• Pourquoi Jérusalem est-elle si importante pour la Turquie?
• La Turquie, qui soutient le Hamas, occupe une présence croissante à Jérusalem-Est, comme en témoignent les drapeaux turcs qui flottent là-bas. Son influence peut même être observée dans les restaurants locaux et les magasins de vêtements.
• Le soutien turc au Hamas explique également l’apparition de drapeaux turcs parmi les manifestants palestiniens lors de la confrontation à Gaza.
• La Turquie utilise le «tourisme» musulman pour prendre pied sur le Mont du Temple et d’autres lieux saints, en cherchant peut-être à en prendre le contrôle.

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Contexte général

La Turquie, sous la direction charismatique du président Recep Tayyip Erdogan, intervient dans de nombreux endroits du Moyen-Orient. Dans chaque situation locale, il prend soin de déployer ouvertement le drapeau turc.

Cependant, l’implication publique de la Turquie à Jérusalem semble être plus ostentatoire et plus frappante parce que Jérusalem est plus importante pour la Turquie que d’autres endroits dans la région.

La Turquie a montré un grand intérêt pour Gaza et Jérusalem. Il s’intéresse à Gaza parce que Gaza est dirigée par l’affilié des Frères musulmans, le Hamas, que la Turquie souhaite mettre sous son aile, et il s’intéresse à Jérusalem pour faciliter la «préservation d’al-Aqsa».

Erdogan utilise souvent le slogan «Briser le siège de Gaza» pour répandre la haine d’Israël et gagner en popularité.

La Turquie est active à Jérusalem-Est de plusieurs manières, la plus dangereuse étant son soutien à l’organisation terroriste Hamas. Le signe le plus visible de son activité est le drapeau turc volant publiquement autour de Jérusalem-Est. Beaucoup de ruelles de la vieille ville et dans les rues à l’extérieur du mur de la vieille ville ont parfois été décorées de drapeaux turcs flottant à chaque coin, y compris aux entrées du Mont du Temple, tandis que des manifestations pro-turques ont lieu sur le Mont du Temple lui-même.

Une caractéristique frappante de l’influence turque à Jérusalem-Est est le nombre de restaurants qui sont devenus des lieux de vente de shawarma turcs, avec des signes commémorant l’islamisation et les conquêtes islamiques. Notez la figure de cheval, un motif islamique proéminent, sur la photo du restaurant « Istanbul ».

Un restaurant de la rue Zah’ra qui proposait autrefois un « menu israélien » appelé « salade de Jérusalem » est devenu un restaurant turc. Tout cela exprime l’intention de la Turquie de mettre fin à «l’israélisation» des Arabes dans la partie orientale de la ville.

Cependant, récemment, après qu’Erdogan a renvoyé l’ambassadeur israélien en Israël, Israël a expulsé le consul de Turquie à Jérusalem et en Cisjordanie à Ankara. En conséquence, certains des restaurants shawarma ont enlevé leurs décorations turques. Des sources palestiniennes ont expliqué que les propriétaires commençaient à s’inquiéter au cas où les mesures israéliennes contre l’influence turque pourraient porter préjudice à leurs affaires.

Les magasins de mode arabes ont également changé et vendent maintenant des vêtements islamiques modestes (pudiques) pour les femmes dans le style turc. Un magasin de mode turc moderne a fermé ses portes après très peu de temps.

Un centre culturel turc a ouvert ses portes, proposant des cours de turc, des concerts de musique turques et des conférences culturelles, qui renforcent les liens entre les habitants de Jérusalem-Est et la culture turque.

Une grande quantité de propriétés a été achetée à Jérusalem-Est, dont la plus grande partie a un passé historique turc.

Deux institutions turques à Jérusalem-Est ont été impliquées dans les achats de propriété – Kanadil et TIKA. Kanadil a été fermé récemment par Israël en raison de son implication dans le financement de la terreur. ¹

La Turquie a également infiltré l’establishment musulman de la ville, principalement le Conseil musulman suprême, dirigé par le chef du conseil Sheikh Ikrimah Sabri. Il y a également eu une tentative de prise de contrôle de la «rue» de Jérusalem-Est avec l’aide du Mouvement islamique en Israël, dirigé par le dirigeant musulman israélien Sheikh Raed Salah.

