Emmanuel Levinas sur «Être juif» (1947)
        Réponse aux Réflexions sur la question juive de Jean-Paul Sartre (1946)

Nous sommes en Europe dans les années de l’immédiat après-guerre. Les peuples meurtris du vieux continent contemplent, médusés, les ruines fumantes de leur culture et de leur civilisation. La guerre hitlérienne a coûté près de cinquante millions de morts. Parmi lesquels plus de six millions d’âmes juives. Seuls les peuples de l’URSS ont dépassé ce nombre, déjà exorbitant, de victimes. L’Europe qui n’a pas fait grand chose pour éviter aux citoyens juifs un sort aussi cruel commence enfin à s’interroger : avons nous à faire à des causes objectives expliquant ce massacre sans, bien sûr, le justifier ? S’agit-il de l’antique malédiction pesant sur tout un peuple dont tous les membres furent indistinctement accusés de déicide et qui aurait expié cette impardonnable faute ? Une certaine frange de l’Église catholique d’alors partageait cette opinion… Mais les philosophes, notamment, un penseur comme Jean-Paul Sartre, pensaient tout autrement dans ses Réflexions sur la question juive, publiées en 1946, alors que les plaies étaient loin d’être cicatrisées.

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Un homme, un philosophe, qui avait quitté sa Lituanie natale, en 1923, pour venir étudier à l’université de Strasbourg, avait été mobilisé en 1939, fraîchement naturalisé ; et après des années de captivité en Allemagne, il regagnait enfin la France, avec le sentiment profond d’avoir vécu une véritable tragédie : ses parents et ses frères, restés en Lituanie, avaient été tués par les nazis tandis que la famille qu’il avait fondée à Paris n’eut la vie sauve que grâce au soutien charitable de quelques bonnes âmes chrétiennes qui les cachèrent chez elles. Cet homme s’appelle Emmanuel Levinas et il prend conscience de ce qu’il nommera, dans ce beau texte Être juif, un monstrueux destin

À cette époque-là, Sartre était l’étoile montante au firmament de la philosophie, une philosophie qui se devait d’expliquer cette tragédie connue sous le nom de Shoah.

Disons d’emblée que Levinas n’adopte guère la même approche que son éminent collègue qui s’inscrit dans un courant philosophique  auquel la persistance même du fait juif, sa subsistance dans  l’histoire constitue une anomalie : d’où le recours, comme chez Bruno Bauer et Karl Marx à la notion de question ou de problème, die Judenfrage. Or, si les autres considèrent les Juifs comme autant de problèmes, disons même autant d’anomalies, au regard de ce que Levinas nommera plus justement l’altérité juive, le philosophe juif parlera lui, d’un fait historique, d’une existence et recourra comme Rosenzweig à la notion de facticité. En d’autres termes, il y a des Juifs comme il y a des chrétiens ou des bouddhistes et une telle existence, un tel fait, ne saurait être considéré comme une anomalie, au seul motif que ce vécu ne s’inscrit pas harmonieusement dans le monde présent ou le monde passé. On ne peut pas juger le judaïsme à l’aune du christianisme. Et si on le fait, c’est parce que l’on a, sans discernement suffisant, admis que le christianisme est la vérité du judaïsme qui doit disparaître après avoir accompli sa mission : servir de matrice au christianisme. Sans faire de Sartre, un suppôt de la religion chrétienne, Levinas considère qu’il fonde sa thèse sur de tels présupposés: c’est le regard de l’autre qui fait le Juif, l’essence juive, selon lui, n’existe pas , elle n’a pas de contenu et c’est l’antisémite qui crée le Juif en projetant sur lui, comme le dira Maurice Blanchot bien plus tard, en 1962, sa peur, son délire, sa basse méchanceté…

N’étant guère satisfait par l’approche sartrienne de ce «problème juif, car il considérait que les Juifs ne sont pas un problème à leurs propres yeux, mais aux yeux des autres, Levinas entreprend de repenser ce thème et finit par le rénover de fond en comble. Dès sa première phrase, il rejette la position sartrienne : Si le judaïsme n’avait qu’à résoudre la« question juive», il aurait beaucoup à faire, mais il serait peu de chose. Certes, on peut se demander si cette question, déjà par elle-même, ne dépasse pas la recherche d’une vie attrayante ou supportable, et ne se prolonge pas dans une apocalypse ou une eschatologie. Mais posée en termes exclusivement politiques, dans la presse et même dans la littérature, elle se réfère à un droit de vivre sans quérir une raison d’être.

