Samuel-Milo Adoner, ancien déporté aujourd’hui âgé de 93 ans, a été arrêté lors d’une rafle sur l’île Saint-Louis le 23 septembre 1942. Il n’est rentré à Paris qu’en 1945. LP/Ph.B.

Ce vendredi matin à 10 heures, Anne Hidalgo (PS), maire de Paris, et Ariel Weil (PS), maire du IVe, ont inauguré devant l’école du 10, rue des Hospitalières-Saint-Gervais (IVe), à deux pas de la rue des Rosiers, le parvis des 260 enfants.

Dénomination choisie en mémoire des 260 garçons et filles juifs scolarisés dans cet établissement public et déportés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Des camps de concentration de l’Allemagne nazie, aucun de ces innocents ne reviendra.

Samuel-Milo, seul survivant de sa famille avec sa sœur. 

Aujourd’hui âgé de 93 ans, Samuel-Milo Adoner a vu l’horreur de près : arrêté lors d’une rafle sur l’île Saint-Louis le 23 septembre 1942 et envoyé en camp de travail en Haute Silésie, il ne rentrera à Paris que le 30 avril 1945.

Seul survivant de sa famille avec sa sœur aînée de la Shoah où il a perdu sa mère, son père et cinq frères et sœurs, ce Parisien, qui habite toujours le IVe avec son épouse, sera présent ce vendredi matin pour témoigner de l’indicible. Et « évoquer ces élèves sans défense envoyés dans les camps de la mort à l’aube de leur vie ». Que la place récemment aménagée à deux pas de la rue des Rosiers et piétonnisée depuis l’automne 2016, soit désormais appelée parvis des 260 enfants, le rend, confie-t-il, « très heureux. Ça me fait chaud au cœur ».

«L’hécatombe fut telle qu’à la rentrée de l’automne 1942, il ne restait plus que quatre élèves»

Scolarisé à l’école communale de la rue des Hospitalières Saint-Gervais dans les années 1930, le jeune Milo obtient en 1937 son certificat d’études « avec mention ». 76 ans ont passé et il n’a pas oublié la rafle du Vel d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942.

« L’hécatombe fut telle qu’à la rentrée de l’automne 1942, il ne restait plus que quatre élèves à l’école des Hospitalières Saint-Gervais. Le directeur, Joseph Migneret, qui avait été mon instituteur pendant un an, a donc fermé l’établissement », rappelle ce retraité, ancien représentant en horlogerie qui a aussi vendu des jeans aux puces de Clignancourt.

Après guerre, Samuel-Milo Adoner obtiendra en 1990 que Joseph Migneret – qui « a caché pendant un an et demi une famille juive dans un petit appartement qu’il possédait rue du Temple » – soit reconnu Juste parmi les nations, titre décerné par Israël à ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs.

« Monsieur Migneret est mort de chagrin le 18 avril 1949, se souvient Milo. Quand je l’ai retrouvé à mon retour en France en mai 1945, il m’a dit, en parlant de ses élèves : “Les Allemands ont pris mes enfants. Je voulais en faire des hommes” ».

leparisien

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