L’Union européenne planifie une mission navale en mer Rouge pour dissuader les Houthis
Les États membres de l’Union européenne ont exprimé leur soutien initial à la création d’une mission navale visant à protéger les navires contre les attaques des terroristes houthis dans la mer Rouge, ont révélé des diplomates européens. Cette décision fait suite aux nombreuses attaques menées par les Houthis, soutenus par l’Iran, perturbant le passage des navires commerciaux dans cette région stratégique.
L’objectif initial était de mettre en place cette mission au plus tard le 19 février, avec l’intention de la rendre opérationnelle peu après. La mission, discutée au sein du Comité politique et de sécurité de l’UE, devrait collaborer avec des partenaires partageant les mêmes idées pour contrer la menace posée par les Houthis. Malgré le soutien initial, aucune mesure concrète n’a encore été prise, bien que certains diplomates espèrent accélérer le processus en raison des tensions régionales.
Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) a refusé de commenter ces discussions confidentielles. Les États-Unis avaient déjà annoncé le mois dernier une mission, l’opération Prosperity Guardian, dans la mer Rouge, à laquelle plusieurs pays, dont l’UE, étaient invités à participer. Cependant, des réserves, notamment de la part de certains alliés européens, ont été émises quant à la perspective d’être sous commandement américain.
Par ailleurs, des discussions ont lieu au sein de l’UE concernant le déploiement d’une force navale européenne en mer Rouge. Ces discussions, prévues pour la semaine du 15 janvier, visent à renforcer la protection des navires contre les attaques des rebelles houthis du Yémen, responsables de perturbations sur la route maritime internationale depuis le 7 octobre.
Bien que des détails tels que la taille et la composition de la mission européenne restent à préciser, les ministres des Affaires étrangères de l’UE pourraient parvenir à un accord lors de la prochaine réunion à Bruxelles. Certains pays, comme l’Espagne, ont déjà exprimé leur réticence à participer à une telle mission en mer Rouge, citant des engagements existants dans d’autres opérations.
Les attaques répétées des Houthis, soutenus par l’Iran, contre des navires dans la mer Rouge ont intensifié les préoccupations, incitant l’UE à envisager cette nouvelle mission pour compléter les efforts déjà déployés par une coalition dirigée par les États-Unis. Les tensions dans la région augmentent également après les récentes frappes américaines et britanniques au Yémen, renforçant les craintes d’une escalade du conflit dans cette partie du monde.
l’Union européenne (UE) n’a pas mené d’interventions militaires directes en tant qu’entité collective. Cependant, certains États membres de l’UE ont participé à des opérations militaires sous différentes coalitions internationales ou dans le cadre d’initiatives individuelles.
L’UE a mis en place des missions civiles et militaires, principalement axées sur des opérations de gestion de crise, de maintien de la paix et de renforcement des capacités. Par exemple, l’opération militaire EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine et l’opération navale EU NAVFOR Atalanta contre la piraterie au large des côtes somaliennes.
Le Traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, a donné à l’UE la capacité juridique d’établir une coopération structurée permanente en matière de défense, ce qui pourrait éventuellement conduire à une force militaire commune. Cependant, la mise en œuvre de telles opérations nécessite un consensus entre les États membres et est soumise à des considérations politiques complexes.
Si cette mission se concrétise, elle impliquera le déploiement d’une force maritime significative en mer Rouge et une implication militaire contre les Houthis en cas de menaces, de provocations ou de tirs sur des navires de l’Union. Une telle situation marquerait alors l’entrée en »guerre » de l’Union européenne, constituant ainsi une première historique majeure dans cette région.
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