LES FAUX-MESSIES 3ème PARTIE

Ainsi que je l’ai écrit au début de ce dossier, nous parlerons encore cette fois de faux-messies juifs qui ont existé mais n’ont pas trop défrayé la chronique. D’autres personnages haut en couleurs méritent une étude plus poussée qui sera publiée après ce volet. C’est la raison pour laquelle l’étude reprendra encore une fois par ordre chronologique.

SHUKHER BEN SALIM KUHAIL HARISHON

Il a vécu au XIXème siècle, né au Yémen. Connu également sous le nom de Mari Shukher Kuhail on ne connaît pas ses dates de naissance et de décés avec précision mais, il naquit dans la ville de Sanâ à moins qu’il ne se soit « révélé » en tant que Messie à Sanâ en 1861.
Après avoir divorcé de sa femme il décida de devenir pauvre et d’errer pour « prêcher » et exhorter les communautés qu’il traversait à faire teshouva de manière à provoquer la venue du Messie. Il vécut en ascète et logea dans une montagne (le Mt Tiyal).
Après avoir vécu ainsi un certain temps il déclara qu’il n’était pas l’envoyé du Messie mais bien le Messie lui-même ! Il poussa même jusqu’à insérer son nom dans une des prophéties d’Isaïe (chapitre XLV, verset)

1) : כֹּה-אָ מַ ר יְהוָה, לִ מְ שִ יחֹו לְ כֹורֶ ש אֲשֶ ר-הֶ חֱזַקְ תִ י בִ ימִ ינֹו לְ רַ ד-לְ פָ נָיו ּגֹויִם, ּומָ תְ נֵי מְ לָ כִ ים, אֲפַ תֵ חַ — לִ פְ תֹּחַ לְ פָ נָיו דְ לָ תַ יִם, ּושְ עָ רִ ים לֹּא יִסָ גֵרו
ּ Ainsi parle l’Éternel à son Oint, à Cyrus je l’ai pris par la main pour mettre les nations à ses pieds et délier les ceintures des rois, pour ouvrir devant lui les battants et empêcher que les portes lui soient fermées

Il transforma le nom koresh (Cyrus) en Shukher de manière à prouver à ceux qui l’écoutaient qu’il était véritablement le Messie !!!
Dans l’ouvrage qu’il rédigea après avoir voyagé un bon nombre d’années, Jacob Sapir connu sous son nom de plume « Even Sapir », narra qu’à cette époque la plupart des Juifs Yéménites avaient ajouté foi aux récits messianiques de Shukher.
Les Arabes locaux du Yémen auraient assassiné Shukher en 1865 après que l’Imam local ait proclamé qu’il fallait absolument supprimer cet homme car il représentait une menace pour la nation étant donné qu’il était le « meneur » d’une foule qui réclamait son retour. Il laissa après lui une sœur et un fils. Trois ans plus tard apparut un homme du nom de Juda ben Shalom qui affirma être Shukher Kuhayil. Ce Juda ben Shalom forma un mouvement messianique regroupant tant Juifs qu’Arabes.