Pendant ce temps, la Turquie prend le contrôle des mosquées sur le Mont du Temple via le tourisme religieux turc.

Récemment, des «touristes» turcs ont affronté des juifs orthodoxes qui prient et étudient sur le tombeau de Samuel à Nebi Samuel, situé dans la banlieue de Jérusalem. ²

Dans le même temps, des sources israéliennes impliquées dans les affaires de Jérusalem-Est nous ont informés que jusqu’à présent, la Turquie n’a pas formellement contesté l’autorité d’Israël sur la partie orientale de la ville. Tous les travaux de restauration sur les sites turcs sont effectués avec une licence, et toutes les fouilles archéologiques qu’ils effectuaient étaient sous l’autorité et la supervision du Département des antiquités israéliennes. « Quand ils ont mis en place un drapeau turc sur un site, nous leur avons dit de l’enlever, et ils l’ont fait », ont déclaré les sources. Selon ces sources, « étant donné qu’il n’y a pas beaucoup de sites ottomans, ils élargissent maintenant leurs activités aux sites mamelouks car ils sont également d’origine turque ».

Implication de la Turquie dans le système politique islamique à Jérusalem-Est

La Turquie connaît deux points faibles dans le système politique de l’est de Jérusalem : le Hamas y est relativement faible³, et le parti islamique le plus important, le Parti de la libération islamique⁴ est opposé à la Turquie⁵. Bien qu’à ce stade son opposition soit verbale et non physique, à l’avenir ce parti pourrait saboter les activités turques à Jérusalem-Est.

En outre, selon des sources bien informées à l’est de Jérusalem⁶ , le Parti de la libération islamique est devenu pro-iranien parce que « le fondateur du Jihad islamique, Fathi Shqaqi, était membre du Parti de la libération islamique, avant de fonder le Jihad islamique palestinien, et il est possible qu’il n’ait jamais abandonné le mouvement. « 

Même si les forces pro-turques et pro-iraniennes sont actuellement hostiles les unes envers les autres, les événements en Syrie ont laissé ouverte la possibilité qu’ils pourraient éventuellement unir leurs forces à Jérusalem ⁷.

Les méthodes de la Turquie à Jérusalem-Est

La méthode d’influence de la Turquie à Jérusalem-Est peut être perçue à travers plusieurs organisations gouvernementales turques se présentant comme des ONG (organisations non gouvernementales), qui servent, selon plusieurs témoignages troublants, de vitrines à l’organisation terroriste de l’IHH.

Qu’est-ce que l’IHH?

La Fondation pour l’Assistance Humanitaire (ou IHH) est une ONG qui prétend, comme son nom semblerait l’indiquer, fournir de l’aide humanitaire. Cependant, selon l’ancien chef du département antiterroriste en Turquie, Ahmet Sait Yayla, c’est une organisation terroriste qui collabore avec Daesh. ⁸

L’IHH a été fondée pendant la guerre au Kosovo, et ses activités se sont étendues à tous les endroits qui étaient autrefois sous la domination de l’Empire ottoman, ou à l’endroit où les Ottomans aspiraient à régner. Ceux-ci comprennent les pays de langue turque dans l’ex-Union soviétique et la Russie aujourd’hui. Par exemple, l’IHH a organisé une gigantesque manifestation contre la Russie en Tchétchénie ^9, ce qui peut aussi indiquer son implication dans la guerre qui s’y déroule. Le leader de l’IHH, Bulent Yildirim, a appelé les participants à la manifestation à « aller faire ce qui doit être fait« . Parmi les slogans que les manifestants ont criés, il y avait : « Tueurs Russes, Sortez de Tchétchénie! » , « Sortez de la Palestine! « Et » tueurs Américains, sortez du Moyen-Orient! « 

Israël a été exposé aux activités de l’IHH lors de l’incident de la flottille Mavi Marmara en 2010. L’IHH était le moteur de l’organisation de la flottille, avec Erdogan. L’ancien responsable du renseignement turc Ahmet Sait Yayla, qui a occupé ce poste avant le règne d’Erdogan, a expliqué qu’Erdogan avait deux raisons de lancer le Marmara : démontrer ses liens avec le Hamas à Gaza et montrer qu’il était le défenseur de Jérusalem. En effet, l’interférence à Gaza et l’ingérence à Jérusalem sont deux expressions de la politique turque concernant le problème palestinien : le Hamas est la confrérie musulmane qui doit être préservée et Jérusalem est devenue un canal principal pour la subversion turque en quête de l’hégémonie musulmane mondiale.

La collaboration cachée de l’IHH avec la grande ONG turque TIKA est particulièrement inquiétante, car cela peut signifier que des cellules terroristes se cachent derrière les coulisses des activités culturelles, sociales et économiques.

La portée mondiale de TIKA peut être consultée sur son site Web. Par exemple, sa liste de bureaux à travers le monde montre qu’elle s’est étendue à des zones qui vivaient autrefois sous l’ancien Empire ottoman dans le monde arabe et dans les États islamiques qui sont particulièrement connus pour être associés aux Frères musulmans et à la Turquie.

Sur la page d’accueil de TIKA, ¹⁰ l’association de l’organisation avec Erdogan est très apparente, comme si l’organisation se présentait comme un porte – parole direct des politiques du président turc. Au-dessous, on trouve une grande photographie du président Erdogan.

Les activités de TIKA peuvent également être aperçues facilement sur la page Facebook de TIKA Palestine. ¹¹

L’un des articles les plus stimulants de la page concerne un événement organisé par une organisation turque différente, appelée Mirath – signifiant «héritage». Mirath a tenu une conférence sur l’histoire de la tolérance de l’Empire ottoman envers les chrétiens. Les invités à cette conférence étaient les dirigeants de l’église arménienne. De plus, les Arméniens étaient les seuls chrétiens invités. Les descendants des victimes du génocide arménien (menées par la Turquie en 1915) ont été contraints de venir à un événement célébrant la protection que les Ottomans accordaient aux non-musulmans ¹². Il convient de noter que les «touristes» turcs qui visitent la vieille ville harcèlent souvent les Arméniens qui y vivent. ¹³

Cette invitation aux dirigeants de l’Eglise arménienne à exposer des documents exprimant l’étendue de la protection ottomane aux non-musulmans ne doit pas seulement être considérée comme un acte d’impudence et une insulte, mais comme une menace affirmant que l’hégémonie turque sera bientôt restaurée et que tout un chacun ferait bien de s’y conformer rapidement sous peine de châtiment.

L’un des moyens utilisés par la Turquie pour promouvoir sa position à Jérusalem passe par le tourisme religieux. ¹⁴ Groupes organisés de touristes, qui, selon des sources israéliennes, sont composés de chômeurs turcs qui participent à ce projet en échange d’un paiement ¹⁵ pour venir à Jérusalem. Le but de leur voyage n’est pas de profiter des sites de la ville, mais de démontrer une présence turque sur le Mont du Temple.

La première personne à promouvoir le tourisme religieux musulman à Jérusalem a été le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, mais il a rencontré une forte opposition des Frères musulmans et surtout de leur principal prédicateur, le cheikh Al-Qaradawi, qui vit au Qatar. Celui-ci a accusé l’appel d’Abbas pour le tourisme musulman à Jérusalem d’être un appel à la normalisation avec Israël¹⁶

En regardant comment les hôtels de Jérusalem se sont préparés à l’arrivée des touristes musulmans qui n’y sont jamais venus, il est facile de voir que ce ne sont pas des pèlerins pacifiques, mais des visiteurs arrivant avec des émotions extrêmes à exprimer. Les hôtels de Jérusalem-Est ont accroché des images exprimant l’esprit de ce type de tourisme, et ces images parlent d’elles-mêmes.

Malgré la décision de la Turquie d’envoyer des pèlerins à Jérusalem, les Frères musulmans, y compris le Hamas, intensifient leur opposition à ce mouvement. Pour cette raison, il n’y a pas d’autres touristes religieux musulmans passionnés en dehors des pèlerins de Turquie. Cependant, on peut apercevoir beaucoup de touristes musulmans à Jérusalem circulant libres et heureux, appréciant leurs vacances, et qui ne sont pas mobilisés en tant que fauteurs de troubles musulmans.

Quel est le but de ce tourisme religieux? Puisque l’organisation terroriste de l’IHH est probablement derrière les organisations turques opérant à Jérusalem, on peut en déduire que le but ultime de ce tourisme religieux est quelque chose qui ressemble à l’épisode de la flottille du Mavi Marmara. En d’autres termes, il peut s’agir de «conquérir» le Mont du Temple d’Israël en le submergeant par des masses de pèlerins qui déclareront l’avoir rétabli sous la domination musulmane.

Cette évaluation n’est pas une conjecture sans fondement. Il est basé sur l’analyse des panneaux apparus sur une plate-forme lors d’une conférence des chefs de prière des mosquées, tenue à Istanbul le 14 juillet 2017. On l’a appeléé la « tribune al-Aqsa ». ¹⁷ Les panneaux montrent les pèlerins brandissant des drapeaux et des tentes dans lesquels les pèlerins se tiennent assis. En outre, lors de la conférence, il a été déclaré que son but était d’enseigner aux dirigeants de la prière, à travers le monde musulman, l’importance de Jérusalem et la nécessité de la libérer. De cette façon, le travail de prise du Mont du Temple aura lieu après une période d’entraînement dans les mosquées, tout autour du monde musulman, accompagnant cet acte de contrôle par des événements de soutien dans le monde musulman et aussi en Europe.

Sur la photo ci-dessus, vous pouvez voir le Temple juif sur le Mont du Temple (à gauche) en face d’al-Aqsa (à droite). Les Turcs veulent montrer la menace des Juifs qui cherchent à restaurer le Temple juif pour rallier le monde islamique et sauver al-Aqsa.

Qui met en œuvre la politique turque?

Outre les organisations turques représentant les intérêts de la Turquie, des personnalités locales sont également impliquées. Parmi elles, le leader du Mouvement islamique du nord en Israël, Raed Salah, et le chef du Conseil musulman suprême sur le Mont du Temple, Sheikh Ikrimah Sabri.

Cette publicité pour un événement en l’honneur de Jérusalem appelé « Soirée de Résurrection 2 » décrit le leader du Mouvement Islamique Cheikh Raed Salah comme le « gouverneur » ou Muhafiz de Jérusalem, et son assistant nommé Husam Abu Leil.

Cheikh Husam Abu Leil est un religieux musulman extrémiste d’Ein Mahil en Galilée. Selon sa page Facebook ¹⁸, il est profondément impliqué dans ce qui se passe sur le Mont du Temple et il est connu des services de sécurité en Israël.

La Turquie a-t-elle déjà mis secrètement en place sa propre administration à Jérusalem-Est? Qu’est-ce que cela signifie exactement que le rôle de « gouverneur » de la ville ait été attribué à un citoyen israélien?

Dans cet esprit, il convient de noter que son principal représentant, Sheikh Ikrimah Sabri, porte déjà des vêtements blancs de prêtre représentant l’establishment religieux turc. Est-il censé servir de mufti de Turquie sur le Mont du Temple?

Selon des sources à Jérusalem-Est, il est très proche d’Erdogan et dispose d’une ligne téléphonique directe avec lui. Beaucoup de gens à Jérusalem-Est utilisent ses services pour assurer la liaison avec le dirigeant turc.

Voici e dépliant officiel du Conseil suprême musulman, la voix du Conseil. Erdogan et le drapeau turc apparaissent sur la première page (en bas).

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Remarques