Accueil Israel Stratégie d’Israël : un front commun contre l’Iran ©

Stratégie d’Israël : un front commun contre l’Iran ©

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A l’ère Trump, Israël cherche une fenêtre d’opportunité pour renverser l’approche sur l’Iran 
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Un taxi jaune traverse une place publique devant un monument à la glore de Ruhollah Khomeini, fondateur de la République Islamique d’Iran à Téhéran, le 31 août 2015.

Photographer: Simon Dawson/Bloomberg

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu travaille dur pour obtenir de Donald Trump ce qu’il n’est pas parvenu à extorquer de la part de Barack Obama : une ligne plus exigeante envers l’Iran.

Les lieutenants de Netanyahu disent que les deux hommes prévoient de se rencontrer dès la première moitié de l’an prochain, probablement en mars et que le dirigeant israélien se concerte déjà avec ses conseillers à la sécurité nationale pour échafauder et formuler une stratégie cohérente, à cette occasion. Alors que le but tend à faire avorter cet accord nucléaire multilatéral sans nécessairement le rompre officiellement, on s’attend à ce que Netanyahu dise à Trump qu’il est nécessaire que les Etats-Unis adoptent une ligne plus dure contre le programme militaire de l’Iran et qu’ils dirigent un effort global plus concerté, afin de mettre en échec les aspirations régionales de la République Islamique, selon ce que veut bien livrer un responsable israélien de haut-rang.

Cela peut passer par des représailles et des sanctions plus conséquentes contre le développement de missiles balistiques iraniens et des efforts plus importants afin de bloquer le poids croissant de l’Iran dans la région, par l’intermédiaire de supplétifs en Syrie, au Liban et dans la Bande de Gaza, selon ce responsable.

« La tache urgente est de stopper l’hégémonie de l’Iran pour l’empêcher de devenir une super-puissance régionale, ce qui est un phénomène émergeant depuis un certain temps maintenant », a déclaré le Général Major à la retraite Ya’akov Amidror, ancien conseiller de Netanyahu à la Sécurité Nationale. « Le Premier Ministre exposera, d’abord et avant tout, le fait que les Etats-Unis devraient travailler à réduire le partenariat entre la Russie et l’Iran dans la région ».

Un porte-parole de Netanyahu a déclaré qu’il ne pouvait pas faire de commentaires sur les débats concernant la stratégie à adopter contre l’Iran et qu’aucune date n’a été arrêtée en vue d’une rencontre entre les deux dirigeants.

Le Discours du Congrès
(9 mois avant la chute des Démocrates à la Présidence)

Aucun autre dirigeant mondial n’a combattu avec autant de hardiesse et de prise de risque politique que Netanyahu contre l’accord nucléaire avec l’Iran, qui ne s’est pas gêné pour affronter publiquement le Présient américian Obama et le dénoncer lors d’un discours mémorable au Congrès, qui n’était absolulent pas coordonné avec la Maison Blanche, s’il a reçu l’appui de membres Congressistes éminents. Alors que Trump a présenté des scénarios conflictuels sur la façon dont il aborderait l’accord – dans un discours du 21 mars, il a aussi bien dit qu’il l’enverrait à la ferraille, autant qu’il le ferait appliquer de façon extrêmement rigoureuse – de toute évidence, il ne l’apprécie pas et, en lui, Netanyahu trouvera une oreille plus attentive et empathique.

Un effort israélien conséquent sera produit, à l’ère post-Obama, pour persuader Trump d’évaluer différemment le rôle de l’Iran dans la région, selon Robert Satloff, Directeur exécutif de L’Institut de Washington sur Les Politiques au Proche-Orient (WINEP en anglais). Alors qu’Obama cherchait à faire de l’Iran son partenaire en l’incitant à mettre un terme à son isolement, grâce à un accord qui lui apporterait des bénéfices économiques contre la limitation de son programme nucléaire, Israël souhaite que Trump réinitialise la vision américaine de l’Iran, pour l’envisager comme le principal promoteur de l’instabilité régionale (Syrie, Irak, Yémen, Gaza, Liban) qui doit en conséquence être contenu et dissuadé.

« La première requête consistera à faire en sorte que Trump considère l’Iran comme une partie majeure du problème plutôt que faisant partie de la solution dans la région », déclare Satloff.

Presque Impossible

Bien que Netanyahu s’oppose encore catégoriquement à l’accord, il ne va probablement pas faire pression pour son démantèlement, parce que cela permettrait à l’Iran de se soustraire à ses obligations dans le cadre des conditions posées par l’accord, selon une personnalité rompue à cette question. Même si Trump décghirait effectivement l’accord, il lui serait presque impossible de persuader d’autres puissances mondiales d’appliquer à nouveau les sanctions et d’arrêter ipso facto d’entretenir le moindreccommerce avec l’Iran, selon Satloff. Une décision américaine de se retirer des conditions de l’accord ne ferait que renforcer les radicaux de la ligne dure en Iran, qui s’y opposent, toujours selon Satloff.