JUDA BEN SHALOM ou SHUKHER KUHAYL HASHENI

Ainsi qu’il a été dit supra, Juda ben Shalom apparut trois ans après la mort de Shukher Kuhayil (2) HaRishon et il prit le même nom en se proclamant successeur et en prenant donc le deuxième rang.
Vivant à Sanâ du rapport de son échoppe1 , Juda ben Shalom était apparemment un homme instruit en Torah et en Cabbale. Il affirma à son public être Shukher Kuhayil HaRishon que les Arabes avaient décapité trois ans auparavant et qu’à présent il avait été réincarné et était Eliahou le Prophète. Le fait est qu’il fit totalement abstraction de sa propre personnalité pour adopter complètement la personnalité de Shukher Ier et que tout le monde le suivit et adhéra entièrement à ses élucubrations.
Il sut ménager et enchanter ses deux publics : Juifs et Arabes en promettant aux premiers de les mener vers la Rédemption pour peu qu’ils fassent teshouva et en annonçant aux autres que Mohamad allait revenir. Il disait qu’il attendait le moment propice où D. lui ferait un signe pour exercer ses pouvoirs et amener le « sauveur ».
Au contraire de son prédécesseur qui était itinérant celui-ci, possédait de véritables qualités d’organisateurs et le mouvement messianique qu’il avait mis sur pied était organisé en une formation structurée et organisée dans ses moindres détails et comptait des centaines d’agents actifs dans trois grands centres urbains et étendit son influence jusque dans les pays avoisinants y établissant des « succursales » à Aden, en Egypte, en Inde, et jusqu’en Judée ce qui le mit rapidement à la tête d’une jolie fortune, ce qui était totalement l’opposé
des critères de la vie ascétique que menait Shukher Ier !!! Cependant, il fut démasqué et mourut vers 1878 dans une pauvreté absolue.
D’après les chercheurs en la matière (3), il exerçait une telle fascination que les Juifs d’Aden avaient fait don de toute leur trésorerie à Shukher II alias Juda ben Shalom, et sur les Arabes et les Juifs du Yemen. Ces fonds recueillis permettaient au successeur de Shukher Ier de vivre sur un très grand pied.
Il ressort que le Yemen vit éclore de nombreux faux messies qui distribuaient volontiers et aussi largement que possible des amulettes de toutes sortes. Le public friand de ce genre de protections était donc enclin à prêter foi à n’importe quel imposteur!
Le manque de culture juive  fut la cause de la multiplication de ces phénomènes messianiques. Le succès de Shukher Ier fut de trafiquer légèrement le texte prophétique ce qui lui permit d’être cru.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD. Etudes juives
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו
  1. on ne sait pas s’il était véritablement potier ou cordonnier.
  2. 2 Klorman en 1989 et Lenowitz en 1998.
  3. 3 En dehors des prières et des textes bibliques que les Yéménites apprenaient par cœur, ils ne possédaient aucune culture juive ce qui inquiéta Maïmonide à l’époque où il écrivit son « Iguéreth Teyman » car, déjà à cette époque les faux-messies « fleurissaient » vraiment et peu de personnes étaient aptes à dénoncer les « usurpateurs

 Le billet de Sivan Rahav-Meir : L’unité juive cachée – encore 2 histoires :

Voici deux nouveaux exemples qui m’ont été envoyés :
Brody, un jeune Américain, est venu récemment en visite en Israël depuis Boston. Il a visité le Caveau des Patriarches, guidé par Mordekhaï Hellinger, qui lui a fait mettre les téfilines – pour la toute première fois de sa vie (!). Mordekhaï lui a parlé du capitaine Ori Shani, habitant du lieu, tombé en héros le jour de Sim’hat Torah. Brody, ému par la personnalité d’Ori, a déclaré vouloir désormais mettre les téfilines tous les jours en sa mémoire. Il est aussitôt allé acheter une paire chez Tefillin Hébron, tout près.
Yehoshoua Shani, le père d’Ori, a reçu un appel aussi surprenant que bouleversant : l’âme de son fils, Ori, venait de toucher celle d’un jeune juif inconnu de Boston, qui s’engageait à mettre les téfilines « pour le mérite de votre fils ».
Au même moment, dans une unité de soins intensifs de l’hôpital Shaaré Tsedek, Rivka Moshel veille son fils Yoni, grièvement blessé dans un accident de voiture, que la famille soupçonne d’être un attentat à caractère nationaliste. Ils ont fait leur Alya depuis l’Amérique. Cette semaine, Rivka a confié à une amie américaine sa douleur : Yoni n’a jamais manqué un seul jour de téfilines depuis sa Bar Mitsva – et aujourd’hui il est inconscient, branché aux machines.
Le lendemain, elle a reçu ce message bouleversant : « Je suis Steve, étudiant américain. J’ai entendu parler de Yoni par ton amie. Je ne sais pas comment mettre les téfilines et je ne me souviens plus de la dernière fois que je les ai mis… mais je m’engage à commencer – pour Yoni. Chaque jour, je t’enverrai un selfie avec les téfilines. » La mère de Yoni m’a montré les photos qu’elle reçoit chaque matin. « C’est mon oxygène », dit-elle. Priez pour la guérison complète de Yona ben Shayna Rivka.
Ce ne sont pas des légendes.
En ces temps éprouvants, ces deux « petites » histoires ne font pas la une… mais ensemble, elles racontent une vérité bien plus grande : le peuple d’Israël se renforce et se rassemble.

JForum.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires