Question : Le Zivoug  זיווג  : le choix du conjoint est il un décret du Ciel ?

ZIVOUG OU MAZAL ? ENTRE LES 2 MON COEUR BALANCE…

Nos maîtres enseignent que le « Zivoug » de chacun existe bien car : «40 jours avant la conception de l’embryon, une voix céleste proclame, c’est la fille d’untel qui lui est destinée » (Sanhédrine 22a)

Reish Lakish, beau-frère et disciple préféré de Rabbi Yohanan, dit : « on ne destine une femme à un homme, que selon ses actes » (Talmud, Sota 2a)

Comment devons-nous comprendre ces deux textes qui semblent être a première vue en contradiction ?

Nos ‘Ha’hamim (sages) enseignent dans la Guémara Sota (ba) :

Reish Lakish dit : on ne destine une femme à un homme, que selon ses actes.

Comme il est dit : « Le bâton des Resha’im (des impies) ne reposera pas sur le destin des Tsaddikim (des justes) » (Tehilim 125) (C’est-à-dire, un homme juste ne subira pas une mauvaise union).

La Guémara fait pourtant remarquer que Rabbi Yehouda enseigne au nom de Rav :

40 jours avant la conception du fœtus, une voix céleste déclare : « la fille d’untel est destinée à untel », comment comprendre l’enseignement de Reish Lakish selon lequel l’union dépend des actions de la personne ? 

Et la Guémara répond en disant : lors d’un premier mariage, l’individu mérite ce qu’Hashem a décrété pour lui, sans prendre en considérations ses actions (bonnes ou mauvaises), mais lors d’un deuxième mariage, l’individu est soumis à l’examen de ses actions, et seules ses actions détermineront la personne avec laquelle il s’unira. 

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En réalité, même lors d’un premier mariage, l’union dépend des actions de la personne. C’est ce qu’explique le Gaon Rabbi Touviya HaLevi, qui vivait à Tsfat (Israël) il y a environ 400 ans, en disant que lorsque la Guémara citée plus haut atteste que lors d’un premier mariage, l’individu mérite le décret d’Hashem, et que l’on ne prend pas en considération ses actions, cela veut seulement dire que si les actions des 2 conjoints ne sont pas tout à fait au même niveau ;si les 2 sont des Taddikim mais que l’un des 2 est plus Tsaddik (juste) que l’autre ; ou bien si tous les 2 sont des Resha’im mais que l’un des 2 est plus Rasha’ (impie) que l’autre, dans ces 2 cas, les 2 parties se marieront ensemble puisque tel est le décret d’Hashem par le biais de la Voix Céleste.

Mais si Hashem décrète que 2 personnes vont s’unir, mais que la différence spirituelle est beaucoup trop importante entre les 2 parties, le décret s’annule et ils ne se marieront qu’avec des gens qui correspondent au niveau de leurs actions.

Lors d’un deuxième mariage, qui lui, est tributaire des actions de la personne, Hashem veillera avec beaucoup de précision, à ne marier que des gens qui se correspondent au niveau de leur Tsidkout (leur droiture), ou de leur Rish’out.

De nombreuses autres nuances ont été dites à ce sujet, selon lesquelles, on peut perdre le Zivoug (le conjoint destiné) qui nous a été décrété par la Voix Céleste (voir plus haut), dans le sens positif ou négatif, car par ses actions et ses prières, tout individu peut provoquer qu’on lui accorde une bonne union.

Cependant, lorsque l’on cherche le Zivoug (le conjoint), il faut diriger ses actes vers Hashem, et rechercher un parti qui nous correspondesans exigences démesurées ou insensées, car à cause de cela, on peut s’occasionner la perte de son Zivoug

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Une histoire vraie est rapportée à ce sujet.

Le Gaon Rabbi Meshoulam Igre z.ts.l, qui vivait il y a environ 200 ans, menait une existence très pauvre, et malgré cela, s’investissait totalement dans l’étude de la Torah. Il était considéré dés son jeune âge comme un génie et un grand Tsaddik.

Un homme très riche et grand donateur du nom de Rabbi Shmouel Beick désira le prendre comme mari pour sa fille unique.

Quelques temps après le mariage, la nouvelle mariée qui avait toujours vécu dans la richesse et l’opulence, se rendit compte que son mari ne s’intéressait absolument pas aux choses matérielles de ce monde et ne mettait son esprit que dans l’étude de la Torah. Ne se satisfaisant plus de ce mode de vie, elle demanda le divorce. Son père, le richissime Rabbi Shmouel Beick, voyant que sa fille était malheureuse, demanda lui aussi à son gendre Rabbi Meshoulam Igre d’accorder le Guett (l’acte de divorce religieux) à sa fille.

Avec beaucoup de peine et de tristesse, Rabbi Meshoulam divorça de sa femme, selon son désir et celui de son père.

A cette même période, un grand débat halakhique opposait différentes autorités religieuses, au sujet de la validité d’un Guett rédigé par Rabbi Moshé Mints pour le fils du Gaon Rabbi Morde’haï Zeev, Av Beit Din de la ville de Levov – Russie.

Certains validaient ce Guett, et d’autres prétendaient qu’il n’était pas conforme.

