Netanyahu met en garde les Représentants américains contre un projet de centrales nucléaires en Arabie Saoudite

 

7 mars 2018 à 22:50 UTC+1

  • Le PM israélien s’est exprimé contre un accord permettant l’enrichissement d’uranium par l’Arabie Saoudite
  • Les représentants des deux côtés du spectre politique manifestent de « vives inquiétudes »

Benjamin Netanyahu, Premier Ministre d’Israël, s’exprime au cours d’une conversation dans un Club Economique à Washington, D.C. le 7 Mars. Photographe: Andrew Harrer/Bloomberg

Des négociateurs américains et saoudiens cherchent à trouver un accord qui permettrait aux compagnies américaines de construire des réacteurs nucléaires dans le royaume, mais cette idée est déjà repoussée par une force puissante : le Premier Ministre israélien et allié de Trump, Binyamin Netanyahu.

Netanyahu, au cours d’une rencontre à huis-clos, avec la Commission des Relations Etrangères à Washington, mardi, a exprimé sa position d’opposition à tout accord qui autoriserait les Saoudiens à enrichir l’uranium et à retraiter du plutonium, a déclaré le Sénateur Bob Corker, Président de ce comité, dans une interview.

« Il y est certainement opposé, » a résumé Corker.

Le Sénateur Ed Makey, un Démocrate du Massachusetts, qui a aussi participé à la rencontre, a déclaré : « Je pense que son point de vue est qu’on a besoin de moins d’armes nucléaires et de moins de matériaux fissiles et pas de plus de matériels nucléaires au Moyen-Orient ».

Allowing Saudi Arabia to enrich and reprocess fuel from commercial nuclear power plants — something it wants to be able to do — would be a break from previous agreements with the United Arab Emirates and other countries that forbids such activity. But it also presents a chance for President Donald Trump to advance his goal of reviving the lagging U.S.

Permettre à l‘Arabie Saoudite d’enrichir et de retraiter du combustible à partir de sites nucléaires commerciaux -quelque chose qu’il veut être capable de faire – représenterait une rupture par rapport à des accords précédents, avec les Emirats Arabes Unis et d’autres pays qui interdisent une telle activité. Mais cela représente aussi une chance à saisir pour le Président Trump, qui cherche à faire progresser ses objectifs de réactiver l’industrie d’électricité produite grâce au nucléaire et de donner un coup de pouce à des compagnies nationales comme Westinghouse Electric Co. et Exelon Corp.

Ni le Département de l’Energie, la Maison Blanche ni l’Ambassade Israélienne n’ont répondu aux requêtes de commentaires sur ce sujet mercredi 7 mars après-midi.

Le Secrétaire américain à l’Energie, Rick Perry a conduit une délégation à Londres, la semaine dernière, pour rencontrer des responsables saoudiens et débattre d’un accord potentiel pour au moins 16 réacteurs construits au cours des 25 prochaines années, à un coût de plus de 80 milliards de $.

« Le Secrétaire Perry et une délégation inter-agences a eu des discussions au cours du week-end avec nos bons amis du Royaume d’Arabie Saoudite, concernant leurs plans de réalisation d’un programme nucléaire civil », a déclaré la porte-parole du Département de l’Energie, Shalyn Hynes, dans un email, lundi.

La perspective de la création de sites nucléaires saoudiens suscite déjà des oppositions au Congrès, dont celle de Corker, qui a dit avoir prévenu Perry que tout accord qui n’interdirait pas l’enrichissement d’uranium serait une cause d’inquiétude. En effet, tout enrichissement altère l’uranium d’une telle façon qu’il peut être utilisé pour la fabrication d’armes nucléaires.

« Nous leur avons fait prendre conscience que cela suscite de graves préoccupations, des deux côtés du spectre politique, au sujet d’un accord qui permet l’enrichissement », a déclaré Corker. « Cela suscitera de graves inquiétudes des deux côtés de l’hémicycle ».

Le Congrès aura probablement une occasion de voter une résolution de désapprobation ou d’amendement de tout accord avec l’Arabie Saoudite, par le biais d’une approbation sous conditions, déclare Daryl Kimball, directeur exécutif de l’Association pour le contrôle des Armes, une association à but non-lucratif basé à Washington, qui est partisan du contrôle sur l’armement.

Mais ces mesures pourraient alors faire l’objet d’un veto de la part du Président, a t-il dit au cours de cette interview.

De fait, les représentants s’engagent à tout faire pour tenter de l’en empêcher.

« Je ne vois aucune raison, pour nous, d’accélérer la propagation d’armes nucléaires, c’est plutôt le contraire que nous devrions faire », a déclaré Dianne Feinstein, la Démocrate qui domine la Commission Judiciaire du Sénat. « Je suis suffisamment âgée pour avoir été une petite enfant, quand nous avons largué une bombe sur Hiroshima qui a fait 200.000 morts tués sur le coup ».

Par  Ari Natter

bloomberg.com

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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blum

Fan de culture japonaise ancienne, je reste désespérée par la destruction
nucléaire de Hiroshima et Nagasaki, et, plus largement, du mode de
vie traditionnel japonais.
Trump a redonné confiance à son pays, par sa détermination.
A l’internationale, il a redistribué les rôles: l’Arabie saoudite est devenue
l’alliée, tandis que le Qatar a été pointé comme l’ennemi.
Est-ce une raison pour aider les Saoudiens à développer le nucléaire
civil, alors que l’on a constaté que cette énergie était facilement
détournée vers le militaire (Iran, par ex. )? Et que les contrôles par
l’AIEA étaient des parodies?
Par ailleurs, l’Egypte pourrait bien demander la même chose aussi.
Et la Turquie ne serait pas en reste.
L’exemple nord-coréen doit nourrir la réflexion des décideurs.
Enfin, vu que ce sont les régimes islamistes qui sont les dangers,
pour l’équilibre de la planète, le défi est de les faire plonger, tout
en préservant les sites archéologiques témoignant des civilisations
ante-islamiques: là, je pense à l’Iran, bien sûr.

DANY83270

Rien ne justifie la construction de centrales nucléaires par l’ Arabie Saoudite du fait que ce pays dispose de réserves pétrolière et gazières colossales qui ne seront pas épuisées avant des siècles ! en vérité les Saoudiens veulent la bombe nucléaire parce qu’ils ont peur de l’Iran, c’est pourquoi l’Iran doit être neutralisée pour empêcher la course aux armements nucléaires de ses voisins.