Cette semaine, comme d’habitude, on a commémoré un peu partout, et surtout en Israël, la journée de la Shoah (Holocauste). Les souvenirs reviennent comme tous les ans à cette date. Souvenirs douloureux qui hantent toujours les quelques milliers de survivants encore en vie. Chaque survivant et son histoire à peine croyable.

Parmi ces histoires, une en particulier retient pourtant l’attention aujourd’hui. Celle du précédent Président d’Israël Shimon Peres, dont le récit de son père est vraiment digne d’un film d’action.

Isaac Perski est venu en Palestine en 1932 donc bien avant la montée du nazisme. Tandis que son père est resté en Europe et n’a pas survécu, la propre famille d’Isaac l’a rejoint au bon moment. Il a ouvert à Tel Aviv un commerce de vente de bois et pouvait profiter d’une vie paisible sous le Mandat Britannique. Mais cet homme robuste, énergique et courageux s’est décidé à prendre part dans le combat contre l’Allemagne en dépit de son âge et à 42 ans s’est engagé dans l’armée britannique. Ayant servi en Grèce il est tombé entre les mains des allemands vainqueurs. Expédié vers un camp de prisonniers Perski devinait très bien le sort qui l’attendait en tant que juif. En route vers la captivité fatale il réussit a sauter du train pour trouver refuge et disparaître en plein milieu de la population locale.

Cette phase de l’épopée est racontée par son fils Shimon Peres au journal Israelien Yedioth. Aharonot tout comme à son biographe Michel Bar Zohar. Selon ce recit Persky avait été pris en charge par un curé grec et par un groupe de partisans avant d’être embarqué sur un chalutier à destination de la Turquie en compagnie d’autres prisonniers britanniques évadés.

En pleine mer le chalutier avait été découvert puis attaqué par un avion allemand, faisant un mort parmi les passagers, un soldat néo-zélandais. L’un des survivants, un Anglais du nom de Charly Coward (en francais poltron -quelle ironie) ayant prévu qu’ils allaient être repris rapidement, avait eu la présence d’esprit d’oter du cadavre sa plaque d’identification avant de balancer le corps dans l’eau, et de remettre la plaque a Persky, sachant quel sort attendait le prisonnier juif après leur capture.

Ce fut à ce moment le début d’une longue fraternité entre les deux hommes, laquelle devait durer bien longtemps après la fin de la guerre. Et aussi d’un grand courage commun manifeste après leur capture et l’internement au camp d’Auschwitz, où ils ont trouvé le moyen de sauver des dizaines de co-détenus et même de les faire évader du Camp de la mort.

Un exemple: Coward et Persky avaient pratiqué un échange macabre avec les gardiens du camp: des cadavres de détenus en échange de chocolat et des cigarettes. En cachette les deux hommes remplaçaient les cadavres par des détenus, trafiqués ensuite en dehors de l’enceinte soi-disant pour être enterrés. Ainsi plus de 400 détenus ont eu la vie sauve.

A plusieurs reprises les agissements de Coward et Persky s’étaient terminés par leur condamnation à mort, mais à chaque fois ils ont trouvé la bonne combine pour en échapper. Par exemple, lorsque Coward allait être exécuté Persky a menacé le gardien en question de divulguer à ses chefs le trafic qu’il avait l’habitude de faire avec les colis de la Croix Rouge destinés aux détenus.

Toute cette épopée était à peine connue par les membres de la famille Persky. Ce n’est qu’en 1962 à l’occasion des retrouvailles de Coward et Persky à Tel Aviv que les détails commençaient à filtrer. Et Persky de continuer sa vie humble de commerçant en bois. Après sa mort en 1962, à l’âge de 84 ans, son fils, Shimon Peres déjà homme d’Etat mondialement célèbre, s’est souvenu d’une petite phrase prononcée par son père : « Mon fils, parfois s’il n’y a pas d’autre choix il faut commettre un délit. » Et Shimon Peres avait ajouté : « Mon père était un aventurier qui accompagnait l’exploit le plus dangereux d’un sourire amusé sans en faire un drame ».

 – Huffingtonpost

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Maguid

Ce beau récit ne l’apprend rien de nouveau et de probant sur Shimon Pérès.

Marc

Il n’est pas question de Peres, le fils, mais de Perski, le père. Et ces « péripéties » sont, en soi, suffisamment extraordinaires. Personne n’est autorisé à se servir d’une saga familiale durant la Shoah pour redorer un blason politique et cela n’en est ici pas le but. Aucune raison de virer acide ou mauvais esprit, juste parce que vous n’aimez pas l’homme politique. Les blasés n’ont aucune fichue idée des fondements historiques sur lesquels repose l’Etat d’Israël ni de la mentalité de ses fondateurs tirée de ce genre d’expériences. Il faudrait sortir du système binaire, manichéen, parfois.