On décida de solliciter l’avis du Gaon Rabbi Isha’ya Berlin z.ts.l, qui était le Rav de la ville de BRASLOVI, et réputé pour sa grande maîtrise des Rishonim (décisionnaires antérieurs au Choul’Hane Aroukh) et des A’haronim (décisionnaires ultérieurs au Choul’Hane Aroukh).

On fit parvenir la question à ce grand maître, en y joignant les différents avis et les arguments des autres autorités qui s’étaient déjà prononcé. Parmi les différents avis, se trouvait également celui du jeune Gaon Rabbi Meshoulam Igre, qui exprimait lui aussi son opinion sur la validité de ce Guett.

Lorsque Rabbi Isha’ya Berlin se mit à consulter les différents avis qui avaient déjà été exprimés par les autres autorités halakhiques, le riche Rabbi Shmouel Beick était de passage dans la ville de Braslovi pour ses affaires, et décida de rendre visite au Rav de la ville, Rabbi Isha’ya Berlin, qu’il connaissait depuis de nombreuses années.

Lorsque Rabbi Isha’ya Berlin eu dans les mains l’avis d’un Gaon du nom de Rabbi Meshoulam Igre, il fut émerveillé par les arguments que ce Gaon écrivait, et il se tourna vers le riche Rabbi Shmouel Beick en lui demandant s’il connaissait ce génie ?

Rabbi Shmouel Beick lui répondit : « Oui je le connais. Il est très jeune, il a à peine 17 ans ! »

Rabbi Isha’ya Berlin s’exclama : « Si jeune, et déjà une telle maîtrise et un tel génie ! Ce jeune homme fait partie de l’élite du peuple juif !! Il sera, sans le moindre doute, le prochain Gadol Hador (le grand de la génération) !! »

En entendant de tels propos de la bouche de celui qui était le chef spirituel de la génération, le riche Rabbi Shmouel Beick s’évanouit !!

Rabbi Isha’ya alerta tout de suite les gens de sa maison, et on lui versa de l’eau sur le visage afin qu’il reprenne connaissance.

Lorsqu’il revint à lui, Rabbi Isha’ya lui demanda : « Qu’est ce qui t’a pris de t’évanouir ?! »

Rabbi Shmouel lui répondit : « Ce jeune Gaon était mon gendre ! Et malheureusement, il a été forcé de donner le Guett à ma fille sur ma demande. »

Rabbi Isha’ya Berlin lui dit : « Si ce jeune Gaon faisait partie de ta maison et que tu l’a laissé s’en aller, tu ferais mieux de t’évanouir une 2ème fois !!! »

Peu de temps plus tard, le Gaon Rabbi Meshoulam Igre eu le mérite d’épouser la fille du Gaon Rabbi Its’hak Horwitz, le Rav de la ville de Brodi, et ils vécurent heureux et dans le bien.

Le Zivoug pour les bases qui permettent de construire ensemble :

1- irat chamaim (crainte de D’…).

2- midots tovots. (vertus)

 3- qu’il trouve grâce a vos yeux

Il est dit que la néchama est donnée par moitié et que lorsqu’on rencontre son mazal, l’autre moitié est trouvée et ainsi la néchama est enfin entière.

Nos sages enseignent qu’il y a deux sortes de rencontres : Zivoug premier et Zivoug second. Le premier est celui qui est prédeterminé car c’est notre demi-âme (âme soeur) tels Adam et Eve qui ne faisaient à l’origine qu’un seul être, puis ont été séparés (le côté d’Adam et non la côte d’Adam – cf. Rachi sur le verset). C’est ce qu’on appelle le Mazal.

 Mais nos sages ont enseigné (le Maitre Rav Leon Ashkenazi – Manitou zatsa »l) que depuis la destruction du Bet-Hamikdach, il n’y a plus de Zivoug premier.

Nous nous marions donc avec un Zivoug second. Celui-ci n’est pas notre demi-âme mais une personnalité qui correspond de manière générale à notre personnalité. Selon quoi se mesure la concordance? Selon LE MERITE. Le mérite signifie le surplus de personnalité acquis durant notre vie jusqu’à ce moment la, plus ce qui est acquis ultérieurement durant la vie en commun. C’est Hachem qui fait se rencontrer deux personnes correspondantes MAIS dans le cas du Zivoug second

1) Il existe, a priori, de nombreuses personnes pouvant correspondre (en fin de compte, on se marie avec un(e) seul(e) qui est, a posteriori, celui/celle que Hachem sait être le/la meilleur(e)).

 2) Un changement personnel de mérite en positif ou ‘hass vechalom en négatif peut changer les gens qui vous correspondent avec tout ce que cela implique.

Références : Moed Katan 18b Berechit Rabba 68 3,4 Sota 2a et RachiRav Chlomo Aviner : Pirke Aava ch.1

D’ieu nous a donné le libre arbitre, et nous laisse prendre seul nos responsabilités. Entre autre, celui du choix de notre futur conjoint. A tel point que Maimonide n’accepte pas ce que dit le Talmud que le choix du futur conjoint est décidé avant la naissance (comme l’indique un texte talmudique).

Il semblerait qu’il y ait deux « zivougim » – un avant l’âge de maturité pour se marier (il semblerait que ce soit 20 ans) et un après…

Sources :

Un jour, une Halakha de Rubben Salfati, http://halakha.over-blog.fr

http://www.cheela.org/

Recueil : Florence CherkiHalakha du 23 Chevate 5775

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Naasse Venichma

Merci beaucoup !