« L’argument consistera à travailler main dans la main avec Israël, en resserrant l’étau autour de l’Iran, plutôt que de chercher à vider l’accord de sa substance et à ouvrir la Boîte de Pandore entre l’Amérique et les autres puissances mondiales, en libérant ainsi l’Iran de toutes les contraintes qui, malgré tout, continuent d’exister actuellement », précise Satloff.

Les réalités du monde 

Le Président iranien Hassan Rouhani a déclaré après l’élection-surprise de Trump que l’accord de 2015 avec les puissances nucléaires « ne peut pas être balayé par la seule décision d’un gouvernement ». Le Ministre des Affaires étrangères Mohamed Javad Zarif, le négociateur en chef de l’accord, a déclaré que le Président élu « doit pleinement comprendre les ré »alités du monde d’aujourd’hui ».

La principale priorité de Netanyahu sera de tenter de persuader Trump et les Etats-Unis de faire fléchir l’expansion de l’Iran dans la région, où il appuie le Hezbollah libanais qui a déjà lancé des guerres contre Israël et qui combat à présent aux côtés de la Syrie, selon un haut responsable israélien parlant sous couvert de l’anonymat.

Si Trump s’en tient à ses promesses de campagne, Netanyahu n’aura pas grand mal à le persuader du bien-fondé d’une action commune. Dans son discours du 21 mars devant la Commission des Affaires Américano-Israéliennes, le lobby pro-israélien aux Etats-Unis, Trump a juré de faire face à « la percée agressive de l’Iran afin de déstabiliser et dominer la région » et de « démanteler complètement le réseau terroriste mondial de l’Iran, qui est énorme et puissant,mais pas aussi puissant que nous le sommes ».

Vendredi, Trump a désigné deux hommes qui ont adopté des positions de faucons sur l’Iran, à des postes de défense, de sécurité et de renseignements : Mike Pompeo, comme Directeur de l’Agence Centrale des Renseignements (CIA) et le Lieutenant-Général à la retraite, Michael Flynn, en tant que Conseiller à la Sécurité Nationale.

Un autre élément crucial de la stratégie d’Israël sera de chercher à exercer des pressions bien plus fortes contre les efforts d’armement de l’Iran, potentiellement à travers des sanctions plus vastes capables de ralentir voire de paralyser son développement balistique. Les sanctions américaines existent actuellement, masi les responsables israéliens veulent qu’elles s’étendent au-delà d’entreprises directement impliquées dans le processus de fabrication de missiles.

« L’Iran marche clairement vers la bombe et cet accord fondamentalement, lui permet d’accélérer cette marche, aussi, tout ce qu’on peut souhaiter serait de renégocier l’accord », suggère Yossi Kuperwasser, ancien Directeur  du Ministère des Affaires Stratégiques israélien, qui a maintenu une position dure contre l’accord. « Il est nécessaire qu’il y ait un signal claoir que le monde ne va renoncer devant la menace ».

L’Iran continue de prétendre que son programme est pacifique et orienté vers l’énergie et des objectifs médicaux.

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Les Etats-Unis et l’Agence Internationale à l’Energie Atomique mettent en garde l’Iran contre sa volonté de franchir les limites dans l’accumulation de son stock d’eau lourde, exposé lors de l’accord de l’an dernier, mais ils se sont abstenus de désigner ces manoeuvres comme une véritable « violation » (de l’accord).  La réticence des Etats-Unis à pénaliser l’Iran pour ses infractions exemplifie pleinement ce que les gens du cercle rapproché de Netanyahu veulent impérativement changer.

Être tenu pour responsable de ses actes

 « On doit maintenir la plante des pieds des Iraniens au feu » (leur demander des comptes) », déclare Michael Oren, un Ministre-adjoint du Cabinet et ancien Ambassadeur des Etats-Unis qui conseilel le Premier Ministre.

Il est probable que la question la plus épineuse consistera à savoir comment opérer vis-à-vis de la Russie. Trump et Poutine ont promis d’améliorer leurs relations et la Russie travaille avec l’Iran et le Hezbollah afin de maintenir Bachar Al Assad en Syrie, alors qu’ils combattent ensemble pour vaincre les rebelles, y compris l’Etat Islamique, ou Daesh. Netanyahu devra, en quelque sorte, enfiler délicatement l’aiguille, entre l’objectif de chercher à isoler l’Iran sans pour autant s’attirer l’antagonisme (ou la contrariété) de la Russie, avec laquelle Israël a développé des liens chaleureux.

« L’une de nos principales inquiétudes est que, même si les résultats de la guerre en Syrie éliminent Daesh, ils mettront l’Iran et le Hezbollah à l’avant-garde,en tant que principales puissances », déclare Naftali Bennett, Ministre de l’Education dans le gouvernement Netanyahu et membre du Cabinet rapproché de sécurité. « or Daesh demeure une menace globale bien plus infime que l’Iran ».

Adaptation : Marc Brzustowski

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