L’Opposition en Ordre Dispersé Face à Netanyahu

L’Opposition en Ordre Dispersé Face à Netanyahu

La situation politique en Israël reste des plus instables, alors que l’opposition peine à présenter un front uni pour contester le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Récemment, les chefs de parti Yair Lapid, Avigdor Lieberman et Gideon Saar se sont réunis dans ce qui ressemblait à un rassemblement des forces anti-Netanyahu. Mais les divisions au sein de ce bloc hétéroclite sont flagrantes.

Merav Michaeli et les partis arabes brillaient par leur absence, illustrant les profondes divergences idéologiques qui minent la cohésion de l’opposition. Chacun semble poursuivre sa propre stratégie pour faire tomber le Premier ministre sans réelle coordination.

Lapid, Lieberman et Saar espèrent secrètement convaincre Benny Gantz, actuellement membre de la coalition, de les rejoindre pour faire basculer le gouvernement. Mais le bras de fer se poursuit entre Netanyahu et Gantz, qui a posé un ultimatum jusqu’au 8 juin pour un plan d’action crédible contre le Hamas.

Cette réunion symbolise surtout l’éclatement de l’opposition. Lieberman refuse de s’allier avec les partis arabes, quand Lapid vote les propositions de Netanyahu à la Knesset. Même l’ancien partenaire de Lieberman, Mansour Abbas, a été écarté. Un terrain glissant pour bâtir une alternative crédible.

Du côté de la majorité, certains comme le ministre Yitzhak Goldknopf évoquent déjà la possibilité de repousser les élections prévues en 2026. Un signe que malgré les défis sécuritaires, le bloc de Netanyahu se sent pérennisé au pouvoir.

Les sondages lui sont d’ailleurs de plus en plus favorables au détriment du camp Gantz, même si aucun bloc ne dispose d’une majorité claire sans le soutien des partis arabes.

Cette situation préfigure peut-être un retour à la case départ, avec une opposition divisée, impuissante à faire vaciller Netanyahu. Ses détracteurs espèrent que les fissures au Likoud pourront être exploitées, mais cette option semble peu probable au vu des expériences passées.

Le principal reproche vise l’apport de Gantz et de son parti qui fait office de bouée de sauvetage, permettant à Netanyahu de se maintenir. Un scénario que le Premier ministre semble donc bien parti pour prolonger tant que durera la guerre à Gaza.

Certains, comme le ministre Gadi Eisenkot, appellent l’opposition à la patience. Mais ses leaders auraient tout intérêt à s’inspirer des méthodes de Netanyahu lorsqu’il était dans leurs rangs, mobilisant tous les soutiens parlementaires possibles de manière méthodique pour faire chuter le gouvernement adverse.

Car c’est bien cette ténacité qui fait cruellement défaut actuellement face à un Premier ministre qui, lui, n’a jamais dévié de son objectif de rester au pouvoir. Un constat amer pour une opposition en ordre très dispersé.

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