La colère autour de Gaza pousse les islamistes jordaniens à viser une percée électorale

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas continue d’enflammer les esprits, l’opposition islamiste en Jordanie espère capitaliser sur cette colère pour renforcer sa présence au Parlement. Le Front d’Action Islamique (FAI), principale branche politique des Frères musulmans en Jordanie, envisage de faire une avancée significative lors des prochaines élections. Leur objectif est de remettre en question l’orientation pro-occidentale du pays, marquée par un traité de paix signé avec Israël en 1994, une position qu’ils cherchent à renverser.

Dans un contexte où les tensions anti-israéliennes sont exacerbées, les islamistes estiment que l’indignation suscitée par le conflit à Gaza pourrait mobiliser suffisamment d’électeurs pour modifier l’équilibre parlementaire. Murad Adailah, leader des Frères musulmans en Jordanie, a affirmé que l’Assemblée devait être le reflet de la colère populaire, ajoutant que leur mouvement ne pouvait rester passif face aux actions israéliennes à Gaza.

Le FAI ne présente que 38 candidats pour les 138 sièges disponibles, mais leur objectif est clair : former un bloc parlementaire assez puissant pour influencer les décisions nationales et bloquer toute normalisation accrue avec Israël. Cette stratégie s’appuie sur une base électorale majoritairement urbaine, là où les islamistes jouissent d’un fort soutien, malgré un système électoral qu’ils jugent déséquilibré en faveur des députés tribaux et pro-gouvernementaux.

La situation politique actuelle pourrait offrir un contexte favorable au FAI. Depuis le début des hostilités à Gaza, des rassemblements massifs ont eu lieu en Jordanie pour soutenir le Hamas, certains de ces événements étant orchestrés par le FAI lui-même. Ces manifestations traduisent un mécontentement profond envers le gouvernement jordanien, notamment en ce qui concerne la politique étrangère du royaume et ses relations avec Israël.

Adailah a également critiqué la loi électorale adoptée en 2022, tout en reconnaissant qu’elle pourrait être un point de départ pour de futures réformes politiques. Bien que cette loi accorde plus de sièges aux partis politiques, elle reste, selon lui, insuffisante pour refléter pleinement les aspirations de l’opposition.

Les élections à venir vont donc tester la popularité des islamistes jordaniens et leur capacité à mobiliser une opposition significative. Le scrutin pourrait bien secouer la scène politique jordanienne, même si les analystes restent prudents quant à l’ampleur de cette secousse. Malgré tout, le contexte international et la situation à Gaza fournissent aux islamistes une tribune importante pour se positionner comme une voix incontournable au sein du Parlement jordanien.

Adailah a d’ailleurs mis en garde contre d’éventuelles interférences dans le processus électoral, soulignant que le véritable test sera de voir si ces élections se déroulent sans manipulations. Toutefois, les défis économiques persistants en Jordanie, tels que le chômage et l’inflation, demeurent les principaux axes de campagne pour de nombreux autres candidats.

Les résultats du scrutin seront déterminants pour l’avenir du paysage politique jordanien. Si le FAI réussit à obtenir un nombre de sièges significatif, cela pourrait marquer un tournant dans la capacité de l’opposition islamiste à peser sur les décisions nationales, en particulier dans un contexte régional de plus en plus tendu.

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