Les villes italiennes du 16ème siècle, dans lesquelles la communauté juive locale florissante développait une version précoce de système bancaire, compent aujourd’hui les banques les plus importantes et sont les villes les plus prospères du pays, suggère le professeur Luigi pascalien, économiste à l’Université de Warwick et Pompeu Fabra à Barcelone, dans une étude publiée ce mois-ci par MIT Press, Banks et développement intitulés : « Communautés juives de la Renaissance italienne et performance économique actuelle ». 

Leur étude montre qu’une densité plus élevée de banques locales augmente la productivité globale dans le secteur de l’entreprise et stimule le réinvestissement des capitaux engendrés dans les entreprises les plus productives.

Pascalien a constaté qu’un changement soudain dans la doctrine catholique avait contraint les Juifs a pratiquer le prêt d’argent. Les villes qui abritaient des communautés juives ont développé des systèmes bancaires complexes pour deux raisons: premièrement, les Juifs étaient les seules personnes en Italie autorisées à prêter de l’argent pour en tirer bénéfice et d’autre part, la réaction franciscaine concernant l’usure juive a conduit à la création d’établissements de crédit de charité, le « Monti di Pie »t, qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui et sont devenus la base du système bancaire italien.

Partout où en Italie a été enregistré une forte démographie juive en 1500 on a constaté une extraordinaire constante de la hausse du niveau de développement des banques et des villes. Cette population juive a constitué un formidable outil de développement, qui a impacté durablement la bonne santé du secteur bancaire local et le revenu par habitant, si l’on en croit cette étude. En effet, au niveau des entreprises, des analyses supplémentaires suggèrent que quand les banques locales fonctionnent bien, elles ont des effets positifs importants sur la productivité globale, grâce au réinvestissement des capitaux dans les entreprises et le renforcement de leur efficacité. »

«Je fonde mes observations en me référant à l’expulsion des Juifs des territoires sous domination espagnole en Italie en 1541 pour faire valoir que mes conclusions ne relèvent pas d’un manque de considération de données institutionnelles, culturelles et géographiques » précise Pascalien.

« En particulier, je montre l’écart du revenu moyen constaté entre les populations des villes qui comptaient une communauté juive et les villes qui n’avaient pas de juifs dans le centre de l’Italie, que dans les régions qui ne faisaient pas partie des territoires espagnols au 16ème siècle. »

Pascalien en tire la conclusion qu’une historiographie significative a contribué à créer une conjoncture favorable aux communautés juives en Italie qui ont pu jouer un rôle important dans la promotion et la création des banques locales, et de fait ont impacté le développement économique d’un grand nombre de villes italiennes. En particulier, cette étude présente une hypothèse fascinante à savoir que le déclin du sud de l’Italie a commencé avec l’expulsion des Juifs par la couronne espagnole, qui a produit des effets délétères sur les marchés financiers locaux et les crédits.

« Cette conjoncture est intéressante car elle suppose une extraordinaire persistance dans le niveau de développement du système bancaire local, qui a joué un le rôle central dans le développement des économies locales.

Ces observations confirment que le niveau de développement du système bancaire local au cours de la Renaissance a eu des effets de causalité forts sur le flux actuel des crédits et des investissements dans les municipalités italiennes. De plus, il est prouvé que les banques locales ont eu un effet bénéfique important sur le revenu moyen des populations. En particulier, les banques qui fonctionnent bien sont plus à même de réinvestir les capitaux dans les entreprises les plus productives et, de cette façon, d’augmenter la productivité et le revenu global.

« Enfin, mes estimations empiriques suggèrent que l’expulsion juive des territoires espagnols et de certaines régions d’Italie est responsable d’une partie importante de l’écart du revenu par habitant entre le Nord et le Sud de l’Italie aujourd’hui », conclut Pascalien.

JNi

ynetnews.com

Adaptation : Kathie Kriegel

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Hanna

Nous avons récupéré les métiers que les goy trouvaient vils , et qui leur étaient interdits , et nous avons fait de l argent par le travail, la compétence, l éducation, les relations.

Lumbroso

Le monde nous aiment pas nous les juifs ,pourtant ont le dit » sans les juifs rien ne marchent  » il ne faut pas oublier que nous sommes le peuple élus.