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Levinas oppose l’existence juive à la question juive qu’il met toujours entre guillemets. Il établit aussi  une relation dialectique entre le droit de vivre et une raison d’être. Mais l’argument initial, avoir tant à faire d’une part, et être peu de chose d’autre part, définit bien la ligne d’Être juif… La thématique de l’Être juif dépasse , et de loin, cette fameuse question juive, et se distingue nettement de l’approche grecque de l’être, telle qu’on la retrouve chez Husserl et chez Heidegger. Levinas : Etre juif, ce n’est pas seulement chercher un refuge dans le monde, mais se sentir une place dans l’économie de l’être. Si Levinas parle constamment d’être, ce n’est pas par hasard, mais bien parce qu’il assigne à l’être juif une valeur universelle et aussi un rôle essentiel dans l’économie même de l’être  qui, dès le début de totalité et infini, se révèle nettement guerrier, et se retrouve presque toujours dans la discussion de l’être juif. L’être juif n’est pas uniquement dans le juif, mais en tout homme. En 1981, Levinas dira dans un entretien avec Philippe Nemo : Dans notre esprit, le juif, c’est l’homme en tout homme.… Dans Être juif Levinas précise ce qu’il entend par cette forme d’irréductibilité propre au judaïsme. L’idée se trouvait déjà chez Rosenzweig, jadis confronté à la forte tentation de quitter sa religion de naissance et découvrant ce caractère  irrémissible de son judaïsme. Dans la citation suivante, Levinas ne dit pas autre chose :

L’’expérience de l’hitlérisme n’avait pas été ressentie par tout le monde comme un de ces périodiques retours de la barbarie, qui, en somme, est dans l’ordre et dont on se console par l’évocation du châtiment qui la frappe. Le recours de l’antisémitisme hitlérien  au mythe racial a rappelé au juif l’Ir rémissibilité de son être ; ne pas pouvoir fuir sa condition, pour beaucoup cela a été comme un vertige. Situation humaine et par là, certes, l’âme humaine est peut-être essentiellement juive. 

En effet, le recours à un antisémitisme biologique, véritable prison qu’aucun juif ne pourra jamais quitter, donne l’impression que la vocation juive n’a plus rien d’une vocation, mais représente une condamnation à perpétuité, sans aucun espoir d’en sortir un jour.  On pourrait alors penser que Levinas se rapproche de l’argumentation sartrienne, mais en réalité, il n’en est rien. La réponse à Jean-Paul Sartre, comme le souligne Danielle Cohen-Levinas, est plus qu’un simple prolongement , c’est un véritable moment névralgique de la pensée de Levinas, en ce sens que la conscience juive d’après 1945 restera à tout jamais marquée par la Shoah, l’expérience d’Auschwitz constituant le lieu par excellence de la mémoire juive contemporaine..

Le raisonnement de Sartre veut nous faire croire que sans antisémitisme, pas de juif et que toute cette dissension, tout ce dissentiment ne sont que la projection d’un mal-être, quand un esprit faible prend conscience de son manque d’assurance, son refus de s’assumer, bref de prendre ses propres dimensions face aux défis multiples de l’existence. ; cette approche offre l’opportunité de se pencher sur une douloureuse question, inséparable de l’histoire de la civilisation chrétienne ou occidentale, au sein desquelles la présence juive au monde a toujours posé problème : Examinons cette brève citation de Sartre, tirée de ses Réflexions sur la question juive : C’est l’antisémitisme qui fait le juif, c’est la société, non le décret de Dieu qui fait de lui un Juif, c’est elle qui a fait naître le problème juif. C’est nous qui le contraignons à se choisir juif, soit qu’il se fuie, soit qu’il se revendique, c’est nous qui l’avons acculé au dilemme de l’inauthenticité ou de l’authenticité.

