Le Commandant-adjoint des forces de Daesh sur le Golan Syrien a été tué jeudi 24 mars après-midi

Les sources des renseignements militaires de Debkafile annoncent en exclusivité que le Commandant en second des Forces de Daesh (Shahada ou Brigades des Martyrs de Yarmouk) dans le Sud de la Syrie comprenant le Golan du côté syrien, Abu Diab Al-Nablusi, a été tué jeudi après-midi, lors d’une bataille qui se déroule à juste 5 kilomètres à l’Est de la frontière israélienne. Daesh-Yarmouk emploi des tanks et de l’artillerie dans ces combats contre des forces conjointes du Front (Jabhat) Al Nusra et de l’Armée Syrienne Libre. On entend clairement les échos de cette bataille, qui fait rage depuis dimanche dernier, 20 mars, du côté israélien de la frontière. 

En ce qui concerne la situation des combats entre l’armée syrienne et Daesh près de Palmyre, à l’Est de la Syrie, les sources militaires affirment que l’armée syrienne a avancé de plusieurs centaines de kilomètres pour se rapprocher de la ville historique, jeudi, et reconquis une intersection conduisant aux quartiers ouest de Palmyre, mais se trouve encore à entre trois et cinq kilomètres de là. On n’a pas enregistré d’avions ni d’hélicoptères russes participant à cette offensive pour lui offrir une couverture aérienne.

DEBKAfile  24 mars 2016, 3:27 PM (IDT)

Un groupe assermenté à Daesh est en marche sur Deraa

harah_adas_illustr_resized

La Brigade des Martyrs de Yarmouk s’est emparée de la ville de Tasil

Yarmouk Martyrs Brigade fighters. (image via soutraya.com)

Les djihadistes de la Brigade des Martyrs de Yarmouk. (image via soutraya.com)

Les membres des Martyrs de Yarmouk diffusent un appel par hauts-parleurs en direction des rebelles pour qu’ils choisissent entre « L’allégeance (à Daesh), le dépôt de leurs armes ou rester chez eux ».

BEYROUTH – La Brigade des Martyrs de Yarmouk s’est emparée de la ville Tasil dans le Sud-Ouest de la Syrie, au cours du dernier cycle de combat entre ce groupe qui prêté allégeance à Daesg et les autres factions rebelles dans cette bande de territoire près du Golan.

« Des affrontements ont fait rage à l’aube entre les Brigades des Martyrs de Yarmouk d’un côté et les bataillons islamistes appuyées par d’autres factions combattantes, dans toute la zone autour de Tasil, a rapporté l’Observatoire syrien pour les Droits de l’Homme lundi matin.

L’ONG qui retrace le conflit a ajouté que le groupe extrémiste lié à Daesh – qui a mené de longues batailles dans le sud de la Syrie contre, non seulement l’Armée Syrienne Libre, mais aussi le Front Al Nusra – s’est emparé de la ville après une courte bataille qui a fait au moins deux morts.

Les membres des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa ont diffusé un appel par hauts-parleurs imposant aux rebelles de choisir entre « L’Allégeance, la reddition de leurs armes ou de rester chez eux ».

Un certain nombre d’organes de presse pro-rebelles couvrant également les combats, affiremnt que les Brigades des Martyrs de Yarmouk ont aussi pris le contrôle du village voisin d’Adawan, à l’est de Taseel.

Shaam News ont rapporté que le groupe inféodé à Daesh a pour but « d’avancer pour prendre le contrôle de la ville de Sahem Golan, suivi par le village proche d’Hait et du point stratégique de Tel Jomo ».

« En réalisant cela, ils seront en mesure d’établir une ligne défensive pour conserver les zones déjà sous leur contrôle », explique un site militant.

Selon ce reportage, les Brigades des Martyrs de Yarmouk ont déjà commencé à prendre pour cible Tel Jomo en tirant à la mitrailleuse lourde et au mortier, tout en érigeant des monticules de terre autour de Taseel afin d’empêcher une contre-offensive des rebelles dans la région.

Nusra et Daesh se sont engagés dans des combats offensifs puis défensifs depuis la fin 2014, à l’ouest de Sahm Golan près de Deraa et de Hait ainsi que dans les zones entourant ces deux villages.

