Icône geek, spécialiste d’Internet et du droit d’auteur, Lawrence Lessig a décidé de tenter sa chance dans la primaire démocrate. S’il est élu, il s’engage à lutter contre les lobbies et la corruption dans la vie politique.

Lawrence Lessig ne supporte plus la corruption qui mine la politique américaine. Et plus particulièrement le mode de financement des campagnes présidentielles, qui implique des sommes de plus en plus importantes accordées par des compagnies privées.

C’est pour cette raison qu’il a annoncé, le 11 août dernier, qu’il considérait une candidature à la primaire démocrate. Une potentielle participation à la course à la Maison-Blanche qui deviendra possible s’il réussit à lever un million de dollars d’ici le 7 septembre. Soit 630 000 dollars d’ici 21 jours, puisqu’il a déjà réussi à réunir plus de 360 000 dollars en une semaine, et ce en faisant appel à la générosité des internautes.

 Icône d’Internet et du milieu geek

Son programme est simple et se limite à un seul point: un financement public des campagnes, divisé en petites fractions de manière à ce que les citoyens puissent y contribuer de manière plus égalitaire. Forcément, pour financer sa primaire, Lawrence Lessig refuse les donations des différents lobbies et n’accepte que les petits donateurs.

S’il n’est pas forcément connu du grand public, Lawrence Lessig est pourtant une icône dans le milieu geek. Il a été l’un des premiers intellectuels à écrire sur Internet et à proposer des théories qui font toujours référence aujourd’hui. C’est le cas de son livre Code et autres lois du cyberespace, publié en 1999, qui démontre que le code informatique n’est pas neutre, qu’il ne peut s’affranchir de la loi des hommes et qu’il constitue une norme incontournable, rappelle Le Monde.

Du copyright à la corruption

Ce professeur de droit à l’université de Harvard, âgé de 54 ans, a également anticipé de nombreux débats, comme celui sur la propriété intellectuelle, et plus particulièrement le copyright, fondamentalement inadapté à Internet selon lui. Il s’est battu pour le « fair use », (la copie et le partage, légal et encadré, d’une oeuvre sans l’accord explicite de son auteur, NDLR) et a créé les Creative Commons, cette adaptation du droit d’auteur à l’ère numérique.

Défenseur d’une approche libertaire du Web et du logiciel libre, il s’est toujours battu pour qu’Internet reste un espace de liberté. Il a également interviewé Edward Snowden en octobre dernier depuis un amphi bondé de Harvard.

Son combat contre la corruption ne date « que » de 2007, après de nombreuses années dans sa lutte pour la réforme de la propriété intellectuelle. « Nos gouvernements ne comprennent pas les faits, même basiques, lorsque de puissants intérêts ont un avantage dans cette incompréhension », écrit-il alors, faisait référence au fameux « Mickey Mouse Act« . Une loi qui a permis d’entendre la durée du droit d’auteur.

Depuis, il s’attaque au mode de financement des politiques -et de leurs campagnes- qui influe beaucoup trop selon lui la politique des États-Unis. Reconnaissant qu’il n’est probablement pas le meilleur candidat à la présidentielle, il propose de se présenter en tant que « candidat référendum ». C’est-à-dire qu’il promet de réformer en profondeur le mode de financement de la vie politique américaine en empêchant les lobbies de trop peser sur la vie politique et, ensuite, de démissionner et laisser le vice-président prendre sa place.

lexpress.fr

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