Accueil International Lutte de pouvoir acharnée à la tête de Daesh *

Lutte de pouvoir acharnée à la tête de Daesh *

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A man purported to be the reclusive leader of the militant Islamic State Abu Bakr al-Baghdadi has made what would be his first public appearance at a mosque in the centre of Iraq's second city, Mosul, according to a video recording posted on the Internet on July 5, 2014, in this still image taken from video. There had previously been reports on social media that Abu Bakr al-Baghdadi would make his first public appearance since his Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL) changed its name to the Islamic State and declared him caliph. The Iraqi government denied that the video, which carried Friday's date, was credible. It was also not possible to immediately confirm the authenticity of the recording or the date when it was made. REUTERS/Social Media Website via Reuters TV (IRAQ - Tags: POLITICS) ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS. REUTERS IS UNABLE TO INDEPENDENTLY VERIFY THE CONTENT OF THIS VIDEO, WHICH HAS BEEN OBTAINED FROM A SOCIAL MEDIA WEBSITE - RTR3X9BC

Reuters

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’Etat Islamique alias Daesh a t-il perdu la tête? Des luttes de pouvoir éclatent depuis qu’Al Baghdadi a été gravement blessé. 

 

Alors que ceux qui ont fait défection révèlent qu’Al Baghdadi reste encore en état de santé précaire, à la suite d’un bombardement en mars, des factions syriennes et irakiennes rivalisent d’influence, au sein du soit-disant Etat Islamique ( Daesh ).

URFA, Turquie—Abu Bakr al Baghdadi, le calife de l’Etat Islamique ( Daesh), a été transféré d’Irak vers la ville syrienne de Raqqa, la capitale de fait de cette armée terroriste, sous étroite sécurité rapprochée, deux mois après avoir subi des blessures graves dues à des shrapnels, lui laissant la moelle épinière très endommagée et la jambe gauche paralysée, selon des déserteurs djihadistes.

On dit qu’il reste mentalement conscient et capable de donner des ordres, mais que ses blessures physiques ont, désormais, incité le soi-disant Conseil de la Shura qui gouverne Daesh à prendre une décision finale, concernant son remplaçant temporaire au poste de chef,qui puisse se déplacer et revenir entre les lignes de front, en Syrie et en Irak et qui soit capable de gérer la situation et le commandement au jour le jour, au sein du califat autoproclamé. 

Ce chef sera, en effet, sous les ordres d’al Baghdadi, un super-adjoint du Calife – en arabe, na’ib al-malik,ou vice-roi. Selon plusieurs transfuges de Daesh, débriefés par les militants de l’opposition, en Turquie voisine, l’élection mettra en concurrence deux Irakiens et un Syrien – tous étant des personnages bien connus au sein du haut cercle des dirigeants de l’armée terroriste. 

Ces sources affirment que neuf médecins soignent l’infirmité d’Al Baghdadi et qu’ils ont été conduits à ses côtés à Raqqa,dont un médecin important de l’hôptal général de Mossoul, mais que le convoi tout entier d’Al Baghdadi, d’assistance médicale, de lieutenants et de gardes du corps a été réparti en convois séparés pour éviter d’attirer l’attention de la surveillance des satellites américains, afin de ne pas déclencher une frappe aérienne ou une attraque de drone de la coalition. Au moins un des médecins ne savait pas précisément qui était son patient, lorsqu’il est arrivé à Raqqa et on lui a brusquement demandé d’arrêter de poser des questions à propos de l’identité de cet homme. 

Les médecins ont été initialement installés dans des baraquements militaires du quartier d’Al-Mishlab à Raqqa, pès de la zone industrielle de la ville, mais ils ont ensuite été subdivisés en trois groupes et affectés à des domiciles différents. En ramenant Al Baghdadi à Raqqa, l’Etat Islamique (ou Daesh) sera en mesure de séucriser les médicaments nécessaires, l’équipement ou l’exprtise médicale supplémentaire qui s’avérerait nécessaire, à partir de la Turquie proche. 

