Retraites : « Macron met son mandat en jeu », la réforme vue de l’étranger.

La presse internationale observe avec intérêt cette première journée de mobilisation contre la réforme des retraites en France. Un texte « nécessaire » pour beaucoup, perçu comme l’épreuve ultime pour le président Macron.

La presse internationale scrute avec gourmandise, ce 19 janvier, le « jour J » du second quinquennat d’Emmanuel Macron, alors que le pays est submergé par une « très française » vague de grèves et de manifestations, menée par les syndicats qui s’unissent pour la première fois depuis 12 ans pour protéger le « totem chéri » des retraites. Plus de 200 rassemblements ont lieu dans tout le pays pour lutter contre la réforme lancée par la Première ministre Elisabeth Borne le 10 janvier, qui repousserait (entre autres) l’âge de départ à 64 ans.

Une réforme « nécessaire » pour de nombreux médias anglophones.

Pour le journal américain le New York Times, c’est la réforme d’un système de retraite « coûteux et généreux », un « totem chéri » par les travailleurs et les syndicats de tout bord, dans laquelle se lance Emmanuel Macron. Une réforme pourtant « nécessaire » selon le quotidien financier britannique le Financial Times. En témoigne le titre de son éditorial : « L’indispensable réforme des retraites d’Emmanuel Macron. »
S’il reste inchangé, « le système de retraite enregistrera des déficits annuels compris entre 0,4 et 0,8 % du produit intérieur brut au cours du prochain quart de siècle », pointe le quotidien libéral. Un trou « pas catastrophique », mais « pourtant un trou qu’il faut combler » en faisant passer la cotisation minimale à taux plein de 41,5 ans à 43 ans, juge le journal. Le chemin sera pourtant « jalonné d’écueils politiques », prévient le Financial Times, qui souligne l’exception française en Europe. Les hommes français « partent à la retraite plus de deux ans plus tôt que la moyenne de l’UE, les femmes un an. Profiter de la vie après le travail avec une pension décente fait partie du contrat social », rappelle-t-il. En Allemagne et en Espagne, l’âge de la retraite oscille entre 65 et 67 ans.

Plus qu’une nécessité économique, la réforme est perçue par le média en ligne américain Politico comme un « besoin de montrer aux Allemands et aux autres pays européens que la France n’est pas le Club Med ». Un geste politique risqué, souligne le média : « Le président français met son mandat en jeu au milieu de signes de tension sociale croissante et de mécontentement en France », sous-titre-t-il. En pleine période d’inflation, « les ministres se sont pliés en quatre pour étouffer le mouvement de protestation naissant, que ce soit parmi les travailleurs des services de santé, les boulangers, les propriétaires de restaurants et de bars », détaille le média, « signe de la nervosité du gouvernement », analyse-t-il.

Réformer « sans démanteler l’Etat providence »

Ce 19 janvier constitue donc « le jour J du second quinquennat d’Emmanuel Macron » pour le quotidien espagnol La Razon, « l’heure de vérité » renchérit El País. Le président français est « plombé par les crises continuelles qu’il a dû gérer, de la pandémie à la crise énergétique provoquée par la guerre, qui ont réduit son programme de réforme à peau de chagrin », ajoute le quotidien espagnol. Présentée en plein contexte inflationniste, la réforme « fait peser un risque d’explosion sociale et menace de déclencher une vague de manifestations difficile à évaluer aujourd’hui », jauge-t-il.

 

 19 janvier constitue donc « le jour J du second quinquennat d’Emmanuel Macron » pour le quotidien espagnol La Razon, « l’heure de vérité » renchérit El País. Le président français est « plombé par les crises continuelles qu’il a dû gérer, de la pandémie à la crise énergétique provoquée par la guerre, qui ont réduit son programme de réforme à peau de chagrin », ajoute le quotidien espagnol. Présentée en plein contexte inflationniste, la réforme « fait peser un risque d’explosion sociale et menace de déclencher une vague de manifestations difficile à évaluer aujourd’hui », jauge-t-il.
Dans tous les cas, ce projet de réforme sera un « test qui déterminera si le président peut encore mettre en œuvre son programme libéral », et un « symbole des efforts de Macron pour redonner de la compétitivité à l’économie française, sans pour autant démanteler l’Etat providence », juge The Wall Street Journal.

« Il ne suffit pas d’avoir raison »

Pour d’autres médias, le contexte économique qui pèse sur la population pourrait au contraire atténuer les ardeurs françaises. « Dans un contexte de guerre, d’inflation et d’augmentation du prix de l’électricité, Macron escompte que l’opinion publique se résignera et acceptera cette réforme sans grèves massives », prédit ainsi le journal Argentin Pagina 12.

Mauvaise tactique, selon le Frankfurter Rundshau, qui pointe qu’ »il ne suffit pas d’avoir raison » pour gagner cette bataille. « Les Françaises et les Français voient dans cette affaire l’obstination d’un chef de l’Etat qui ne songe qu’à sa réussite personnelle et n’écoute pas les 68 % des citoyennes et citoyens qui sont contre la réforme, commente le quotidien de gauche allemand. « Au lieu d’expliquer de façon convaincante que le financement de leur retraite est menacé, il proclame que les citoyennes et citoyens doivent ‘travailler plus’. Même si cela revient à la même chose, cela tombe mal en ce moment où l’inflation fait baisser les salaires », affirme-t-il.

Alors que la mobilisation sociale débute ce 19 janvier et prévoit déjà d’être reconduite dans les semaines qui viennent, « comme tant d’autres réformes à l’ère Macron, le résultat se décidera probablement dans la rue », conclut l’hebdomadaire progressiste américain The Nation.

L’Express

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Richard Malka

L’état

Richard Malka

La retraite est un contrat de vie entre l’e Et ses citoyens, quelques soient les arguments de pour ou contre, il n’y a rien qui tient avec Macron car pour ce pervers narcissique, seul son nombril compte et il n’y a pas de citoyens, il n’y a dans son mental que des consommateurs et des gaulois réfractaires à consommater …