Libye : selon M. Le Drian, l’argent des passeurs de migrants est utilisé pour le trafic d’armes

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L’Union européenne a ainsi décidé de passer à la phase 2 de son opération EUNAVFOR MED, lancée en juin en Méditerranée afin de casser le modèle économique des passeurs de migrants établis sur les côtes libyennes.

Concrétement, les navires européens engagés dans cette mission pourront arraisonner toute embarcation suspecte et interpeller les passeurs s’ils se trouvent à bord, à condition que cela se fasse dans les eaux internationales.

Plusieurs membres de l’UE ont ensuite fait part de leur intention de renforcer leur présence au sein d’EUNAVFOR MED.

L’Allemagne, qui compte déjà deux navires dans cette opération, a annoncé la mobilisation de 950 militaires. Le Royaume-Uni a quant à lui décidé l’envoi de la frégate HMS Richmond. « La Royal Navy a porté secours à des milliers de gens en danger mais il est clair que nous devons nous attaquer aux groupes criminels qui sont derrière tout ça. Il est donc important que nous passions à une nouvelle phase de la mission », a commenté, cette semaine, Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense.

Quant à la France, qui, avec un Falcon 50 et ses moyens satellitaires, a pris une part active à la phase 1 de l’opération EUNAVFOR MED, ayant consisté à recueillir du renseignement sur les réseaux de trafiquants, il est question de déployer une frégate dotée d’un hélicoptère et embarquant des commandos marine.

Dans un long entretien accordé au quotidien Le Monde, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué les enjeux de cette opération. « Les moyens militaires ont pour objectif d’intercepter et de dissuader les passeurs. La première chose est de sauver les migrants, puis de détruire les bateaux et d’emprisonner les passeurs », a-t-il dit.

S’en prendre aux réseaux de passeurs est d’autant plus nécessaire que certains d’entre eux ont partie liée avec les trafics d’armes dans la bande sahélo-saharienne.

« L’argent des passeurs sert aussi au trafic d’armes dans l’ensemble de la zone qui va de la Libye aux régions où se trouve Boko Haram [ndlr, groupe jihadiste nigérian lié à l’État islamique]. Nous l’avons constaté », a confié M. Le Drian.

Selon l’agence européenne de coopération policère Europol, le nombre de personnes impliquées dans les réseaux de passeurs serait de l’ordre de 30.000. « Rien que cette année, nous avons rassemblé des informations sur 30.000 suspects et leurs associés », a ainsi révélé, cette semaine, son directeur, Rob Wainwright.

Une autre raison – majeure – est le « risque d’infiltration » de jihadistes depuis la Libye, même si, selon le ministre, il « n’est pas avéré pour le moment ». Mais « si le chaos se poursuit en Libye, et d’autant plus que Daesh (EI) est présent autour de Syrte, des infiltrations pourraient prendre ce chemin, bien plus probablement qu’à partir des camps de réfugiés syriens », a expliqué M. Le Drian, qui se dit « très vigilant ».

Posté dans Afrique, Défense européenne, Forces navales par Laurent Lagneau Le 19-09-2015

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