Pouvons  nous admettre avec Sartre, cette origine de l’antisémitisme , et surtout sa relation au juif dans son ipséité ? Levinas n’est évidemment pas d’accord et brandit l’idée d’un fait juif, d’une existence juive. Le juif n’est pas une anomalie, comme le sous-entend l’idée même de question.   Même si le juif ne peut pas être autrement que ce qu’il est, son être même a un contenu et cette facticité (terme de Rosenzweig repris par Levinas) s’oppose à une autre, celle de l’univers. D’où le conflit qui rappelle au juif le caractère irrémissible de son être.

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Cette inadéquation essentielle du juif au monde dans lequel il est condamné à vivre ferait penser à une sempiternelle crise spirituelle, du gendre de celle vécue par chacun : Goethe dans Les souffrances du jeune Werther ou chez le jeune Hegel lui-même, vers 1796/7 qu’il souffrit d’une violente tension polaire  entre sa subjectivité et les lois immuables du monde.

Pour le juif, en fait, la situation se présente de manière différente ; s’il n’a pas pu choisir sa vie, qui apparait comme un destin indéplaçable, il a eu au moins la chance d’avoir été choisi. Et Levinas introduit ici la notion de l’élection du peuple d’Israël, une idée qui avait totalement échappé à Sartre. On sait, quelle amitié liait Levinas à Blanchot qui, sans jamais citer explicitement le texte de son ami, reprendra, en 1962, le même titre Être juif. Le même Blanchot englobera dans sa réflexion aussi le texte sartrien auquel il reconnaît quelques qualités : le portrait que l’antisémite dresse du juif nous apprend plus sur lui-même que sur celui qui est victime de son rejet.

Levinas donne un contenu positif à l’Être juif qu’il qualifie ainsi : ce n’est pas seulement rechercher un refuge dans le monde, mais se sentir une place dans l’économie de l’être. On passe du problème sociologique auquel Sartre prétendrait réduire sa question juive à l’élargissement métaphysique de cette problématique. Certes, l’antisémitisme a aussi une manifestation visible dans la socialité, mais cela ne devrait pas cacher ses racines métaphysiques, dans l’être.

Traiter d’une telle question revient à déterminer la nature même du judaïsme, se pencher sur son essence, ce que Sartre ne pouvait pas faire puisqu’il en niait l’existence et confinait l’existence juive à une réaction : c’est l’antisémite qui forcerait, selon lui, le juif à se considérer comme tel. L’antisémite lui collerait une étiquette contre laquelle il ne pourrait rien, même s’il voulait s’en débarrasser, même s’il lui prenait l’envie de le faire.

Pour évoquer cette essence du judaïsme dont il soutient l’existence, Levinas est conduit à son tour à dire ce que représente à ses yeux l’existence juive. Il rejette cette conception du judaïsme qui serait un hommage insipide à son glorieux passé, comme une séquelle, un fossile de notre monde. Une sorte d’oraison funèbre au cours de laquelle on vante les mérites du disparu. Mais tous ces mérites n’auraient plus leur place à notre époque. On aurait affaire à une insupportable survivance d’un passé révolu. En relisant cette partie du texte de Levinas, j’ai pensé à l’autobiographie de Gershom Scholem, De Berlin à Jérusalem. Le père même du savant, Arthur Scholem, qui vaquait normalement à ses occupations, y compris le jour de Kippour, exaltait ainsi le souvenir des services rendus  par le judaïsme au développement éthique de l’humanité (monothéisme éthique, apostolat du messianisme, la législation sociale de la Bible, le Décalogue, l’existence d’une vie dans l’au-delà). Ce judaïsme qui faisait des pieds et des mains pour se présenter comme une simple doctrine morale et répondait au nom de religion mosaïque se félicitait de retrouver dans le monde chrétien ou libéral, la moisson de ses semailles anciennes. Il justifiait sa survivance par la nécessité d’en surveiller le mûrissement. Levinas porte un jugement sans équivoque sur cette attitude post-existentielle (pour ne pas dire posthume) du judaïsme : Le judaïsme n’a pas cessé d’exister, il était donc injuste de la cantonner au rôle de simple témoin. Revendiquer un message déjà tombé dans le domaine public est une présentation démentie par tout l’élan qui depuis cent cinquante ans porte le judaïsme vers l’assimilation et où la religion, se rétrécissant de plus en plus, se borne à un culte incolore des ancêtres.. Le judaïsme, dans son entièreté, continue d’être productif et séminal, il n’est pas sorti du réel et nul ne saurait procéder à son enterrement.

