Le groupe énergétique finlandais a indiqué que la livraison de gaz naturel russe à la Finlande sera interrompue à partir de samedi matin. Une mesure de rétorsion de la part de Moscou après le refus d’Helsinki de payer en roubles et sa demande officielle d’adhésion à l’Otan.

Moscou coupe le gaz à la Finlande

Après la Bulgarie et la Pologne, c’est au tour de la Finlande d’être privée de gaz naturel russe. Le groupe énergétique finlandais, Gasum, a annoncé que la livraison sera suspendue à compter de samedi matin.

« Il est très regrettable que la livraison contractuelle en gaz naturel soit suspendue. Nous avons cependant veillé soigneusement à nous préparer à cette situation », a annoncé le directeur général de Gasum, Mika Wiljanen, dans un communiqué. « Il n’y aura pas de coupures dans le réseau de distribution de gaz », a-t-il assuré.

Si le gaz ne représente que 8% de l’énergie consommée en Finlande, celui utilisé par le pays nordique provient pour l’essentiel de Russie. Mais le pays a déjà dévoilé des plans pour se passer de gaz russe l’hiver prochain en annonçant notamment la location sur dix ans, conjointement avec l’Estonie voisine, d’un terminal flottant de regazéification du gaz naturel liquéfié (GNL).

Paiement en roubles

Car ce n’est pas une surprise pour le pays qui redoutait une telle sentence depuis son refus de payer Gazprom en roubles, en avril dernier. Gasum avait rejeté cette exigence, imposée par Moscou en réaction aux sanctions prises par les pays occidentaux depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février, et le groupe avait annoncé mardi qu’il demandait un arbitrage en justice.

Si cette exigence est catégoriquement refusée par Bruxelles, certains pays de l’UE ont finalement décidé de s’y plier, craignant de voir leur approvisionnement stoppé. C’est notamment le cas de l’Italie qui importe 95% du gaz qu’elle consomme, dont environ 40% en provenance de Russie en 2021. Le 17 mai, Eni, le groupe énergétique italien détenu à 30,3% par l’Etat italien, a annoncé sa décision d’ouvrir un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank afin d’honorer ses paiements de fourniture de gaz russe livrables « dans les prochains jours ». L’Allemagne, elle aussi très dépendante de cet hydrocarbure, reste flou quant à une éventuelle ouverture de comptes en roubles au nom des entreprises allemandes chez Gazprombank, assurant toutefois vouloir se conformer aux recommandations de l’UE.

Adhésion à l’Otan

Mais d’autres pays suivent la ligne recommandée par Bruxelles comme la Finlande au risque d’être coupée du gaz russe. D’autant que le 15 mai, Helsinki a annoncé avoir déposé officiellement une demande d’adhésion à l’Otan. Or le pays possède 1.300 kilomètres de frontières avec la Russie qui ne décolère pas de cette initiative qu’a également lancée la Suède. Le pays devrait bientôt déposer sa demande auprès de l’Otan.

« C’est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable. Ils ne doivent pas s’imaginer que nous allons simplement l’accepter », a commenté le vice-ministre russe aux Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. « Le fait que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sera pas renforcée à la suite de cette décision est très clair pour nous », a-t-il ajouté, cité par l’agence Interfax. Et de conclure : « Le niveau général de tension militaire va augmenter, la prévisibilité dans cette sphère va diminuer. C’est une honte que le bon sens soit sacrifié à une disposition fantôme sur ce qu’il convient de faire dans cette situation évolutive ».

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La Finlande a déposé, le 15 mai, sa demande officielle pour intégrer l’Otan. (Crédits : Ints Kalnins)

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