En presque 500 pages, ce beau livre largement illustré raconte les 150 ans de la grande synagogue de la Victoire à Paris, intimement liée à l’histoire du judaïsme français.

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Cet ouvrage collectif a vu le jour sous la co-direction de Jacques Canet, président de la synagogue de la Victoire, et de Claude Nataf, historien et vice-président de la commission française des archives juives.

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Il rassemble les travaux de 18 auteurs, historiens spécialisés dans divers aspects de l’histoire du judaïsme français ou fidèles de la synagogue, retraçant l’histoire de ce lieu emblématique et indissociable de celle du judaïsme français.

« C’est une cathédrale », abonde son président Jacques Canet, rappelant que le bâtiment est le siège des grands rabbins de France et de Paris, et qu’il abrite dans ses dépendances les services centraux et parisiens du Consistoire.
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Jacques Canet, président de la Grande Synagogue de Paris (Synagogue de la Victoire)
En 1867, Napoléon III décidait l’édification à Paris de la Grande synagogue de la rue de la Victoire, devenue au fil des années lieu emblématique de rassemblement de la communauté juive, « navire amiral du culte israélite, à l’instar de ce que peut représenter Notre-Dame de Paris pour les catholiques », décrit le grand rabbin de France Haïm Korsia, en avant-propos de beau livre consacré à l’édifice.
Sur un terrain offert par la famille impériale à la ville, un vaste édifice de style roman, néo-byzantin et Second empire s’élève, orné d’un escalier d’honneur, de fenêtres et rosaces en vitrail, de candélabres en bronze doré. Le chandelier en argent massif est un don des Rothschild, principaux mécènes du monument – les descendants ont toujours leurs noms gravés sur un banc.
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Dans le Paris d’Haussmann, c’est donc le quartier de l’Opéra et de la gare Saint-Lazare, qui monte alors, où se multiplient les grands théâtres, cafés, magasins et autres hôtels, qui est choisi pour l’édification de la synagogue de la Victoire, siège du grand rabbin de Paris, lieu d’où le grand rabbin de France délivre ses messages de portée nationale.

Dès le chantier de construction, dont la livraison est retardée à cause de la Commune, « l’histoire de cette synagogue est le reflet de l’histoire du judaïsme français et de l’histoire de France », souligne l’historien.

La synagogue de la Victoire ne sera ouverte au public qu’en 1875, retardée dans son chantier par la guerre de 1870 et la Commune. Meurtrie avec ses fidèles « morts pour la France » en 14-18. En 1916, Raymond Poincaré est ainsi le premier président de la République à assister à un office à la Victoire, en hommage aux israélites qui sont en train de mourir au champ d’honneur.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la synagogue est la cible d’un attentat à la bombe en 1941, et sa majestueuse arche sainte (contenant les rouleaux de la Torah) est profanée l’année suivante par des miliciens.
 Miraculeusement, les rafles n’ont pas atteint ce « centre de résistance spirituelle au nazisme », selon les mots de Jacques Canet.
Mai-1968 est passé par la Victoire, mais à front renversé: des étudiants occupent des locaux attenants à la « syna » pour obtenir – avec succès – que l’orgue (classé) se taise lors du shabbat et que les choeurs ne soient plus mixtes mais masculins, en vertu d’une stricte lecture de la loi juive. Plus tard, le recours au micro sera supprimé lors des offices de fin de semaine.
– Orthodoxe moderne –
Les responsables communautaires maintiennent une forme de séparation entre hommes, assis dans la nef, et femmes, accueillies dans les tribunes latérales. Mais pour orthodoxe qu’il soit, le judaïsme du Consistoire, a fortiori celui de la Victoire, se veut moderne, laïque, ouvert. Cette synagogue « a toujours été à l’avant-garde du dialogue interreligieux », fait valoir le grand rabbin Korsia.
Le lieu se veut accueillant à « toutes les sensibilités de la communauté ». Fondé par des ashkénazes et attaché au rite alsacien-rhénan, il abrite deux oratoires égyptien et tunisien.
Vaisseau amiral du judaïsme français plutôt que synagogue de quartier, moins religieuse que d’autres, la Victoire demeure avant tout le cadre des grandes cérémonies officielles.
« C’est le lieu où des présidents, des Premiers ministres viennent dans la douleur prendre dans leurs bras la communauté juive nationale, et parfois dans l’allégresse fêter de beaux moments », résume Haïm Korsia. C’est ici que la journée du 11 janvier 2015 s’est achevée, après la marche historique organisée à la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher.
Tout en disant leur attachement à Israël, la Victoire, et les synagogues consistoriales avec elle, continuent d’élever chaque semaine une « prière pour la République française ». « Elle devrait être dite dans les églises, temples et mosquées », relève Jacques Canet.
Pour se procurer le livre contacter  infos@lavictoire.org   85E
Adaptation par Joël Guedj

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