Bien que tous les médias affiliés à l’opposition affirment bien que Taseel est tombée, il y a eu des reportages contradictoires pour savoir quelles factions se sont battues contre les Brigades des Martyrs de Yarmouk,  All4Syria disant qu’Al Nusra était impliqué dans les combats alors que d’autres n’ont pas mentionné ce groupe supplétif d’Al Qaïda.  

Le Front du sud, appartenant à l’Armée Syrienne Libre est le plus grand regroupement de rebelles dans la région de Deraa, alors qu’il maintient des relations tendues de coopération/rivalité avec Al Nusra.

Le 13 avril 2015, le Front du Sud a officiellement rompu ses liens avec Al Nusra et au début août, a affirmé que le groupe inféodé à al Qaïda ne participait plus à ses côtés dans son offensive sur Quneitra.

Malgré ces déclarations médiatiques, Al Nusra a continué d’assisté les rebelles de l’ALS à se défendre contre l’offensive du régime qui a échoué, contre la ville de Busr al-Harir la province de Deraa, à la fin avril.

Le Front du Sud, lors de son assaut qui lui aussi a échoué pour prendre la ville de Deraa, s’était étroitement coordonné avec les groupes islamistes actifs dans le sud syrien, malgré les désaveux des rebelles appartenant à l’Armée libre syrienne disant que le Front Al Nusra cherchait à créer une « Armée de la conquête » dans le Sud de la Syrie.

Malgré les frictions, autant le Front du Sud qu’Al Nusra sont à couteaux tirés avec les Brigades des Martyrs de Yarmouk , qui en retour, se trouve apparemment derrière une vague de mystérieux assassinats qui se sont abattus en rafale sur la tête des commandants rebelles du secteur de Deraa.

Albin Szakola (@AlbinSzakola) à la rédaction du reportage. Amin Nasr a traduit les sources arabophones utilisées.

———————————-

Daesh sur le Golan se donne un nouveau chef saoudien

La Shuhada al-Yarmouk (Martyrs de Yaemouk), le groupe affilié à Daesh à la frontière d’Israël sur le Golan, est passé d’un leadership palestino-syrien à un chef saoudien, ce qui semble un signe éventuel que les cercles dirigeants de Daesh tentent de prendre les commandes du groupe. 

La branche de Daesh opérant à la frontière israélo-syrienne a récemment annoncé s’être désign » un nouveau chef, quelques mois après que quelqu’un d’autre se soit emparé de ce rôle.

« La Shuhada al-Yarmouk annonce avoir prêté allégeance au frère Abu Abdullah al-Madani, » a annoncé le groupe dans un message-surprise diffusé& récemment sur les réseaux sociaux. 

Toute la zone territoriale sous le contrôle de la Shuhada Al-Yarmouk se situe dans le triangle des frontières », là où se touchent les frontières de la Jordanie, d’Israël et de la Syrie, dans le sud des hauteurs du Golan et elle comprend essentiellement des résidents locaux originaires de cette zone.

La branche d’al Qaïda en Syrie, le Jabhat al Nusra a fait explosé l’un des avant-postes de Shuhada al Yarmouk en décembre 2015, tuant la majorité des dirigeants de ce groupe appartenant à Daesh, y compris son chef. Shuhada al Yarmouk avait ensuite désigné Abu Obeida al-Qahtani comme son nouveau chef. 

C’est ainsi qu’on comprend que la Shuhada al Yarmouk a, à nouveau, changé de dirigeant, et ceci bien qu’al-Qahtani est encore en vie.

Sur un site internet d’actualité appartenant à l’opposition syrienne, cette nomination est présentée comme surprenante, du fait que, entre autres raisons, ce nouveau chef est d’origine saoudienne et n’est, cette fois, pas natif de la région. Aymen Jawad Tamimi, un chercheur éminent sur les organisations djihadistes, écrit sur son blog qu’al-Qahtani est Syrien d’origine palestinienne, vraiment originaire du camp de réfugiés de Yarmouk, à 8 kms de Damas, à la grande différence de l’ensemble des cercles dirigeants assassinés par al Nusra, dont les racines se situaient dans la zone même d’opérations du groupe. 