Que s’était-il passé ? Le judaïsme s’était vu voler toutes ses idées, qui n’étaient pas de moindre qualité que celles des autres, ; il n’avait, en apparence, plus rien à défendre, car tout son apport avait été versé au patrimoine commun de l’humanité. Désabusé, Levinas, ajoute :  l’idée ne vous appartient plus quand elle est reprise par tous.. Réalité vivante, malgré toutes les persécutions qui s’étaient abattues sur lui, le judaïsme n’en était pas encore à l’heure du bilan. Il mettait son œuvre spirituelle dans son existence plutôt que dans son sermon. À cette époque-là, Scholem venait de faire paraître l’œuvre qui allait le rendre mondialement célèbre par ses recherches scientifiques sur le mysticisme juif. Dans ses Grands courants de la mystique juive, il démontrait que la mystique juive avait préparé l’idée de l’Emancipation.  On peut donc avancer que  l’idée de l’Émancipation a jailli des profondeurs d’une pensée religieuse du judaïsme.  C’est donc reconnaître que les forces productives n’avaient pas quitté le corps prétendument exsangue du judaïsme. En effet, quand on examine l’idée du sabbataïsme, on y décerne les relents de l’antinomisme et d’un début de pensée politique sous des dehors mystiques, très éloignés, en apparence, de tout contexte sociologique ou politique.

Mais quand on parle du judaïsme et de son rôle dans l’histoire des idées, on ne peut pas faire l’économie d’une confrontation, même simplement conceptuelle avec le christianisme, puisque la religion d’Israël a évolué pendant deux millénaires en milieu chrétien. Le monde moderne, se demande Levinas, est une notion infiniment vaste et variée : est-il chrétien ? Est-il libéral ? Voici ce que dit Levinas :

LE CHRISTIANISME aussi est une existence à partir du présent. Certes, dans une très large mesure, il est un judaïsme ; mais ce n’est pas au judaïsme qu’il doit son succès. Son originalité a consisté à reléguer au deuxième plan ce Père auquel le juif est accroché comme à un passé et à n’accéder au Père qu’à travers le Fils incarné, c’est-à-dire à travers une présence, à travers sa présence parmi nous.. Ce n’est pas une question de dogme, mais d’émotion. Alors que l’existence juive se réfère à un instant privilégié du passé et que sa position absolue dans l’être lui est assurée par sa filialité, l’existence chrétienne possède dans son présent même ce point d’attache privilégié. Dieu lui est frère, c’est-à-dire contemporain. L’œuvre du salut est entièrement intérieure, ne s’accomplit pas avec l’entrée même dans l’être, avec la naissance., elle est donc le pouvoir d’une nouvelle naissance, à chaque naissance promise, dans la conversion, dans le contact de la grâce…. Le salut ne saurait jamais constituer un acquis..

Ayant présenté sa propre conception du christianisme, Levinas entend dire d’une manière plus précise en quoi consiste l’existence juive. Sans prétendre à une théologie. En analysant simplement la volonté d’être juif qui à nouveau s’affirme.

