Des Mistaravim (agents infiltrés israéliens) dispersent une émeute en Judée-Samarie
Des agents israéliens inflitrés et un soldat israélien arrêtent deux Palestiniens durant des heurts près de Ramallah en Judée-Samarie, le 13 décembre 2017ABBAS MOMANI (AFP)
Des agents des forces de sécurité israéliennes infiltrés parmi des émeutiers palestiniens ont abruptement dispersé mercredi en Judée-Samarie une manifestation contre la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Quelques dizaines de Palestiniens lançaient des pierres sur des soldats israéliens à l’avant d’un rassemblement d’environ 150 personnes, en vue du check-point de Bet El, près de Ramallah, quand une grenade anti-émeutes a explosé et une poignée d’hommes qui semblaient compter parmi les manifestants ont sorti des pistolets et tiré en l’air, selon de rares images d’un vidéaste de l’AFP.
Des soldats israéliens qui se tenaient à distance ont alors chargé en courant et à bord de véhicules kaki, mettant les émeutiers en fuite. Les images du vidéaste et du photographe de l’AFP montrent l’interpellation de trois Palestiniens.
Portant le traditionnel keffieh palestinien, la cagoule et même, pour au moins l’un d’eux, un drapeau palestinien autour du front, les agents infiltrés étaient indiscernables parmi les manifestants.
An undercover Israeli policeman detains a Palestinian protestor during clashes in the West Bank city of Ramallah on December 13, 2017AFP
Les forces israéliennes ont recours à ces agents connus sous le nom de « Mistaravim » (littéralement « ceux qui se déguisent en Arabes ») pour mettre la main sur des agitateurs lors de manifestations en Judée-Samarie ou à Jérusalem.
Ils sont juifs, Arabes israéliens, Druzes ou bédouins, parlent arabe comme les Palestiniens et leur ressemblent physiquement. Ils se fondent dans la foule jusqu’à jeter eux-mêmes des pierres sur les soldats
Trois Palestiniens ont été blessés lors des heurts au checkpoint de Bet El, ont indiqué des sources médicales.
Undercover Israeli policemen detain Palestinian protestors during clashes in the West Bank city of Ramallah on December 13, 2017.AFP
Depuis l’annonce le 6 décembre du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, des émeutes –relativement limitées dans l’ensemble– ont quotidiennement lieu en Judée-Samarie.
A Hébron (sud de la Judée-Samarie), des centaines de Palestiniens ont lancé des pierres mercredi sur les soldats israéliens, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles réelles.
Huit personnes ont été blessées par des projectiles en caoutchouc et deux par balles réelles, ont indiqué les secours.
Les manifestants ont notamment brûlé un cochon factice au visage de M. Trump et une croix gammée sur l’arrière-train.
Environ 3.000 personnes ont par ailleurs manifesté mercredi à Naplouse (nord de la Judée-Samarie) sous des banderoles proclamant « Jérusalem est arabe et la capitale de l’Etat palestinien ». Des affrontements ont ensuite mis aux prises Palestiniens et soldats israéliens au sud de la ville.
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