Aucune bonne nouvelle du Moyen-Orient n’animera la rencontre entre Obama et Netanyahu, Lundi

 

Après plus d’un an sans se voir, le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu rencontre le Président Barack Obama à la Maison Blanche le lundi 9 novembre, avec un agenda particulièrement chargé et une administration foncièrement hostile, non pas à cause de la progression de l’Etat Islamique, qui est un fléau universel, ni la politique iranienne d’Obama – ni même l’évaporation  du processus de paix avec les Palestiniens. Cette fois, Netanyahu ne va pas être réprimandé à cause de la disparition de la solution à deux Etats, parce que même le Président américain a décidé de s’en laver les mains pour la suite de sa présidence qui se termine en janvier 2017.

Et ce n’est pas à cause du Gouvernement Netanyahu qui aurait manqué toutes les occasions de parler avec les Palestiniens, comme le prétend bruyamment l’opposition israélienne, mais parce que c’est devenu irréaliste.

Le Président de l’Autorité Palestinienne Abu Mazen (Abbas) qui a perdu toute crédibilité dans la rue palestinienne, il y a longtemps, a tranquillement mais continuellement encouragé l’expression de la haine et la vague de terrorisme palestinien par tous les moyens : couteaux, fusils, armes à feu, voitures…

Le Premier Ministre israélien s’est même fait dérobé » sa carte la plus prometteuse, il y a à peine dix jours, avant de se rendre à Washington.Il avait l’intention de présenter au Président américain l’alliance prudente qu’il forme avec plusieurs gouvernements arabes modérés, comme une alternative viable au processus de paix palestinien bloqué, avec la promesse de mesures de stabilité pour chacun de ses membres dans les turbulences qui s’agitent autour d’eux.

Cependant, la position de pivot du Président égyptien Abdel-Fattah al Sissi a soudain été sérieusement ébranlée par l’abattage d’un avion de ligne transportant des passagers russes au-dessus du Sinaï, le 31 octobre, le mettant devant la crise la plus dangereuse qu’il ait connu depuis sa prise de pouvoir en 2013.

De plus, la situation sécuritaire en Syrie, y compris le long de la frontière nord d’Israël, en particulier le Golan, est allée de mal en pis – particulièrement depuis que la Russie a renforcé sa présence militaire en Syrie.

Israël est contraint de renoncer à la plupart de ses lignes rouges visant à défendre sa sécurité comme ayant perdu leur pertinence. Bien qu’aucun responsable israélien ne le dise trop ouvertement, les options militaires israéliennes en Syrie se sont réduites, et même les survols de ses forces aériennes visant à maintenir les principales menaces au large sont sérieusement restreintes.

L’Iran et le Hezbollah, sous la couverture aérienne russe, progressent lentement mais sûrement, dans leur tentative de reprendre le sud de la Syrie aux mains des rebelles et d’en rendre le contrôle à l’armée du Président Bachar al Assad.

Israël insiste encore sur le fait qu’il ne permettra pas le déploiement de forces iraniennes et du Hezbollah sur le versant syrien du Golan,mais ces déclarations perdent de leur impact. Si la coalition de la Russie, de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah l’emporte sur les rebelles dans le sud syrien et s’empare de la frontière, Israël trouvera extrêmement difficile d’empêche que cela se produise.

Cela marquera aussi la fin de plus de trois ans d’investissement et de construction de liens avec divers éléments dans le sud de la Syrie, dans le cadre d’une décision stratégique visant à transformer ces groupes en forces de maintient d’une zone de sécurité entre Israël et l’Iran dans la zone du Golan.

La lutte entreprise par Netanyahu contre l’accord nucléaire avec l’Iran ne visait pas seulement la reconnaissance accordée par Washington du programme nucléaire de l’Iran, mais encore plus la reconnaissance par Obama de l’Iran comme partenaire stratégique des Etats-Unis et puissance dominante au Moyen-Orient. Mais à ce sujet, le Président américain se frotte plutôt aux revers enregistré par son plan tant choyé, comme conséquence de quatre évolutions :

1. L’Iran a plongé plus profondément que jamais dans le conflit syrien. Pour la première fois depuis le 19ème siècle, non seulement l’Iran a envoyé son armée pour combattre au-delà de ses frontières, mais il coordonne ses mouvements avec Moscou et non avec Washington, entraînant l’Irak dans son sillage.

Même si Israël avait besoin de se tourner vers l’Administration américaine pour trouver une main secourante contre l’Iran, Jérusalem ne trouverait aucune adresse disponible, puisque Washington a aussi été déclassé en tant que puissance qui ait son mot à dire dans le tableau syrien.

2. Même si l’alliance formée par Israël et les pays arabes modérés a été conçue par Netanyahu pour servir de contrepoids au partenariat américano-iranien, cette alliance également est bien loin d’être unifiée en ce qui concerne la Syrie : le Président égyptien El-Sissi, par exemple soutient Bachar al Assad et est favorable à son maintien au pouvoir à Damas.

3. L’Etat Islamique continue à se renforcer de plus en plus, en Syrie et dans la Péninsule du Sinaï, qui partage des frontières avec Israël, qu’en Irak.

4. L’élite politique, militaire et des renseignements israélienne a bien mal interprété, voire est passée à côté de quatre événements majeurs dans la région :

  • L’emprise persistante d’Assad sur le pouvoir
  • L’Intervention militaire russe et iranienne en profondeur en Syrie.
  • Le renforcement de Daesh
  • L’irruption d’une nouvelle campagne meurtrière de terrorisme palestinien qui frappe sans qu’on s’y attende dans n’importe quelle ville, sur n’importe quelle autoroute ou dans n’importe quelle rue.

Ces erreurs coûtent cher à la sécurité, au bien-être et au prestige d’Israël.

Même si le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu et le Président américain Obama, comme le Ministre de la Défense Moshe Ya’alon et le Secrétaire à la Défense Ashton Carter, signent effectivement un accord concernant les besoins sécuritaires d’Israël et l’assistance militaire américaine pour les années à venir, un tel accord ne passera pas le test de la volatilité qui règne au Moyen-Orient, le changement rapide des conditions vont toutes, jusqu’à présent, à l’encontre des intérêts d’Israël et des Etats-Unis.

 

DEBKAfile Analyse Exclusive 8 Novembre 2015, 8:21 PM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski.

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