné le colonel en retrzite, sa femme et son fils ».

Un autre organe de presse, proche des rebelles, pointe également du doigt les fidèles du régime, disant que les résidents de Sheikh Hasamo ont « vu un véhicule 4X4 aux vitres fumées conduisant sans plaque d’immatriculation s’arrêter devant la villa de Mahmoud, mardi à l’aube, au moment de son assassinat. 

La présence de ce véhicule n’a cependant pas attiré les soupçons, parce que les voisins de la victimes sont habitués au fait que le responsable en retraite des renseignements reçoivent des membres de diverses milices et sbires d’Assad dans sa villa « jour et nuit », y compris lors de soirées bruyantes et arrosées qui duraient jusqu’aux premières lueurs de l’aube », rapporte Zaman al-Wasl.

 L’irresponsabilité règne sur la côte du bastion d’Assad

Ce règlement de compte dont Mahmoud a fait les frais se déroule au beau milieu de l’anarchie régnante dans la région côtière de la Syrie, alors que les hommes des gangs favorables au régime se sont, depuis longtemps, emparés de la loi entre leurs mains.

Les criminels de Tartous (ville portuaire qui héberge la marine russe) et de Latakia agissent avec la plus complète impunité, kidnappant des habitants et volant des voitures alors que les plaintes sur la montée de l’insécurité continuent de grimper.

Le 16 mars 2016, le Capitaine Shadi Abib Abbas – un pilote des forces aériennes syriennes – a été poignardé à mort à Tartous, dans des circonstances mystérieuses, certains accusant les miliciens locaux. 

Au début de cette semaine, jun jeune homme a été kidnappé dans le centre ville de Latakia, déclenchant la colère des résidents de la ville, qui avait assisté à des manifestations l’an dernier, à la suite du meurtre au pistolet, commis par un cousin du Président Bachar al Assad contre un officier de l’armée syrienne.

Des milices armées (prétendues « loyales » au régime) vont même aussi loin que de combattre directement les forces de sécurité autour de Tartous. En septembre 2015, des membres des Forces de Sécurité Nationale, la milice Ahmad al-Houry, ont tué deux policiers dans des affrontements, près de la ville alaouite de Dreikish. 

Cet incident à Dreikish survenait quelques semaines après les mêmes hommes armés des FDN aient  ouvert le feu contre des habitant de la ville de Safita dans la province de Tartous, qui est peuplée d’un mélange à peu près égal de Grecs orthodoxes et d’Alaouites,à approximativement 20 kms au sud-est de Tartous.

Une page Facebook couvrant les événements dans la ville a fermement condamné l’incident et appelé à ce que le gouvernement réagisse et réprime sévèrement les coupables.  

 

« Nous appelons les autorités « compétentes » à mettre un terme à ce chaos qui s’accroît de jour en jour » déclare un communiqué du réseau d’actualité de Safita, favorable au régime.

Le média exige que le gouvernement « restreigne le port d’armes à l’armée et aux forces armées uniquement ».

A peine une semaine avant les échanges de coups de feu à Safita, quatre Chrétiens ont été kidnappés dans la ville voisine de Khreibat par des hommes armés et masqués inconnus, déclenchant à nouveau les tensions entre les résidents et communautés éclatées du village.

 

 Lrédacteur en chef de Now Lebanon Albin Szakola (@AlbinSzakola) a rédigé ce reportage. Amin Nasr a traduit le matériel en arabe. 

ALBIN SZAKOLA

 

Publié le : 1er/09/2016 01:53 PM

now.mmedia.me

Adaptation : Marc Brzustowski

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