Par ce virement inattendu de la malédiction en exaltation, l’existence juive ne saurait rentrer dans le jeu des distinctions par lesquelles Sartre, par exemple, essaie de la saisir. Il a peut-être raison de contester au Juif une essence propre. Mais dans ce cas, il est obligé de lui reconnaître une existence qui admette quelque différenciation : La facticité juive n’est-elle pas autre que la facticité d’un monde qui se comprend à partir du présent ? En effet, on peut dépouiller le judaïsme de toute essence, de toute altérité, mais on ne peut pas lui ôter aussi son élection qui est en fait la source de tout le reste.

.Avec une telle remarque , Levinas a brisé l’épine dorsale du raisonnement sartrien qui méconnaît volontairement l’idée même d’histoire sainte, inséparable du devenir de ce peuple et sans laquelle on n’y comprend plus rien. Levinas inverse la hiérarchie des normes : le judaïsme n’est pas ainsi parce qu’on l’a truffé d’histoire sainte, on l’a assujettit à l’histoire sainte parce qu’il est  ainsi et pas autrement.

Autrement dit le Juif est l’entrée de l’événement religieux dans le monde ; mieux encore, il est l’impossibilité même d’un monde sans religion. L’élection juive n’est donc pas vécue comme un orgueil ou un particularisme. Elle est le mystère même de la personnalité. L’existence juive est donc l’accomplissement même de la condition humaine en tant que fait, liberté et personnalité. Et toute son originalité consiste à rompre avec un monde sans origine et simplement présent. Il se pose d’emblée dans une dimension que Sartre ne peut pas apercevoir.

Oui, Sartre a voulu appréhender le facticité juive de l’extérieur, sans vouloir ni pouvoir vivre les choses de l’intérieur. L’auteur de L’existentialisme est un humanisme ne pouvait pas éprouver ce que le juif éprouve quand il constate que la morale de ses pères est devenue la morale universelle, leur monothéisme celui de tous et les Psaumes du roi David l’essentiel de la liturgie chrétienne…

Un an plus tard, en 1948,  l’État juif renaissait de ses cendres. Madame Cohen-Levinas a raison de dire dans sa belle introduction que pour Levinas, c’était une révélation digne de l’image du prophète qui parle du ciel qui s’ouvre. Dans cette fameuse lettre à Maurice Blanchot, en date du 28 mai 1948, Levinas évoque en termes chargés d’émotion ce que cet événement unique au monde représente pour lui. Il dit que jusqu’ici son univers mental reposait sur trois grosses pierres qui s’emboîtaient mal : le fait incontestable d’être juif, le choc de la révolution russe et enfin la France, ou plus précisément la langue française. Et voici que survint l’incroyable, l’inimaginable : la renaissance de l’État d’Israël… N’est ce pas magnifique, des soldats juifs, des paysans juifs ? Ils commencent avec appétit une Histoire.

Mais le passage le plus émouvant de cette lettre a trait à ce que Levinas appelle le retour d’exil des mots, ces mots en Hébreu qui ont accompagné son peuple durant deux millénaires. Il n’y a pas que les personnes déplacées qui pourront réintégrer le pays de leurs ancêtres : Je pense aux mots mêmes que l’on prononce là-bas et qui, eux aussi, ont l’air d’être revenus de l’exil

L’émotion du philosophe est palpable lorsqu’il rappelle à Blanchot qu’un rabbin a béni cet instant prodigieux au cours duquel on proclama la renaissance de la patrie du peuple juif : il a béni l’Éternel qui nous a permis de vivre cet instant à nul autre pareil. Une bénédiction qui ne se limitait plus à une simple commémoration du passé, mais qui marquait l’avènement d’une Histoire nouvelle, dans la réalité la plus concrète…

Levinas, le descendant de juifs d’Europe de l’Est (Ostjuden), qui n’a jamais troqué la langue hébraïque contre les langues européennes, s’écrie : La grande aliénation des Écritures qu’a  été la Septante –où nous-mêmes étudions la Bible- est finie.

 

Maurice-Ruben HAYOUN

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Bertrand

Tres belle et riche analyse…!!!
Merci Mr Hayoun de nous refaire redecouvrir ces 2 tres gds philosophes et de rappeler l amour et la fierte de Levinas pr sa judaite.