Un des avocats au procès de la tuerie du musée juif de Bruxelles, où le jihadiste français Mehdi Nemmouche encourt la prison à vie, s’est fait voler son dossier sur l’affaire mardi soir à Bruxelles, et une fausse Kalachnikov a été déposée sur son bureau, a annoncé mercredi le parquet de la capitale belge.

Interrogé par les médias belges, Me Vincent Lurquin, qui défend une des parties civiles au procès et intervient dans plusieurs dossiers terroristes, a évoqué un vol « extrêmement ciblé » et dénoncé un climat de « peur », de « menace », auquel il a appelé à ne pas céder.

« Ceux qui veulent nous faire peur ne vont pas gagner », a déclaré l’avocat, alors que d’autres conseils dans le dossier du musée juif affirment aussi avoir été menacés.

Lors du cambriolage mardi soir au cabinet de Me Lurquin, dans la commune bruxelloise de Berchem-Sainte-Agathe, le dossier « Nemmouche » a été remplacé sur le bureau de l’avocat par une fausse Kalachnikov, a précisé le parquet.

L’avocat a constaté « la disparition de son ordinateur portable et de deux de ses dossiers dont celui concernant l’affaire +Nemmouche+ ». De plus, a précisé le parquet dans un communiqué, « le plaignant a également retrouvé sur son bureau une batte de baseball ainsi qu’une réplique d’une arme de type kalachnikov ».

Une enquête judiciaire a été ouverte « du chef de vol avec effraction et menaces par emblèmes », toujours selon le parquet.

Selon Me Lurquin le ou les auteurs n’ont rien emporté par hasard, « ils ont ciblé quelques dossiers ». « C’est vraiment quelque chose d’extrêmement ciblé », a-t-il insisté.

L’autre dossier volé, a-t-il dit, concerne l’affaire Belliraj, du nom d’un Belgo-Marocain condamné à la prison à perpétuité en 2009 au Maroc.

Abdelkader Belliraj était accusé d’avoir dirigé un réseau d’islamistes radicaux et d’avoir commis six meurtres en Belgique à la fin des années 80 et au début des années 90.

Quant au quadruple assassinat du musée juif de Bruxelles, commis le 24 mai 2014, il vaut au jihadiste français Mehdi Nemmouche de comparaître depuis le 10 janvier devant la cour d’assises de Bruxelles. Il est accusé d’être le tireur et encourt la réclusion à perpétuité.

Au procès, Mehdi Nemmouche, qui nie les faits, refuse de s’expliquer. Sa défense affirme qu’il a été « piégé », mais les preuves matérielles recueillies contre lui en quatre ans d’enquête sont jugées « accablantes » par les parties civiles.

Le 30 mai 2014, six jours après la tuerie, ce délinquant radicalisé en prison et passé par la Syrie avait été arrêté à sa descente d’un bus à Marseille en possession des armes utilisées au musée, un revolver et un fusil d’assaut de type Kalachnikov.

Dans cette procédure, Me Lurquin défend Clara Billeke Villalobos, une artiste chilienne qui visitait le musée juif le 24 mai 2014 et dont la vie a été bouleversée par l’attaque antisémite.

Cette femme de 81 ans a témoigné au procès le 18 janvier, affirmant être encore « dans un état de sidération », quatre ans et demi après les faits.

« Je reçois tous les jours des lettres de menaces (…) ce n’est agréable pour personne », a réagi de son côté Me Sébastien Courtoy, un des avocats de Nemmouche, interrogé par l’AFP.

francesoir.fr

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