Pourquoi la Syrie n’a-t-elle pas pris part à la guerre contre Israël ?

Comment la Syrie reste un enjeu majeur dans la guerre israélo-iranienne

Depuis le déclenchement des hostilités à Gaza, le conflit qui oppose Israël à l’Iran et ses supplétifs régionaux prend une dimension inédite. Si la bande de Gaza constitue l’épicentre des affrontements, les ramifications de cette guerre se font sentir bien au-delà, sur de multiples théâtres d’opérations.

Le Hezbollah libanais, les rebelles houthis au Yémen ou encore les milices chiites en Irak : autant de relais de l’influence iranienne qui n’ont eu de cesse de défier Israël ces derniers mois. Une démonstration de force inquiétante, visant à acculer l’État hébreu sur tous les fronts selon une stratégie multi-vectorielle planifiée de longue date.

Au cœur de ce tourbillon de violences, la Syrie occupe une place à part. Bien que relativement épargnée par les affrontements directs jusqu’ici, ce pays constitue à la fois un atout stratégique et un point de fragilité pour l’axe iranien dans sa confrontation avec Israël.

Pièce maîtresse du dispositif de l’Iran au Levant, la Syrie sert en effet de territoire de repli et de base arrière aux milices pro-iraniennes, notamment le Hezbollah libanais. Un environnement que le régime de Bachar al-Assad, militairement affaibli, n’a d’autre choix que de préserver coûte que coûte.

Conscient des risques existentiels en cas d’implication directe dans la guerre de Gaza, Damas reste donc dans un entre-deux prudent. Une attitude de compromis, résultat aussi bien des pressions israéliennes que des tensions encore vives avec le Hamas après la guerre civile syrienne.

Pourtant, cette retenue n’a pas empêché une intensification sans précédent des frappes attribuées à Israël sur le sol syrien. Des bombardements meurtriers visant à déstabiliser les réseaux d’approvisionnement iraniens et à réduire les capacités de nuisance de Téhéran et du Hezbollah.

Une stratégie de contre-offensive israélienne qui, outre son impact militaire, pourrait avoir d’importantes conséquences politiques. L’attaque ayant coûté la vie à un haut gradé des Gardiens de la révolution a ainsi poussé l’Iran à répliquer pour la première fois depuis son territoire, franchissant un cap significatif.

Signe que la Syrie reste bel et bien un enjeu primordial pour les deux camps. Si Israël espère y démanteler les bases arrière iraniennes, Téhéran ne saurait se permettre de perdre cette position avancée dans sa confrontation avec l’État hébreu.

Au vu des changements géopolitiques en cours, la nation martyre pourrait donc redevenir, à brève échéance, l’un des principaux terrains de la lutte d’influences régionale. Un scénario d’embrasement que craignent les puissances extérieures encore engagées sur le sol syrien, au premier rang desquelles la Russie.

Pour Israël, cette perspective renforce la nécessité d’explorer d’autres leviers d’action que la seule force cinétique. Approches stratégiques, coopérations locales et opérations secrètes seront autant d’outils indispensables pour venir à bout du bourbier syrien et briser les ambitions hégémoniques de l’Iran au Levant.

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martin

la syrie n’existe plus, elle est sous les ordres de poutine. elle sert de positionnement en vue de la guerre de gog.