Salah Abdeslam : la mère d’une victime des attentats de Paris menace François Hollande de ne pas payer ses impôts.

Élisabeth Boissinot s’oppose à l’aide juridictionnelle accordée à Salah Abdeslam. Elle a perdu sa fille lors de l’attaque du Bataclan le 13 novembre.

Le 13 novembre 2015, Élisabeth Boissinot a vécu l’horreur. Chloé, sa fille de 25 ans, a été tuée par des rafales de kalachnikovs alors qu’elle se trouvait à la terrasse du Petit Cambodge, dans le XIe arrondissement. Presque six mois plus tard, la mère de famille exprime sa colère sur sa page Facebook. Concrètement, elle proteste contre l’aide juridictionnelle, accordée par l’État à Salah Abdeslam, le dernier participant présumé des attentats de Paris encore en vie et exclu que ses « impôts servent à défendre celui qui a assassiné » sa fille. Cette femme originaire de la Vienne aurait écrit une lettre au chef de l’État.

« Allons-nous nous incliner devant des lois qui favorisent les assassins, allons-nous leur payer leurs avocats ? (…) Allons-nous encore une fois baisser la tète, ne pas réagir ? Mes impôts (parce que moi Monsieur le Président je travaille) servent a défendre celui qui a assassiné ma fille, ma Chloé. Alors si vous ne faites rien, si personne ne bouge, si nous restons inertes face a cette flagrante injustice, moi Monsieur le président, je gèlerai mes impôts. » Dans un autre post, elle demande « pourquoi Salah Abdeslam ne demande pas à Daesh de l’aider ? »

Qu’est-ce-que l’aide juridictionnelle ?

Capturé par les autorités belges le 18 mars dernier à Molenbeek, Salah Abdeslam a été transféré de la prison de Bruges à Beveren avant d’intégrer la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), où il est placé à l’isolement depuis le 27 avril. Mis en examen pour assassinats à caractère terroriste, l’ancien suspect le plus recherché d’Europe, est défendu en Belgique par Sven Mary et en France par le médiatique pénaliste Franck Berton

Comme l’a souligné Élisabeth Boissinot, ce dernier sera payé par le contribuable français. L’État paie en effet au forfait, selon une somme fixée par un arrêté ministériel. Le tarif reste donc le même, peu importe combien de temps dure l’instruction, combien de fois l’avocat va voir son client en prison ou combien de personnes travaillent sur le dossier dans le cabinet. D’après le site service-public.frl’aide juridictionnelle, mise en place en 1972, permet aux prévenus disposant de « faibles ressources de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle par l’État des honoraires et frais de justice (avocat, huissier, expert, etc.). » 

Des conditions d’attribution basées sur les revenus de l’accusé

Depuis le 1er janvier 2016, l’aide juridictionnelle peut être accordée dans son intégralité ou en partie. La prise en charge est totale si l’accusé perçoit moins de 1.000 euros par mois, de 55% s’il touche entre 1.001 et 1.182 euros chaque mois et de 25% pour une personne recevant entre 1.183 et 1.499 euros chaque mois. Il suffit d’être Français, citoyen d’un État membre de l’Union européenne ou étranger en situation régulière pour y prétendre. La gravité des faits reprochés ne rentre donc pas en ligne de compte.

Dans Le Figaro, Yves Tamet, avocat à Bobigny et membre du Conseil national des barreaux, estime que « Frank Berton va sans doute perdre de l’argent dans cette affaire car il va passer beaucoup plus de temps sur le dossier que ce qui est prévu par l’aide juridictionnelle. Il ne fera donc pas fortune, mais ce n’est pas pour cela qu’il a accepté l’affaire. » Le procès de Salah Abdeslam ne devrait pas avoir lieu avant 2019.

RTL

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Shimon

Je vous comprends Madame. C’est une Honte de plus actuellement en France.
Les criminels sont les vedettes et les victimes les oubliés des médias et de l’Etat.