 

Former head of Shuhada al-Yarmouk, Abu Ali al-Barid, assasinated in December
L’ancien chef de Shuhada al-Yarmouk, Abu Ali al-Barid, assassiné en Décembre au milieu de ses adjoints. 

Mais plus surprenant que ses origines mêmes, la façon dont il a été titularisé est aussi inhabituelle. Tamimi a tweeté en direction d’un homme appelé Abu al-Bara’a, qui appartient à cette organisation, que « c’est la première fois que le chef d’une organisation terroriste démissionne de son poste au pouvoir et demeure au sein de cette même organisation ». 

Abu al-Bara’a répond en disant que « al-Qahtani reste au sein de l’organisation et sera sous le commandement d’al-Madani ». Selon ce même compte twitter, al-Madani a combattu contre les Soviétiques en Afghanistan dans les années 1980 et a pris part aux batailles de la Shuhada al Yarmouk contre le Jabhat al Nusra. 

Selon Tamimi, plusieurs hauts membres dirigeants de ce groupe appartenant à Daesh ont commencé à soulever des questions sur cette nomination inhabituelle. Apparemment, al-Qahtani aurait demandé que la centrale de Daesh à Damas lui envoie quelqu’un pour le remplacer, et personne ne sait pourquoi. Certains prétendent que l’organisation était mal dirigée et ce serait ce qui a poussé l’organisme central de Daesh à intervenir.

D’autres prétendent qu’il persiste une brouille significative à l’intérieur même de l’organisation, à cause du mode de commandement d’al-Qahtani, qui a même provoqué des pertes territoriales. En même temps, la rumeur a couru qu’à la suite de cette nomination du nouveau chef, le principal organisme de Daesh à Damas a pris une série de mesures afin de renforcer sa présence sur toute la région de la frontière avec Israël, y compris par des mesures consistant à imposer une Chari’a bien plus stricte.

 

Shuhada al-Yarmouk flag
L’étendard de Shuhada al-Yarmouk

Quelles que soient les raisons des mesures qui ont été prises, on peut supposer que cela a été fait dans le but de renforcer les relations entre le commandement de Daesh et la Shuhada al-Yarmok proprement dite, qui avait tenté précédemment de demeurer semi-indépendant et focalisée sur ses ambitions locales. L’élévation de ce Saoudien à la tête de l’organisation et le processus qui a permis ce changement semble signaler un changement d’orientation stratégique au sein de Shuhada al Yarmouk.

Au cours de ces derniers jours, l’organisation a revendiqué sa responsabilité dans l’attaque à l’engin explosif contrôlé à distance contre l’avant-poste d’Ahrar a-Sham et contre l’armurerie dans la ville syrienne d’Hit, proche de la frontière avec Israël dans le sud des hauteurs du Golan. Ahrar a-Sham est une autre organisation salafiste, fréquemment associée au Jahbat al Nusra.

En début mars, une voiture piégée a explosé dans les quartiers-généraux du Front Révolutionnaire Syrien, dans les faubourgs de Quneitra sur la frontière avec Israël, tuant 18 personnes du groupe, dont 4 commandants importants. Ce groupe est affilié à des rebelles non-islamistes, (malgré les alliances compliquées dans le secteur). Alors que Shuhada al-Yarmouk n’a pas revendiqué sa responsabilité dans l’attaque, l’allusion à son implication est évidente.

L’homme d’affaires israélo-américain Moti Kahana est l’une des personnes qui observe avec le plus d’anxiété les évolutions de ce côté : il est Président de l’organisation d’aide Amaliya qui a travaillé tout récemment pour créer une « zone de sécurité et de refuge » à la frontière israélienne pour les Syriens et Druzes qui vivent dans cette zone. Il a déclaré à Ynet que seule une zone de sécurité du type qu’il envisage sera en mesure d’empêcher Daesh de contrôler encore plus de territoire sur la frontière syrienne avec Israël.

Roi Kais

Publié le : 21.03.16, 11:08 / Israel News

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires