Accueil International Monopole de la paix : la Chine va t-elle renverser la table?

Monopole de la paix : la Chine va t-elle renverser la table?

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(photo : 2 combattants chinois au milieu des Djihadistes en Syrie-Irak)

Les négociations de paix ne sont pas un monopole occidental : la Chine est, désormais, une partie prenante très investie. 

 Alors que l’Etat Islamique se propage rapidement en Syrie, en Irak, en Egypte, en Libye [et, désormais, dans les territoires palestiniens, par des tirs de roquettes depuis Gaza, NDLR], qu’il progresse vers la Jordanie, et par des percées à Gaza, l’U.E et la France ne trouvent rien d’autre que de pousser brusquement pour une « paix » imposée entre Israël et l’Autorité Palestinienne. 

La semaine dernière, la représentante de la politique étrangère de l’U.E, Federica Mogherini a appelé à la relance des discussions de paix, alors que le chef de la Diplomatie française,Laurent Fabius a annoncé que Paris serait à la tête d’une résolution de l’ONU, en posant un ultimatum de 18 mois pour que les négociations réussissent – et qu’en cas d’échec la France reconnaîtrait unilatéralement l’Etat Palestinien. 

Cependant, alors que la région du Moyen-Orient s’engouffre dans la guerre, dans des génocides et dans des abominations contre l’humain, et que l’Islam apocalyptique et radical est en marche, est-ce réellement la bonne période pour relancer des négociations de « paix »? 

Dans le Livre de l’Ecclésiaste, il est dit qu’il y a un temps pour tout, un temps pour la guerre et un temps pour la paix (Eccl. 3:8).

Peut-être qu’actuellement, nous sommes en un temps pour la guerre, et que les négociations de paix ne peuvent réellement repartir que lorsque le Moyen-Orient aura retrouvé une relative stabilité. 

Malheureusement, l’Occident apparaît n’avoir qu’un compréhension limitée de ce que veut dire le concept de stabilité et de la nécessité de geler les conflits qui ravagent le Moyen-Orient. Cela dit, un nouveau joueur sur la scène le comprend fort bien : c’est la Chine. 

Sous de nombreux aspects, la Chine peut être une médiatrice bien plus constructive que l’Occident pour la paix au Moyen-Orient.

La juste évaluation historique de la Cihne, en matière de terrorisme et de frontières assurant la sécurité. 

Tout d’abord, tout au long de son histoire, le Royaume du Milieu a dû comprendre le besoin de zones de sécurité et frontières sécurisées. La Grande Muraille de Chine est la plus grande barrière de sécurité au Monde, qui s’est construite pour se défendre contre les grandes invasions des nomades du nord et des barbares d’Asie à l’intérieur. Sa construction remonte à la Période des Royaumes Combattants (476- 221 avant l’ère ordinaire) et elle a continué à s’étendre au cours des dynasties chinoises suivantes, dont la dynastie Ming (1368-1644). 

La conscience chinoise à l’égard de l’importance de barrières défensives de sécurité et de murs reflétait aussi la base de ses concepts stratégiques, comme on les retrouve dans le nom même des tunnels d’abri de missiles nucléaires souterrains, la “Grande Muraille Souterraine”. En tant que telle, la Chine est mieux placée que quiconque pour apprécier les besoins d’Israël en matière de barrière de sécurité frontalière et de zones de sécurité stratégiques, afin qu’il se défende contre le Hamas, l’Etat Islamique et d’autres attentats terroristes et elle dispose d’un aperçu étoffé sur la façon d’assister à l’equisse de frontières réalistes dans le cadre d’une solution à deux Etats qui soit soutenable. 

Et, effectivement, les planificateurs de la défense israélienne avaient probablement tous ces éléments à l’esprit, lorsqu’en novembre 2013, le Général à la retraite Uzi Dayan et l’ancien Ambassadeur à l’ONU et nouveau directeur général du Ministère des Affaires étrangères, Dore Gold, se sont rendus en visite à Pekin, afin d’expliquer le besoin de frontières défendables, en Judée-Samarie/Cisjordanie, au gratin de l’armée chinoise, et qu’ils ont présenté leur dossier concernant le nucléaire iranien, la Syrie et les Palestiniens, en l’accompagnant de documents traduits en chinois. 

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Deuxièmement, de façon très similaire à Israël, la Chine est confrontée à la radicalisation des Etats Musulmans qui lui sont immédiatement voisins et de sa propre population musulmane intérieure. Alors que l’Islam radical se propage à travers ses frontières, en provenance d’Afghanistan, du Pakistan et fait la jonction avec les groupes djihadistes internationaux dans les zones tribales du Pakistan, Pékin est confronté à une augmentation des attentats terroristes dans sa province rebelle rebelle du Xinjiang et redoute une radicalisation interne de sa population. 

Alors que les Etats-Unis et l’U.E comportent aussi des citoyens musulmans, cela n’a rien à voir avec l’échelle à laquelle les choses se passent en Chine, avec plus de 20 millions de Musulmans sunnites locaux ou des frontières contigües avec des Etats Islamiques en dager d’extrémisme croissant. 

Troisièmement, à la grande différence de la France et d’autres pays européens, la Chine veut que les deux camps palestiniens et israéliens négocient un accord de paix, plutôt que de chercher à internationaliser ce problème à l’ONU, à cause de possibles retours de boomerang jusque dans le Xinjiang. 

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Selon l’ancien chercheur de l’Université de Défense Nationale aux Etats-Unis, Martin Wayne, qui affirme, dans son livre China’s War on Terrorism (2008), que Pékin ne veut surtout pas que les problèmes du Xinjiang s’internationalisent, par crainte que cela devienne une sorte de Kosovo où des forces internationales interviennent afin d’appuyer de soi-disant normes des Droits de l’Homme. Déjà, en effet, en 2009, l’Islamiste turc Erdogan a tenté d’internationaliser la question de la répression menée par Pékin au Xinjiang, en déposant une requête à l’ONU, et la Chine a posé son veto pour la bloquer. .

En définitive, les Islamistes définissent, de la même façon, le territoire chinois et israélien comme des territoires Musulmans Occupés. Martin Wayne a dévoilé qu’en 1980, lors d’une réunion à Peshawar, alors que les Etats-Unis armaient les Mudjahidins afghans contre les Soviétiques, un diplomate américain a rencontré des coordinateurs militaires des sept plus grands partis de la résistance afghane. 

Selon un responsable du contre-terrorisme à la CIA,  » Les rideaux ont été tirés, pour révéler une carte complète et globale. La totalité de l’Afghanistan et certaines parties de l’Iran et du Pakistan se trouvaient sur cette carte. Ces trois pays étaient désignés par leur appellation correcte. Mais, au beau milieu du sommet de la carte, on trouvait une bande de territoire, qui correspondait alors à l’Asie Centrale soviétique et à la province chinoise du Xinjiang. Mais elle n’était plus du tout désignée comme telle, cela dit. Au lieu de quoi, toute cette zone était allègrement dénommée comme : « Le Territoire Musulman Temporairement Occupé ».

En plus du fait de partager ces menaces de terrorisme avec cette région, la Chine partage de nombreux intérêts dans le fait de maintenir la sécurité et la stabilité régionale. 

La Chine est un investisseur croissant dans l’économie du Moyen-Orient.

Alors que les Etats-Unis n’ont plus besoin d’énergie en provenance du Moyen-Orient, la Chine augmente sa demande énergétique et déverse rapidement des investissements dans la région , ainsi que des accords de libre échange négociés (FTA) avec le Conseil de Coopération du Golfe et Israël. 

L’an dernier, pour la première fois, les importations israéliennes de Chine ont excédé celles réalisées en provenance des Etats-Unis. Des statistiques diffusées cette semaine par le Bureau Central des Statistiques d’Israël démontrent qu’Israël a importé 8, 1 milliard de $ de produits et services, de Chine en 2014, comparés à 7, 4 milliards de$ en provenance des Etats-Unis cette même année. 

En outre, Israël est un noeud gordien pour la Ceinture Economique dite de la Route de la Soie Chinoise et une zone alternative de commerce vers le Canal de suez, par la voie Med-Red (Mediterranée-Mer Rouge). Non seulement, la Chine investit dans des projets d’infrastructure, tels que des ports maritimes et des voies de chemin de fer, mais elle investit aussi dans les nouvelles technologies israéliennes. 

De fait, la Chine est tenue par des enjeux économiques directs à maintenir la stabilité d’Israël et des territoires palestiniens. Pékin est aussi bien placé pour contribuer au développement de l’économie palestinienne, car inégalé dans sa capacité à injecter des sommes immenses pour l’aide et l’investissement dans des régions instavbles, telles que l’Afrique et partout ailleurs, alors que les entreprises chinoises sont moins réticentes à la prise de risque que leurs homologues occidentales, en zones de conflit. 

Peut-être, le temps est-il venu pour les Etats-Unis et l’Union Européenne de se pousser et de faire de la place à ce nouvel actionnaire dans le processus de paix au Moyen-Orient. Et, dès que l’Etat Islamique et l’Islam radical battront en retraite, ce devrait êtrte le bon moment pour que les grandes puissances reprennent les pourpalrers de paix.  

Blogueuse : 

blogs.timesofisrael.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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