La roquette qui a explosé dans la mer, au large du port de la ville d’Ashdod, lundi soir du 29 avril, a été tirée par le Jihad Islamique Palestinien, depuis un point situé au nord de la Bande de Gaza et rapidement identifié par la surveillance de Tsahal. Tsahal a admis la portée de ce tir dès le lendemain matin, après avoir initialement minimisé ce tir de longue portée comme résultant d’un « test d’entraînement » qui n’avait pas atteint le territoire israélien – de la même façon que le porte-parole de Tsahal avait évacué la question des deux roquettes de longue portée verrouillées sur la région de Tel Aviv, un mois auparavant, comme ré »sultat de simples « erreurs » techniques.

Dans son dernier communiqué, Tsahal a nommé la position du Jihad à l’origine du lancement de la roquette, )à partir d’Al Atatra au nord de Gaza, et a annoncé que celle-ci était tombée «à plusieurs kilomètres du rivage et non à proximité». Il a ajouté : «Il s’agissait d’une attaque délibérée du Jihad Islamique Palestinien qui n’est pas soumis à l’autorité du Hamas. »

Les sources militaires de DEBKAfile ont révélé que les attaques à la roquette du Jihad et du Hamas sont coordonnées par le biais d’une salle de guerre commune établie dans la bande de Gaza. Israël a réagi à l’incident en réduisant la zone de pêche palestinienne au large de l’enclave à 10 milles. C’est une mesure stérile, puisque les pêcheurs sont rarement les plus agressifs, voire coopèrent avec la Marine, qui les protège de la concurrence déloyale des pêcheurs égyptiens, lorsque le poisson fait défaut au nord de la zone égyptienne…

DEBKAfile ajoute: La roquette, dont l’explosion a été entendue dans le sud d’Israël, a été délibérément pointée dans cette direction par le Jihad islamique, le supplétif palestinien de Téhéran, car elle a pour but de menacer le passage de la navigation vers l’un des deux principaux ports de fret d’Israël. Ses installations en eau profonde traitent le plus grand volume de conteneurs de fret par rapport à n’importe quel autre port, ainsi que de navires de croisière. Un destroyer de la sixième flotte américaine a visité le port l’année dernière.

Ce port du sud se trouve à portée des roquettes palestiniennes de la bande de Gaza, alors que le port de Haïfa au nord peut être menacé par le Hezbollah, la mère porteuse libanaise de l’Iran. Comme le mois dernier, des groupes terroristes palestiniens ont menacé Tel-Aviv d’atteindre l’agglomération à l’aide de missiles de haute précision. En avril, ils se sont montrés disposés à soutenir l’Iran dans ses représailles à cause de la nouvelle série de sanctions américaines contre l’exportation iranienne de pétrole, qui entreront en vigueur le 2 mai.

Les représailles de l’Iran ne doivent pas forcément être directes ou extrêmes, telles que la fermeture du détroit d’Ormuz ou de Bab al-Mandeb à la navigation maritime. Fermer l’important port méridional d’Israël suffirait pour commencer.

Frapper Haïfa pourrait venir ensuite. Le Hezbollah a récemment mis en place des «milices de résistance» regroupant des militants du Hamas enrôlés dans des camps de réfugiés palestiniens au Liban. Eux aussi sont à la disposition de l’Iran. La roquette qui a explosé lundi soir dans la mer a porté ce message : l’Iran dispose des ressources nécessaires pour bloquer les deux principaux ports israéliens, dont l’un abrite un quartier général de la marine israélienne, et tous deux sont visités par des navires de guerre américains de la sixième flotte.

Israël et la flotte américaine de la Méditerranée sont clairement dans la ligne de mire de Téhéran, en particulier depuis le mercredi 24 avril dernier, lorsque le porte- avions USS Abraham Lincoln et son groupe de frappe de 10 navires de guerre ont pris position en face de la côte syrienne. La roquette de lundi pourrait être le signe avant-coureur d’autres « événements » centrés sur les rives méditerranéennes d’Israël, du Liban et de la Syrie.

 30 avr. 2019 @ 10:33 Diane Shalem Iran , fusée du Jihad islamique , ports israéliens , sanctions américaines

Adaptation : Marc Brzustowski

Jihad rocket aimed at Israeli port was Tehran’s first riposte for Trump’s sanctions