Saint-Denis (Seine Saint-Denis, France) : rue Gabriel-Peri, zone pietonniere

Samuel Mayol, le directeur de l’IUT de Saint-Denis, s’est fait agresser hier soir vers 22h30 en bas de chez lui, en promenant son chien. Il téléphonait à un ami lorsqu’un homme lui a sauté dessus avant de lui frapper violemment la tête contre le mur trois fois de suite. Son agresseur lui a ensuite lancé un gentil « On va te buter ! » et puis s’en est allé en courant.

Bilan : une semaine d’Incapacité Temporaire de Travail. Depuis qu’il a révélé  de graves dysfonctionnements auxquels il a mis fin dans le département Techniques de Commercialisation de son IUT – le préjudice pour l’université se serait monté à 196 000 euros pour 4 831 heures de cours non effectuées si le pot aux roses n’avait pas été découvert – Monsieur Mayol a déjà dû déposer plus de trente plaintes en dix-huit mois. Avec le succès que l’on constate aujourd’hui.

Le conflit se complique d’une dimension communautaire. Depuis que Samuel Mayol a voulu interdire la vente non autorisée de sandwiches par « L’ouverture », une association étudiante étrangement proche du site « Bayt Ul Mahdi »,  des chiites imamites très moyennement progressistes qui ne rigolent pas dans leur présentation: «  Nous sommes des hommes et des femmes musulmans attachés à l’Islam originel… » et récupérer les clefs de leur local pour qu’il bénéficie aussi aux autres associations étudiantes, les ennuis ont commencé. Par une alerte à la bombe le 3 Février 2014, jour où il devait récupérer les clefs du local.

Et  lorsqu’au printemps 2014, Rachid Zouhhad, directeur du département Techniques de Commercialisation est officiellement destitué lors d’un conseil de l’IUT, la guerre devient nucléaire. Menaces, y compris de mort, passage à tabac un soir de mai 2014, traumatisme familial d’un an de vie les volets fermés,  sa voiture cassée dans son parking personnel, messages antisémites gravés sur la porte d’une de ses collaboratrices. Et face à cela… rien.

Sans aucune protection physique, Mayol s’est fait abandonner par sa hiérarchie, ses camarades du PS, et ses « frères » du Grand Orient. Cerise sur le gâteau, le président de Paris 13, Jean-Loup Salzmann, n’a pratiquement pas réagi.

Certes, ce samedi matin, la ministre de l’Éducation Nationale assure le directeur de l’IUT de son «soutien», dans un communiqué qui ne manquera pas d’inquiéter les coupables : «Les ministres souhaitent que le coupable de cette agression puisse être identifié dans les plus brefs délais afin que cessent ces agissements répétés». Ils sont certainement aussi contre la guerre, la pauvreté et la pluie qui mouille ces ministres.

Depuis dix-huit mois que dure la plaisanterie, il serait peut-être temps de réagir ailleurs que sur Twitter. Avant qu’un malheur n’arrive. On dit bien “jamais deux sans trois…”  Et si un ministre averti en vaut deux, que vaut un ministre averti incapable de protéger le directeur de l’IUT de Saint-Denis ?

Causeur

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