Lors de la réunion préparatoire du 147e conseil de la Ligue arabe, tenue lundi au Caire, l’Arabie saoudite, le Bahreïn et les Émirats ont formulé des réserves quant au point relatif à la solidarité et au soutien de la Ligue au Liban en ce qui a trait à l’action du Hezbollah contre Israël.

Dans les milieux politiques, on liait hier cette position aux propos du chef de l’État tenus récemment et dans lesquels il soutenait le maintien des armes du Hezbollah, ainsi qu’aux attaques lancées par Hassan Nasrallah contre le royaume wahhabite.

Cette prise de position de trois des pays du Golfe est importante, dans la mesure où elle intervient près de deux mois après la visite de Michel Aoun en Arabie saoudite. Ce tout premier voyage présidentiel avait contribué à « briser la glace » entre Beyrouth et Riyad, comme l’ont affirmé plusieurs participants au voyage.

Ce tableau fait dire à certains que la réserve saoudienne, bahreïnie et émiratie tend à démontrer combien les efforts menés par le chef de l’État pour normaliser les relations libano-arabes font face à des obstacles. Certaines sources diplomatiques, citées par al-Markaziya, croient savoir toutefois qu’au bout du compte, rien n’affectera les rapports du Liban avec les pays du Golfe. Selon les mêmes sources, le royaume wahhabite modifiera sa position par rapport au Liban lors du sommet arabe prévu en Jordanie le 29 mars courant.

C’est à la faveur du même optimisme que s’explique le fait que les formations du 14 Mars se sont abstenues d’entrer en polémique avec le chef de l’État suite aux réserves exprimées lundi par les Émirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite.

Un responsable des Forces libanaises indique, dans ce cadre, à L’Orient-Le Jour que l’attitude de Riyad (et des autres capitales du Golfe) concerne les actions du Hezbollah, « dans la mesure où le royaume établit une nette distinction entre le Liban et le parti chiite ». Pour ce responsable, « Michel Aoun est désormais conscient de la sensibilité du dossier de l’arsenal du Hezbollah ». Et de minimiser l’impact des prises de position du chef de l’État : « Le soutien au Hezb n’est qu’une prise de position passagère », affirme-t-il.

La « crainte » du courant du Futur
Du côté de la Maison du Centre, le courant du Futur, et en vertu des accords politiques conclus avant la tenue de l’élection présidentielle, semble déterminé à maintenir une bonne relation avec Baabda. Ainsi, Ammar Houry, député de Beyrouth, s’est contenté, dans une déclaration à L’OLJ, d’exprimer (sa) « crainte » d’un retour des rapports libano-saoudiens à la phase précédente.

Moustapha Allouche, coordinateur de la formation haririenne à Tripoli, se veut plus ferme : « Nous ne pouvons plus continuer à prendre des positions de ce genre et espérer que les autres comprennent notre action et la justifient », dit-il à L’OLJ, avant de poursuivre : « M. Aoun et ses conseillers devraient accorder la priorité à l’intérêt du Liban. » Pour Moustapha Allouche, « il semble que la dette politique que M. Aoun devrait rembourser au Hezbollah soit plus importante que l’intérêt national ».

À Saïfi, les Kataëb mettent l’accent sur l’importance de la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes. Élie Marouni, député de Zahlé, estime ainsi que « la dynamisation des relations avec les pays du Golfe est nécessaire, d’autant que le secteur du tourisme s’attend à un progrès suite à la visite du chef de l’État en Arabie saoudite ». « Les pays du Golfe ne sont pas des associations caritatives et ne soutiendront pas des pays hostiles. Or nous avons besoin de l’aide de ces pays, notamment sur le plan militaire », souligne-t-il.

Le Hezbollah… « une réalité »
De leur côté, les proches de la présidence semblent vouloir réduire la portée politique et diplomatique de la triple réserve formulée au Caire. Interrogé par L’OLJ, Nicolas Tuéni, ministre d’État contre la corruption, souligne que la position du Liban est claire. Le Hezbollah est représenté dans un cabinet présidé par Saad Hariri. Selon le ministre proche de Baabda, « le chef de l’État ne peut pas nier l’existence d’une formation politique qui représente une bonne part de la population libanaise ». Selon M. Tuéni, « l’Arabie est un pays cher et ami, et ce n’est pas contre lui que le chef de l’État a pris position ».

OLJ

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Jg

Aucune confiance d un cote comme de l autre ! Ce pays est une province de l iran qui se finance a beyrouth , entre autre .