Le journal britannique the Guardian a été le premier à révéler le mois dernier, qu’Al Baghdadi avait été blessé, lors d’une frappe en mars, en citant un diplomate occidental et un conseiller du gouvernement irakien, et la BBC a cité un porte-parole du Ministère de l’Intérieur irakien, disant que le Calife de Daesh était sérieusement blessé, dans une frappe qu’on pense avoir été menée le 18 mars. e responsable irakien, cependant, n’a pas apporté de détails pour savoir quel pays avait mené ce raid, parlant simplement d’avions de chasse de la coalition. 

Des responsables américains de la Défense ont dit ne pas avoir connaissance de ce fait, mais le conseiller du gouvernement irakien Hisham al-Hashimi a déclaré au journal anglais que « Al Baghdadi a été blessé à al-Baaj, près du village d’Umm al-Rous, le 18 mars, avec un groupe présent à ses côtés », dans un convoi de trois véhicules. Il est probable que cette frappe ait été menée par un drone. 

Et la semaine dernière, Radio Iran a même donné Al Baghdadi pour mort, dans cette frappe, disant que des membres de Daesh avait déjà prêté allégeance à un ancien professeur de physqiue, Abu Ala Afri, pour son remplacement, bien qu’il n’y en ait aucune preuve sur les réseaux sociaux jihadistes. 

De façon intéressante, la semaine dernière, les Etats-Unis ont diffusé un avis de recherche d’al Afri, sous le nom d’Abd al-Rahman Mustafa al-Qaduli, sur une nouvelle liste de personnalités de Daesh et al Qaïda, assortie de récompenses de plusieurs millions de dollars au-dessus de leurs têtes. Al Afri est évalué à 7 millions de $, Al Baghdadi, à 10 millions de $. 

Selon les transfuges de Daesh, y compris un responsable important de la sécurité à Raqqa et un garde du corps de l’un des grands chefs du groupe, al-Baghdadi est en vie, même s’il n’est pas actif. Ils disent que ses blessures, si elles n’avaient pas été traitées, auraient pu être mortelles. Selon ces transfuges, les hauts-commandants ont décidé de le déplacer, en pensant qu’il serait plus en sécurité à Raqqa qu’à Mossoul, où on s’attend à une éventuelle offensive irakienne avec le soutien des Peshmergas kurdes, dans le courant de l’été prochain pour tenter de reprendre la seconde ville du pays. 

Les déserteurs ont été filtrés par Ahmad Abdulkader, qui a récemment lancé un réseau d’activistes appelé « Un eoil sur la patrie ». Il a dit au Daily Beast que d’autres transfuges avaient confirmé les assertions des précédents, dont l’un porte le nom de guerre d’Abu Mohammed, chargé de traquer les militants ennemis à Raqqa. 

Il a été impossible de joindre directement ces transfuges, qui sont réticents à s’adresser à des journalistes étrangers, alors que « Un oeil sur la patrie » négocié leur sort auporès des autorités turques. Abdulkader distribue des passeports aux déserteurs, et examine les cartes d’identité et les notes de l’Etat Islamique. Des responsables turcs ont confirmé qu’il constitue un réseau important pour ces déserteurs. D’après Abdulkader, ses militants sont parvenus à aider environ une centaine de combattants à déserter. 

« La plupart sont Syriens, mais une dizaine d’entre eux sont des étrangers », dit-il. Cela comprend un Français, une femme française et un Marocain. Il m’a montré le passeport du Marocain, dans son petit bureau au coeur d’Urfa, la ville frontalière turque que beaucoup de recrues de Daesh ont traversé, en route pour rejoindre Daesh. Il dit qu’il y a une baisse importante parmi les recrues étrangères de Daesh, en se basant sur la foi des rapports qui lui sont transmis, par ceux qui ont déjà déserté et ceux qui s’apprêtent à le faire, au sein du Califat. 

