Décidément la géopolitique est une discipline très complexe qui réserve des surprises. Le Qatar a apporté son plein soutien à la campagne aérienne lancée par la Turquie contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l’Irak, se démarquant de la Ligue arabe qui a condamné l’intervention turque.

Seher Nane, lors de l'enterrement de son mari Mehmet Yalcin Nane, soldat de l'armée turque, tué par l'Etat Islamique, le 24 juillet 2015. REUTERS/Murad SezerSeher Nane, lors de l’enterrement de son mari Mehmet Yalcin Nane, soldat de l’armée turque, tué par l’Etat Islamique, le 24 juillet 2015. REUTERS/Murad Sezer

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, avait condamné mardi les frappes aériennes de la Turquie dans le nord de l’Irak, appelant Ankara à « respecter la souveraineté de l’Irak –pays membre de la Ligue arabe–, les relations de bon voisinage et les accords conclus entre les deux pays ».
A Doha, le ministère des Affaires étrangères affirme dans un communiqué reproduit par l’agence officielle QNA que la déclaration de M. Arabi « n’avait pas été discutée avec les membres de la Ligue arabe avant sa publication ». « Le Qatar réaffirme sa totale solidarité avec la République turque pour les actions et les mesures prises afin de protéger ses frontières et préserver sa sécurité et sa stabilité », ajoute le ministère.

Un avion turc de transport militaire sur la base d'Adana (Turquie), où sont présents des soldats américains, le 27 juillet 2015.Un avion turc de transport militaire sur la base d’Adana (Turquie), où sont présents des soldats américains, le 27 juillet 2015. (MURAD SEZER / REUTERS)

Le Qatar entretient de bonnes relations avec la Turquie, qui mène depuis le mois dernier une campagne de raids aériens contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans les montagnes du nord de l’Irak, où la guérilla kurde turque a trouvé refuge depuis des années.

La trêve conclue en 2013 entre le PKK et Ankara a volé en éclats il y a deux semaines après un attentat perpétré le 20 juillet à Suruç (sud de la Turquie), qui a fait 32 morts parmi de jeunes militants kurdes.

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L’attentat a déclenché un cycle de représailles entre la guérilla et l’armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population locale contre l’attaque attribuée au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Quant au processus de paix, il n’est pas encore enterré, malgré la rupture de la trêve. « Le parti kurde représenté au Parlement porte encore ce processus de paix, reprend Jean Marcou. Les prochains jours nous permettront de mieux cerner les intentions d’Erdogan : les actions militaires contre le PKK seront-elles durables ? Si tel était le cas, le processus de paix serait menacé. Mais rien ne permet aujourd’hui de l’affirmer. »

CAN

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