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Pourquoi le FN cale toujours au second tour

FIGAROVOX/ANALYSE – Pour Marc Crapez, le Front national reste un parti de premier tour et le PS apparaît comme le grand gagnant de l’entre-deux tours.


Marc Crapez est cpolitologue associé à Sophiapol (Paris-X). Son dernier ouvrage, Un besoin de certitude a été publié chez Michalon. Vous pouvez également retrouver ses chroniques sur son site.


Après des scores spectaculaire au premier tour, le FN échoue une nouvelle fois au second tour. Est-ce une surprise? Comment l’expliquez-vous?

Marc Crapez: Tout à fait! J’avais aussi fait observer un certain nombre de phénomènes adjacents: le fait que la participation ne profite pas nécessairement au FN dont le réservoir de voix est faible, la surestimation des scores du FN dans le but de mobiliser un certain profil d’abstentionnistes, la discontinuité des résultats obtenus par le FN qui contredit l’idée d’une courbe ascendante de montée inexorable…

En fait, une extrapolation à partir des chiffres disponibles depuis les 11 % obtenus par ce parti aux européennes de 1985 (avec 21 % à Marseille, à Perpignan et en Corse-du-Sud), indique qu’il ne passerait pas la barre des 50 % avant plusieurs décennies… à supposer qu’aucune variable n’intervienne dans l’intervalle!

Le FN est-il condamné à rester un parti de premier tour?

La stratégie du front républicain fonctionne efficacement. Le FN a toujours les pires difficultés à transformer ses essais de premier tour. Son isolement le condamne à ne surmonter la deuxième étape qu’à la faveur de circonstances particulières. Ces régionales sont globalement pour lui un demi-succès, voire un semi échec si on les compare aux régionales de 1998, où il s’était retrouvé en situation d’arbitre et de trouble-fête.

Comment expliquez-vous ce plafond de verre?

Le FN ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Dans cette élection, ses deux meilleurs scores ont été obtenus par des Le Pen, ses trois meilleurs scores ont été obtenus par des femmes (la troisième étant Sophie Montel) et d’autres bons résultats ont été obtenus par des contre-figures du bouillonnant Jean-Marie (Florian Philippot ou Louis Alliot). Cette tentative de rupture dans la continuité n’a pas suffit pour convaincre et surmonter une image négative.

Marine Le Pen évoque un nouveau bipartisme. N’y a-t-il pas, malgré tout, une lente recomposition qui s’opère?

Pas vraiment. Les éléments de continuité restent prégnants. La comparaison avec les européennes de 1984 susmentionnés, dans des conditions similaires, après trois ou quatre ans de gouvernement socialiste, atteste surtout que c’est le cuisinier en chef du front républicain, à savoir le parti socialiste, qui est le grand gagnant de l’entre-deux tours. En effet, la quasi-parité de victoires régionales entre droite et gauche est le signe d’un échec de la droite classique, qui n’a pas su tailler des croupières à la gauche (comme en 1984), ni endiguer le glissement d’une partie de sa base électorale vers le FN.

Tout les signaux d’alarme et autres mises en garde sur les risques de disparition du parti socialiste étaient évidemment des fariboles et des fantasmes d’intellectuels. Un parti qui a des centaines de milliers d’élus, un vaste socle clientéliste et de puissants relais médiatiques est insubmersible, même lorsque, conduit par le premier ministre Michel Rocard, il n’obtient que 11 % à des élections européennes.C’est comme dans le roman et film Le Guépard : tout change pour que rien ne change.

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popi soudure

 » plafond de verre  » terme employé par les biens pensants pour stigmatiser le seuil non dépassable de l’ électorat POTENTIEL de MLP et de ses colistiers lors du dernier scrutin régionale ………. MINIMISER SON SCORE et une erreur car faire des 40 ‘ et 45 % de vois favorable est significatif car c’ est un parti seul , sans allié et contre tous , droite et gauche réunie dans un même combat : faire tomber le FN le tout relayé par des médias gauchisants et militant a la botte de la pensée unique voulue par nos élites et autres ! MLP n’ est pas son père , elle a su donner une autre image a ce parti qui était  » a la ramasse  » et qui aujourd’hui’ hui est le seul vrai parti d’ opposition face a la politique traditionnelle droite/gauche…………………