Sébastien Delogu : L’agité du drapeau
par Yann Barte
Pour avoir fait son numéro et brandi la bannière palestinienne lors d’une séance à l’Assemblée nationale, le député LFI a été exclu quinze jours. Et l’ancien chauffeur de taxi marseillais, habitué à dépasser les bornes, en est fier…
Député de La France insoumise, ce Marseillais de 36 ans, ancien taxi et ancien chauffeur de Mélenchon, a vite appris à jouer au chauffard de la politique. Depuis son entrée à l’Assemblée, il observe ses petits camarades faire de l’agit-prop.
Le 28 mai, le colosse à la barbe soigneusement taillée tient enfin son coup d’éclat : brandir le drapeau palestinien en pleine séance de questions au gouvernement sur la situation à Rafah : action strictement interdite. « Une initiative personnelle », se vante-t-il quelques instants plus tard devant la presse.
Fier de lui, volontiers showman et même un peu kéké, le député quitte l’hémicycle sous une standing ovation des députés LFI, affichant le V de la victoire. Le numéro de cirque se poursuit dans la salle des Quatre Colonnes : « Je me fous complètement de la sentence », lance-t-il aux journalistes agglutinés. Ce qui ne l’empêchera pas ensuite de la contester auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. Presque au même moment, son confrère insoumis David Guiraud assure un autre spectacle, poussant le député « Bibi gaga » Meyer Habib et le traitant de « porc ». Un charmant duo, applaudi sur les réseaux par la militante pro-Hamas Houria Bouteldja et par le gudard soralien Frédéric Chatillon. On a le public qu’on mérite… Le grand ami de Delogu, Taha Bouhafs, militant indigéniste pro-islamiste accusé d’agression sexuelle, assure d’ailleurs la médiatisation du happening.
Côté institution, le verdict n’a pas tardé: quinze jours d’exclusion de l’Assemblée nationale et deux mois de privation de la moitié de son indemnité. Une « décoration » selon Jean-Luc Mélenchon qui félicite son protégé comme on salue un gladiateur revenant du Colisée. De quoi faire tourner la tête du Marseillais, persuadé que son acte va « rester dans l’histoire », comme il le claironne au micro de France Bleu Provence. Acclamé le soir même à la manif pro-Gaza place de la République, à Paris, on le voit se déhancher sur un morceau techno arabisant en duo avec l’inénarrable Louis Boyard. Deux larrons en foire, tout sourire, en pleine rave party… Très classe pour dénoncer ce qu’ils appellent un « génocide ».
PARLER AVEC LES PIEDS
Delogu rejoint donc le club sélect des députés écopant de la sanction maximale depuis le début de la législature, aux côtés de Grégoire de Fournas (RN) et de Thomas Portes (LFI), exclu pour s’être fait prendre en photo, un pied écrasant la tête du ministre du Travail Olivier Dussopt figurée sur un ballon de football. Comme Portes, le député des Bouches-du-Rhône a l’habitude de parler avec ses pieds. Il y a quelques semaines, lors d’une visite sur le marché de Marignane, cet ancien militant du PCF n’a rien trouvé de plus urgent que de se filmer dans ce bastion de droite en train de piétiner un tract électoral de la Gauche unie pour le monde du travail. La liste rassemble entre autres le Parti communiste et les Radicaux de gauche. Des « méthodes de pourris », fulmine la tête de liste communiste aux européennes, Léon Deffontaines, sur X. « Typiques de l’extrême droite », selon la section locale du parti.
C’est encore pour « un coup de pied malheureux » que ce député répondra devant la justice le 25 juin. Deux plaintes pour « violences volontaires » ont été déposées par une CPE et un proviseur adjoint lors d’une bousculade devant le lycée Saint-Exupéry à Marseille. C’est que notre député est sanguin. Delogu était venu avec des camarades cégétistes pour soutenir un blocus contre la réforme des retraites. Sur BFM Marseille Provence, il annonçait, il y a plus d’un an, ne plus souhaiter être député « si la réforme des retraites pass[ait] », et même « ne plus remettre les pieds à l’Assemblée ». Visiblement, l’ancien chauffeur préfère garder ses émoluments.
LA SÉDITION COMME BOUSSOLE
Avec une mère responsable départementale de la CGT et vice-présidente du conseil de prud’hommes d’Aix-en-Provence, le député a la militance dans le sang. Taxi comme son père, il s’est battu contre l’« ubérisation » du métier. C’est ce premier fait d’armes qui le mène à la politique. En 2012, il se retrouve sans domicile fixe. Sa mère, signataire d’un bail, a quitté le logement social dans lequel il vivait. C’est la loi, mais il veut la changer. Élu député, il s’oppose au renforcement des sanctions contre les squatteurs, et s’inscrit au Groupe d’études « pauvreté, précarité » de l’Assemblée. Sauf que sa suppléante, Farida Hamadi, l’accuse de s’être servi d’elle comme « rabatteuse des voix des musulmans dans les quartiers nord », avant de la jeter dans la précarité. Il aurait promis à cette mère célibataire un poste d’attachée parlementaire une fois élu. Promesse qu’il n’a pas tenue. « J’avais besoin de toi, je t’ai eue, c’est la vie », lui aurait-il lancé le soir des résultats, après l’avoir privée de micro. Farida Hamadi l’accuse également de propos sexistes et misogynes. Elle sera déboutée aux prud’hommes.
Refusant comme son clan de qualifier le Hamas de « terroriste », il a fallu que Jean-Jacques Bourdin reformule sa question par trois fois – « le Hamas est-il un mouvement de résistance ? » – pour que Delogu lâche enfin, après un long soupir, « non ». Ce qui ne l’empêche pas de s’afficher avec la militante de l’organisation terroriste FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) Mariam Abudaqa, « une femme de paix » à l’en croire. Ou de tenir, deux semaines plus tard, à Marseille, un « grand meeting pour la paix » aux côtés de Salah Hamouri, condamné en 2008 en Israël pour sa participation à la tentative d’assassinat d’un ancien grand rabbin. Au moins, c’est signé. Avec Jean-Luc Mélenchon pour GPS et la sédition comme boussole, l’ancien chauffeur Delogu n’a pas fini de nous surprendre par ses sorties de route.
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Ce déchet antijuif complice de ses homologue nazislamistes, a beau être costaud, et expert en arts martiaux, il demeure quand même, perméable aux balles. Il ne reste plus qu’à organiser la rencontre entre ce déchet, et des projectiles de divers calibres, pour voir lesquels auront le mieux rempli leur rôle…
Ce qui doit inquiéter, ce n’est pas la personne de M Delogu, c’est qu’il soit un élu.