« Ils avaient pris l’habitude de recevoir chaque semaine de 100 à 200 nouvelles recrues venues d’Europe à Raqqa. Actuellement, il n’y en a pas plus que cinq ou six chaque semaine ». Il soupçonne qu’une des raisons est que « les étrangers communiquent avec leurs amis, déjà revenus et leur disent de ne pas venir et ils expliquent la réalité, telle qu’est la vie vue de l’intérieur ». Si  c’est le cas, cela contredirait complètement leurs messages publics sur Twitter ou Facebook, qui mettent en exergue les vertus du Califat – des messages largement relayés par les propagandistes de l’armée terroriste, qui sont logés dans quatre bâtiments du quartier d’al- Rawdah, juste à l’extérieur de la vieille ville. 

Selon les déserteurs, les reportages des médias affirmant qu’Abu ala Al Afri aurait déjà été nommé Vice-Roi sont inexacts, et prétendent que le Conseil de la Shura, constitué de neuf membres importants de Daesh doit encore voter cette semaine, pour dire qui deviendra na’ib al-malik. On pense que cette Shura est dominée par les Irakiens de l’organisation.

En plus d’Al Afri, qui n’est qu’un des nominés, il y a au moins un second Irakien à être candidat au poste : Abu Ali azl-Anbari, un natif de Mossoul et ancien général-major de l’armée irakienne, responsable de la surveillance du territoire de Daesh en Syrie.

Comme al Afri, il s’est élevé dans la hiérarchie d’al Qaïda en Irak, mais a été chassé d’un autre groupe extrémiste sunnite, l’Ansar al Islampour corruption financière. Fin tacticien militaire, il n’a pas de formation religieuse et peu d’expérience juridique en matière de Chari’a. Le trosième client sérieux est un Syrien, l’actuel gouverneur de Raqqa pour Daesh, Abu Luqman, dont le véritable nom est Ali Moussa al-Hawikh.Il a été l’un des dizaines de djihadistes syriens libérés de prison par Bachar al Assad, à l’été 2011, au début de la rébellion contre le régime syrien.

Al-Afri, qu’on dit plus charismatique que les deux autres, reste le plus probable vainqueur du total soutien du Conseil de la Shura, mais il est surclassé par al-Anbari. Transmettre le rôle au candidat syrien ne conviendrait pas aux Irakiens qui dominent les principales positions dans Daesh, mais appuyer la prise de pouvoir par Abu Luqman, pour résulter des calculs politiques cliarvoyants, à cause des signes grandissants de mécontentement parmi les combattants syriens, qu’on dit mécontents des pressions les appelant à se porter volontaires pour se battre en Irak.

Dans un communiqué du 27 avril, Al Baghdadi en appelait aux Emirs et combattants des provinces syriennes pour qu’ils se portent volontaires pour être candidat aux attentats-suicide.

Deux analystes du Centre de Lutte contre leTerrorisme, à l’Académie militaire de West Point, Daniel Milton and Muhammad al-Ubaydi, ont noté que cette déclaratrion était curieusement formulée, puisque le Calife « Ibrahim » (Al Baghdadi) faisait une requête au lieu d’ordonner. Il est présumé disposer de l’autorité d’ordonner aux gens qui ont déjà rejoint le camp militaire de l’Etat Islamique, pour qu’ils se mobilisent et se déploient. « Il est possible qu’il se préoccupe de ne pas voir son autorité sapée en donnant un ordre qui ne serait pas suivi par les Emirs et les combattants de Syrie ».

Récemment, on observe un sursaut dans les vidéos de propagande en vue du recrutement chez Daesh, montrant des combattants jurant de défendre le territoire que le groupe a conquis en Irak, l’été dernier, après une offensive légère. Parmi les activistes politiques de Raqqa, opposés à l’Etat Islamique, on dit que la pression est considérable sur la population locale, pour pousser les gens à s’enrôler.

Abdulkader est d’accord sur ce point, en affirmant que le moral a commencé à chuter, après la défaite de Kobané contre les Kurdes, après des mois de siège et un taux important de morts parmi les djihadistes. Et les problèmes de maintien du moral n’ont fait que s’agraver avec la chute de Tikrit. « Le mécontentement ne cesse de croûtre, à cause du déplacement des groupes syriens vers la ligne de front en Irak », souligne Abdulkader.

 

10.05.15 8:00 PM ET

Jamie Dettmer

thedailybeast.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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