À Tombouctou, une dizaine de soldats français blessés dans une attaque « sans précédent »

Le site aéroportuaire de cette ville du nord du Mali a été attaqué, notamment par des assaillants déguisés en Casques bleus.

AFP
Des soldats maliens et des soldats français de la force Barkhane, en novembre 2017 dans le centre du Mali.

MALI – Des tirs de roquettes, des assaillants déguisés en Casques bleus montés à bord de véhicules piégés, des échanges de coups de feu: les camps de la Minusma et de la force Barkhane à Tombouctou ont été la cible, ce samedi 14 avril, d’une attaque « sans précédent » qui a fait au moins un mort et une vingtaine de blessés.

L’assaut s’est produit peu après 14 heures (locales, 16h à Paris) sur le site aéroportuaire de cette ville légendaire du nord du Mali, où sont cantonnés des Casques bleus de la Minusma, la force de l’Onu au Mali, et des hommes de l’opération de l’armée française Barkhane, menée contre les jihadistes au Sahel.

Alors que les deux camps essuyaient une « dizaine de tirs de roquettes », des hommes portant des Casques bleus ont tenté de « s’infiltrer » dans la zone militaire à bord de deux véhicules piégés, a précisé dans un communiqué le ministère malien de la Sécurité. L’un des véhicules portait les couleurs des Forces armées maliennes (FAMas) et l’autre le sigle « UN » des Nations unies. Le premier « a explosé », tandis que le second « a pu être immobilisé ».

Voir l'image sur TwitterVoir l'image sur TwitterVoir l'image sur TwitterVoir l'image sur Twitter

Baba Ahmed

@Baba_A_

: Fortes détonations entendues à l’aéroport et le camp de la à . Fumée sur l’aéroport/camp . Les habitants affirment que la terre et leurs maisons ont vibré suite à ces détonations.

Baba Ahmed

@Baba_A_

 

Ici la voiture piégée utilisée dans l’attaque de Tombouctou aujourd’hui

Une « importante attaque complexe »

Selon la Minusma, l’un de ses Casques bleus a été tué lors d' »échanges de tirs ». Une dizaine d’autres ont été blessés. Le ministère malien a par ailleurs indiqué que l’attaque avait également fait une « dizaine » de blessés « côté Barkhane ». Les agences de presse AP et Reuters indiquent aussi que « dix soldats français ont été blessés ».

« Les combats ont pris fin vers 18h30 », plus de quatre heures après leur début, selon le ministère. Bamako et la Minusma ont assuré que la situation était à nouveau « sous contrôle ».

Sur Twitter, la force de l’ONU a évoqué une « importante attaque complexe » associant « mortiers », « échanges de tirs » et « attaque au véhicule suicide ».

MINUSMA@UN_MINUSMA

La MINUSMA confirme une importante attaque complexe sur son camp à cet après-midi (mortiers+échanges de tirs+attaque au véhicule suicide). Situation sous contrôle.

La Minusma, la mission de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines

« C’est la première fois qu’il y a eu une attaque de cette envergure contre la Minusma à Tombouctou », a relevé une source sécuritaire étrangère. « C’est une attaque qu’on n’avait jamais connue », a confirmé un responsable du gouvernorat de Tombouctou.

Déployée au Mali en juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle avait, avant l’attaque de samedi, perdu plus de 160 Casques bleus, dont 102 dans des actes hostiles, ce qui représente plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.

Elle doit recevoir dans les prochains mois des renforts canadiens, Ottawa ayant annoncé le 19 mars sa décision de déployer pendant un an une force d’appui aérienne avec des hélicoptères et des Casques bleus.

Recrudescence des violences

Des groupes liés à Al-Qaïda ont dicté leur loi dans le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, date du déclenchement d’une opération militaire internationale à l’initiative de la France. Bien qu’ils aient depuis lors été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, des zones entières de ce pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et à la partie sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, où quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade en octobre 2017.

Baba Ahmed

@Baba_A_

Il faut rappeler que cette attaque intervient après deux opérations menées par contre dans le nord de . Lors de ces opérations, deux importants djihadistes ont trouvé la mort. https://twitter.com/baba_a_/status/985268959149789184 

La signature en 2015 d’un accord pour ramener la paix au Mali n’a pas empêché la recrudescence des violences. Jeudi, le représentant du haut-commissaire aux droits de l’homme au Mali, Guillaume Ngefa, a évoqué les « exécutions sommaires d’au moins 95 personnes » dans la région de Menaka, frontalière du Niger.

Mise en cause, une coalition de deux groupes armés qui participent aux opérations de sécurisation avec les troupes françaises et maliennes, le MSA et le GATIA, a rejeté samedi ces accusations. Ces deux groupes sont soupçonnés de profiter de leur proximité avec Barkhane pour régler de vieux contentieux territoriaux, notamment avec la communauté peule.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires