Quand pourrons-nous enfin prendre le métro ?

Tel Aviv : le métro en chantier, mais pour quand ?
Les pelleteuses sont là, les plans sont tracés, et les promesses sont nombreuses. Pourtant, la population du Grand Tel Aviv risque d’attendre encore longtemps avant de descendre dans une station de métro. Bien que les travaux préparatoires aient débuté à plusieurs points du territoire, les experts comme les citoyens partagent le même doute : le métro tant attendu ne sera pas opérationnel avant 2045, voire 2050.

Le projet, le plus ambitieux jamais lancé en Israël dans le domaine des transports, prévoit la création de trois lignes principales (M1, M2, M3), desservant 24 collectivités locales, avec 109 stations réparties sur 150 kilomètres de réseau. À terme, ce métro devrait transporter environ 2 millions de passagers par jour, révolutionnant la mobilité dans une région aujourd’hui saturée de véhicules.

Travaux en cours… mais début lointain
Les premiers coups de foreuses ont été donnés à Petah Tikva (Segula), Rishonim, Holon et dans la zone Yigal Alon de Tel Aviv. À Petah Tikva, par exemple, 1 200 dunams ont été expropriés, avec des compensations qui peuvent atteindre 1 million de shekels supplémentaires en cas d’accord volontaire.

La ligne M1, la plus longue (85 km), reliera Kfar Saba à Rehovot, en passant par Tel Aviv qui accueillera à elle seule 11 stations. Son coût estimé dépasse 82 milliards de shekels, soit plus de la moitié du budget total prévu à 150 milliards – un chiffre que beaucoup considèrent déjà comme irréaliste.

Un calendrier optimiste… trop ?
Officiellement, la première phase commerciale du métro est attendue entre 2035 et 2037. Mais plusieurs experts, dont le professeur Tal Raviv de l’Université de Tel Aviv, estiment qu’il est peu probable que le projet respecte ces délais. Il pointe les retards chroniques des grands chantiers israéliens :

« On peut s’attendre à un retard de 50 à 100 %. Par conséquent, une ouverture en 2045 ou même 2050 n’est pas à exclure. » D’ici là, la circulation dans le Gush Dan – cœur urbain du pays – continuera de se dégrader. Les embouteillages atteindront, selon les projections, un niveau insupportable dès 2028, notamment en raison des travaux d’excavation profonds dans les centres urbains.

Une alternative ignorée : améliorer le bus
Le professeur Raviv plaide pour une solution transitoire et moins coûteuse : un réaménagement du réseau de bus existant. Selon lui, il serait possible de réorganiser les itinéraires, réduire les temps de trajet et augmenter la fréquence, sans frais massifs ni décennie d’attente. Il propose également de revaloriser le métier de conducteur pour pallier les pénuries : « Si on peut investir 150 milliards dans le métro, on peut en allouer une petite part à de meilleurs salaires. »

Opportunités et tensions immobilières
Pour les investisseurs, le métro représente un jackpot potentiel. Ohad Danos, évaluateur immobilier pour la NTA, prévoit une hausse de plus de 100 % du prix des biens situés près des futures stations. À Tel Aviv, les projets de densification et de rénovation urbaine autour des lignes devraient transformer des quartiers entiers en hubs modernes avec tours d’habitation, services et commerces intégrés.

Toutefois, la phase de grandes expropriations entraîne aussi des crispations, même si des compensations importantes sont prévues pour les propriétaires coopératifs.

Un projet vital, mais partiel
Le Comité national des infrastructures (NIC) a validé récemment le tronçon nord de la ligne M1, reliant Kfar Saba et Ra’anana au centre de Tel Aviv. Mais même si l’ensemble des trois lignes devait être achevé à temps, elles ne suffiraient pas à absorber l’intégralité du trafic estimé dans la région à l’horizon 2050.

« Trois lignes, c’est 90 000 passagers par heure en capacité maximale. C’est déjà insuffisant aujourd’hui », souligne le professeur Raviv.

Entre espoirs d’un avenir sans bouchons et réalisme face aux retards systémiques, le métro de Tel Aviv cristallise toutes les contradictions d’un pays en pleine croissance, mais en quête de solutions de transport à la hauteur de ses ambitions.

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3 Commentaires
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Ratfucker

Pour accélérer les travaux, il suffirait de faire appel aux spécialistes des tunnels du Hamas.

Levray-Dufault

Un métro ? Juste pour une ville gauchiste de 441000 habitants ? C’est gonflé ! En priorité, on devrait s’occuper de notre Capitale plus de trois fois millénaire Jérusalem !!!!! Il y a 1 million d’habitants a Jérusalem (et ca grossit tous les jours sans compter la totalité des touristes qui en Israël, passent TOUS par Jérusalem alors que certains zappent Tel Aviv) soit plus du double de Tel Aviv. Le métro prioritaire devrait être celui de Jérusalem en plus étendu jusqu’à Ramot et Pizgat Zeev : ca fait de très longues distances a parcourir en plus tout en montées et descente. De plus, on attend un aéroport international a Jérusalem et il est possible de le construire au sud de Bethleem au relief plus clément ! Rendez vous compte Jérusalem est la seule capitale au monde qui n’a pas son aéroport international ! Comment peut on être a la pointe de la technologie et a l’âge de pierre dans les communications locales ??? Donc métro et aéroport doivent être construit a Jérusalem au plus vite ! Et pour l’accès a la capitale israélienne, il faudrait ouvrir un 4 voies dans les deux sens sur l’autoroute d’entrée entre Jérusalem et Beth Chemech : ca éviterait de se taper des bouchons parfois sur 25 kilomètres ! C’est bizarre ca on dirait que Tel Aviv c’est le summum et Jérusalem le rebus quand on entend parler tous les médias de Tel Aviv uniquement !!!! Tel Aviv, c’est une petite ville ! Par contre Jérusalem c’est un très gros morceau qui manque atrocement de structures !!!!

Franck DEBANNER

Voilà le genre de souci, qu’on aime à résoudre, sans le poison des déchets nazislamistes.

Pour les trajets urbains quotidiens, il est urgent de penser à des petits véhicules électriques, éventuellement modulables,