Alexandre le Grand a conquis Gaza après 3 mois de combats

Le chroniqueur Jean-Pierre Filiu offre dans un article au journal le Monde, une réflexion sur l’histoire tourmentée de Gaza, comparant la guerre actuelle à des événements du passé, notamment le célèbre siège de la cité par Alexandre le Grand en 332 avant notre ère. Cette analyse met en lumière les transformations que cette région a subies au fil des siècles, de l’oasis prospère à l’enclave assiégée d’aujourd’hui.

Historiquement, Gaza a prospéré en tant que carrefour commercial vital entre le Levant et l’Égypte, avec une position géographique stratégique et un débouché méditerranéen pour les caravanes en provenance de la péninsule Arabique. Cependant, l’établissement d’Israël en 1948 a transformé ce carrefour en une « bande » de 360 kilomètres carrés, encadrée par les lignes du cessez-le-feu israélo-égyptien au nord et à l’est.

La population de Gaza a connu des bouleversements majeurs avec l’arrivée de deux cent mille réfugiés palestiniens lors de la création d’Israël, exacerbant les tensions parmi les quatre-vingt mille habitants locaux. Ce changement a transformé Gaza, autrefois un carrefour prospère, en une enclave surpeuplée, devenant naturellement un foyer du nationalisme palestinien. Le retrait unilatéral d’Israël en 2005 a affaibli l’Autorité palestinienne, ouvrant la voie à la prise de contrôle du territoire par le Hamas en 2007.

Dans les annales de l’Antiquité, la ville de Gaza émerge comme un témoin silencieux de siècles tumultueux. Remontant à l’époque de Cyrus le Grand en 539 avant notre ère, Gaza était une place fortifiée aux portes de l’Égypte, une garnison perse sous l’autorité de Cyrus. L’histoire se déroule ensuite sous le règne de Cambyse en 525 avant notre ère, lorsque la cité est conquise. Hérodote, l’historien grec, la nomme « Cadytis » au siècle suivant, décrivant un paysage où un « roi des Arabes » gouverne, orchestrant les « comptoirs maritimes » avec une autonomie empreinte d’ombrage.

Filiu remonte également dans le temps pour évoquer les affrontements séculaires à Gaza, soulignant l’importance de cette région dans les luttes entre les empires. Le siège mené par Alexandre le Grand en 332 avant notre ère est particulièrement illustratif, avec son sol sablonneux rendant les techniques de siège traditionnelles inefficaces. Des opérations épuisantes de sape et de contre-sape ont été nécessaires pour vaincre les défenseurs de Gaza.

L’année 333 avant notre ère marque un tournant significatif avec l’avènement d’Alexandre le Grand. Après avoir écrasé les armées perses à Issos, près d’Antioche, Alexandre se tourne vers Gaza sur la route vers l’Égypte. La garnison perse, sous le commandement du « roi » Batis et renforcée par des mercenaires arabes, résiste farouchement, refusant de se soumettre à l’avancée macédonienne.

Le siège qui s’ensuit en 332 avant notre ère devient une épopée dirigée par Alexandre en personne, déployant des stratégies de siège sophistiquées. Ce fut le début d’un siège de 3 mois mené par Alexandre lui-même en 332, au cours duquel il fut contraint de creuser des tunnels – selon l’historien romain Quintus Curtius – et Alexandre ne put se déclarer victorieux qu’après 100 jours. Il a alors fait massacré toute la population masculine, tout en réduisant en esclavage les femmes et les enfants et en pillant une richesse de butin, 10 navires, avant de remettre la ville en ruine à la colonisation grecque.

La confrontation atteint son apogée lorsque le conquérant lui-même est blessé au moins une fois au cours de cette lutte acharnée.

Ces événements anciens illustrent la complexité des enjeux historiques qui ont forgé le destin de Gaza. La ville, tantôt sous le joug perse, tantôt défendue par des mercenaires arabes, témoigne de la rivalité entre empires. La ténacité de Gaza face à Alexandre le Grand reflète son statut de carrefour convoité aux portes de l’Égypte.

Alexandre le Grand se serait prosterné devant Shimon HaTzaddik

Bien qu’il n’y a pas de preuve historique solide suggérant qu’Alexandre le Grand ait directement protégé les Juifs du royaume d’Israël. Selon la tradition juive et des écrits historiques ultérieurs, il y a des récits qui suggèrent une rencontre pacifique entre Alexandre et les prêtres juifs à Jérusalem.

Selon la légende, lorsque Alexandre le Grand a conquis la région, il aurait été accueilli de manière favorable par les prêtres juifs de Jérusalem. Selon le Talmud, le grand prêtre Shimon HaTzaddik (Simon le Juste) aurait rencontré Alexandre à l’extérieur de Jérusalem. Alexander aurait descendu de son cheval et se serait prosterné devant Shimon HaTzaddik. Quand on lui a demandé pourquoi il faisait cela, Alexandre aurait répondu qu’il avait vu le visage du grand prêtre dans ses rêves avant chaque bataille victorieuse.

La tradition juive raconte également que Shimon HaTzaddik aurait montré à Alexandre le passage prophétique du Livre de Daniel, où un empereur grec était prophétisé comme le destructeur de l’empire perse. Alexandre aurait reconnu ce passage comme faisant référence à lui-même et aurait traité les Juifs avec respect.

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