Les enfants d’Israël sont presque arrivés à destination.

Dès leur arrivée en terre sainte, ils devront réciter un certain nombre de bénédictions face au mont Guérizim, puis réciter des formulations inverses (malédictions) face au mont Eval.

Le verset 30 du chapitre 11 fournit des indications géographiques (traduction littérale) : « Ne sont-elles pas de l’autre côté du Jourdain, après le chemin de la venue du soleil, dans le pays du cananéen qui demeure dans la plaine, face au Guilgal, près des chênes de Moré ? » soit en hébreu : « halo héma bééver hayarden a’haré dérekh mévo hachemech béérets hakénaani hayochev baarava moul haguilgal etsel éloné moré ».

Ce verset a trait à la destinée de l’âme après sa disparition du monde physique.

Voici comment :

1 Le mont Guérizim vers lequel les enfants d’Israël se tournent pour la bénédiction est relié au gan eden. En effet, ce mot a la même valeur numérique que « or – gan », la lumière du Jardin.

2 Par contre, le mont Eval a les mêmes lettres que le mot « Yivl’a », il engloutira : ce terme désigne le guéhinam, avide de recevoir les âmes de ceux qui n’ont pas complété leur tikoun ou réparation dans ce monde. Ces deux « montagnes » (dans le sens de quelque chose de bien visible : on se rappelle que la femme enceinte est en hébreu hara, mot relié à montagne, comme si elle portait une petite « montagne » au niveau de son ventre …) sont situées au –delà du jourdain, le yarden.

3 Le terme de Yarden désigne la fin de la vie, quand l’âme et le corps se séparent. En effet, voici comment il faut lire ce mot :  Yod – Rech Daleth- Noun final

  1. a) La lettre Yod désigne l’étincelle de spiritualité que nous avons en nous : c’est l’âme.
  2. b) Les deux lettres centrales forment le mot « red ! » : descends
  3. c) La lettre noun final représente le corps qui se retrouve dans la poussière de la terre.

Ainsi, le Créateur ordonne au corps (noun final) de descendre dans la terre, alors que le Yod (l’âme) se sépare de lui.

Au-delà de la séparation entre l’âme et le corps, se trouvent l’emplacement des deux « montagnes » : le gan eden (le mont Guérizim) et le guéhinam (le mont Eval).

4 Elles se trouvent « bééver hayarden », de l’autre côté du Jourdain, au-delà de la mort, engendrée par la dissociation âme-corps (le jourdain).

5 Le verset continue : a’haré : au loin, au-delà. Il s’agit de quelque chose d’éloigné que l’on voit … De quoi s’agit-il ? Le verset le dit : « Derekh mévo hachémech » : chemin de la venue du soleil …

Cela signifie que l’âme, après la mort, emprunte un chemin (derekh) qui débouche sur la lumière (mévo hachémech).

Il est intéressant de constater que les mots « héma bééver hayarden » forment avec les mêmes lettres l’expression : « red bé’ovi haminhara » soit « descends dans l’épaisseur du tunnel ».

 Il pourrait s’agir d’une allusion au tunnel emprunté par les âmes en quittant ce monde, d’autant que les lettres des mots « héma bééver » forment une nouvelle expression « hamé’ara beit-beit » ce qui signifie « la grotte beit-beit ».

Cette expression énigmatique désigne la grotte de Makhpéla, appelée caverne double (beit) dans laquelle quatre couples sacrés sont enterré (d’où la répétition beit-beit qui donne 4 en valeur numérique) : il s’agit de Adam et de Hava, de Avraham et Sara, Yits’hak et Rivka, ainsi que Yaakov et Léa. Ainsi la combinaison des premiers mots du verset contient cette idée, transmise par nos sages de mémoire bénie, à savoir que les âmes après leur disparition physique, empruntent la grotte de Makhpéla, le fameux tunnel et en chemin (derekh), aboutissent à la lumière céleste (mévo hachemech) au bout du tunnel.

Le verset continue : « beerets hakénaani », sur la terre du Cananéen …

Il s’agit d’un monde où l’âme est soumise (sens de Kénaan) à D.ieu car dans le mot « hakénaani », les lettres centrales (kénaan) sont encadrées par les lettres Hé et Yod qui forment le Nom divin. Il s’agit du monde de la vérité, où l’homme ressent la Présence divine et où le libre arbitre n’existe plus car l’âme voit et perçoit en permanence la présence divine.

Le verset continue : « hayochev baarava » : qui réside dans la plaine.

L’âme réside alors dans la Arava, le monde où tout n’est qu’agrément de D. (arav-Hé).

Ayant achevé sa réparation, son tikoun, elle n’est plus obligée de se réincarner : tel est le sens de « moul haguilgal » soit littéralement « retranché (moul lié à mila, couper, retrancher) de la roue galgal (des réincarnations guilgoulim) ».

Elle se rend alors étudier et parfaire son attachement à D.ieu auprès des tsadikim des générations précédentes dans les yéchivot célestes : elle va auprès (etsel) des chênes (éloné) de Moré, c’est-à-dire des tsadikim forts et solides comme des chênes dans l’enseignement (moré) de la Torah.

Bien cordialement

Shmouel Darmon

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