Ukrainians crowd under a destroyed bridge as they try to flee across the Irpin River in the outskirts of Kyiv, Ukraine, Saturday, March 5, 2022. (AP Photo/Emilio Morenatti)/NYAG302/22064789035646//2203052300

L’Europe face à un nouveau rideau de fer

La guerre d’Ukraine vue par l’Obs..

Le nouveau rideau de fer

L’Obs estime que : « L’Europe n’avait plus connu de guerre de cette ampleur depuis la capitulation du IIIe Reich en 1945. Tranquillement assoupie au fil de sept décennies, elle se réveille témoin d’exactions militaires commises à ses portes, potentiellement qualifiables de crimes de guerre : hôpital pédiatrique, maternités, immeubles d’habitation pilonnés par la deuxième armée du monde. « Dans son obsession de la paix, l’Europe avait oublié la notion même d’ennemi. Elle a considéré Vladimir Poutine comme un partenaire difficile, non comme un adversaire, analyse Christian Lequesne, professeur à Sciences-Po. Or la Russie se comporte comme un pays hégémonique qui refuse de voir ses voisins subir toute autre influence que la sienne. En 1945, la Tchécoslovaquie a voulu mettre en place un gouvernement composé de communistes et de démocrates. Staline a tapé du poing sur la table : “Pas question !” Même s’il faut se garder des comparaisons historiques hâtives, la volonté d’instaurer une sphère d’influence exclusive est la même aujourd’hui. »

Le flot des réfugiés indécis

L’envoyée spéciale de l’Obs en Pologne raconte : « Les premiers jours de la guerre, à Przemysl, on a d’abord vu arriver les Ukrainiens qui avaient de la famille dans l’Ouest. Désormais la majorité sont comme Svietlana, à fuir au hasard des routes, sans contact ni point de chute dans la si proche et si lointaine Europe. C’est souvent au petit bonheur que les exilés choisissent leur destination. Là, dans un gymnase reconverti en abri temporaire, une mère dont les gosses jouent au ballon nous dit qu’elle pense à l’Autriche, car là-bas « il fait chaud », elle a vu ça sur Facebook. Dans un autre camp installé dans le supermarché Tesco, une vieille dame invalide qui vient de s’échapper de Kharkiv, assure : « Je veux aller à Paris, j’y suis allée il y a vingt-deux ans. Et puis, c’est bon pour mon asthme. » On lui dit que Paris, pour l’asthme, n’est pas le plus indiqué. On suggère Besançon. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Dans les camps, de toute façon, de journaliste, on devient très vite coach en expatriation : « Vous me conseillez quoi ? La France ou le Portugal ? Et les papiers ? Et c’est facile de trouver du travail ? Et les écoles ? »

L’UE finance la guerre de Poutine

L’Obs rappelle que l’Europe est accro au gaz russe : « Pour arrêter Vladimir Poutine, arrêtons de lui acheter du gaz! » Dans une tribune au « Monde », le 7 mars, François Hollande a conjuré les Européens de cesser de financer une guerre qu’ils condamnent. Car la triste réalité est là : l’Union européenne (UE) achète, tous les jours, à la Russie pour plus de 400 millions de dollars de gaz. Et plus de 700 millions avec le pétrole, le charbon… et la hausse continuelle des prix. Une véritable rente qui paie les tanks, les avions et les missiles avec lesquels le maître du Kremlin est en train de massacrer les Ukrainiens. Insupportable ! Des parlementaires européens, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et nombre de dirigeants baltes avaient déjà réclamé un embargo. Mais en Europe le sujet est, jusqu’à il y a peu, resté tabou. Personne n’osait évoquer sérieusement l’arme fatale qui consisterait à priver la Russie de ses exportations d’hydrocarbures, source essentielle de devises. Comme le remarque l’économiste Jean Pisani-Ferry, on a beau prendre des sanctions financières, « si la Russie continue d’exporter du pétrole et du gaz aux prix actuels, elle va rapidement reconstituer ses avoirs ». Problème : tirer cette balle dans le cœur de l’économie russe reviendrait aussi à nous tirer une balle dans le pied, car notre continent est « accro » à ses hydrocarbures.

Poutine décide seul

Qui peut arrêter Poutine s’interroge l’Express ? « En tout cas, pas les milliardaires qu’il a fait prospérer ces vingt dernières années : ils savent qu’ils perdront tout si le chef du Kremlin quitte le pouvoir. Accaparé par son rêve de ressusciter la Grande Russie, persuadé que l’Occident le menace et sans contre-pouvoir pour le freiner, Poutine est dangereux comme jamais. Jusqu’où ira-t-il ? Trois semaines après le début de son offensive, personne n’en sait rien. Car le Kremlin est devenu une boîte noire. »

« Poutine prend désormais ses décisions seul » Le président russe s’est, depuis le début de la pandémie, coupé de son cercle proche, décrit le chercheur Ben Judah. Il vit dans une bulle, faite d’informations biaisées et de rêves de retour à la Grande Russie.

Pour ce qui est du pétrole et du gaz, les choses sont encore plus limpides : le vrai patron exécutif de Rosneft et de Gazprom, les deux plus grandes entreprises du pays, c’est Poutine lui-même. Il aurait d’ailleurs songé à les fusionner. « C’est lui qui recevait les grands patrons étrangers, et c’est lui qui menait les discussions malgré la présence des ministres et des dirigeants en poste », raconte un ancien de Total cité par l’Obs.

« Si Alexeï Miller, le patron de Gazprom, est à son poste depuis 2001, c’est moins pour ses compétences que pour sa soumission absolue », renchérit une figure du secteur gazier. Le PDG de la compagnie ukrainienne Naftogaz, Yuriy Vitrenko, racontait d’ailleurs récemment à l’Express comment Poutine négociait en direct avec lui, tandis que Miller se contentait d’opiner du chef…

La richesse de Poutine

Quelle est la fortune de Poutine ? L’Obs l’évoque «  On parle de dizaines, voire de centaines de milliards de dollars. Poutine affiche de son côté un train de vie presque modeste : un salaire de chef d’Etat de 125 000 euros par an, une maison sans éclat dans les environs de Moscou et trois voitures. Une image d’incorruptible au service du peuple savamment travaillée. »  

« Entre prête-noms, sociétés écrans et paradis fiscaux, il est impossible de circonscrire sa fortune réelle. Il semble néanmoins acquis que notre homme soit l’heureux propriétaire du Graceful, un yacht de plus de 80 mètres de long à 100 millions de dollars (…) Une immense villa au bord de la mer Noire surnommée « palais Poutine », estimée à 1 milliard de dollars, lui appartiendrait également, même si l’oligarque Arkadi Rotenberg a tenté de le dédouaner en affirmant qu’elle était à lui. On parle aussi de biens en Suisse au nom de l’ex-gymnaste médaillée d’or olympique Alina Kabaeva, qui lui aurait donné quatre enfants. »

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Le 5 mars 2022, des Ukrainiens, tentant de fuir les combats, se sont rassemblés sous un pont détruit à Irpin, dans la banlieue de Kiev. (Emilio Morenatti/AP/SIPA)

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