Au péril de sa vie, il refusera de saluer Mussolini et se conduira en héros, sauvant 800 juifs entre 1943 et 1944 (Archive juillet 1937). AFP

Tour de France : le jour où… le maillot jaune Gino Bartali a refusé de saluer Mussolini

Chaque jour, nous vous proposons une petite histoire de ce maillot jaune centenaire. Aujourd’hui, le jour où le grand Gino Bartali a refusé de faire le salut fasciste devant Mussolini.

Le 14 juillet 2019 à 09h11

L’Italien Gino Bartali (1914-2000) est un des plus grands champions de l’histoire du sport. Double vainqueur du Tour de France à 10 ans d’intervalle en 1938 et 1948, Dieu seul sait combien de fois il aurait triomphé si la guerre n’avait pas mis le Tour entre parenthèses pendant cette longue et noire période.

Quand il gagne le Tour 1938, au même moment que la victoire de la « Squaddra Azzura » en Coupe du monde de football, Bartali est le héros de toute l’Italie fasciste de Mussolini. Le monstre veut faire de lui le symbole de son délire.

Quand elle se présente devant lui à Rome pour être honorée de ses exploits, toute l’équipe italienne du Tour salue le dictateur en levant le bras pour faire le « saluto romano ».

Un seul coureur ne le fait pas, sans doute au péril de sa vie : Gino Bartali avec le maillot jaune sur le dos.

Il va même plus loin : « Gino le pieu » profite de l’instant pour faire le signe de croix, ce qui en ce temps-là, même à 200 m du Vatican, est un défi au régime. Heureusement, on ne touche pas à un héros et Mussolini fait mine de ne rien voir.

De ses mains, Bartali reçoit même la plus haute distinction fasciste. En rentrant chez lui, Gino jettera la médaille dans un fleuve.

Il sauve 800 juifs

Car oui, Bartali est un héros, un vrai. Pendant la guerre, le vainqueur du Tour achemine à vélo d’un bout à l’autre de l’Italie et au péril de sa vie, des faux papiers pour sauver les juifs et les persécutés.

Il les cache dans les tubes de sa machine et parcourt jusqu’à 350 km par jour pour les acheminer d’un point à un autre.

Plusieurs fois il est contrôlé par les « chemises noires » et manque de partir en camp, tout Bartali qu’il est. Les sbires du régime ne trouvent jamais rien.

Grâce à Bartali, qui héberge aussi une famille juive cachée dans sa cave, 800 Juifs, en grande partie des enfants, sont sauvés entre 1943 et 1944.

Jamais Bartali n’en parle. Quand il gagne le Tour en 1948, personne ne sait quel résistant admirable il fut.

C’est seulement après sa mort que le secret de ce « juste parmi les justes » est dévoilé.

 

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andre

Que l’on se souvienne de cet homme admirable, de sa force, de son courage et de sa discretion. Qui sait ?…

Filouthai

C’est ça un champion, un vrai : humilité et discrétion dans la vie !
Pas besoin de critiquer les autres, notamment son sélectionneur en le traitant de raciste -ce qu’il n’est pas, n’est ce pas … je ne donnerai pas de noms ?