La Réserve en Israël : Entre Inégalités et Désenchantement

Les réservistes israéliens font face à des conditions de service extrêmement variées, qui engendrent des frustrations et des désillusions. D’un côté, certains réservistes travaillent des mois durant dans des conditions difficiles sur le terrain, tandis que d’autres, au quartier général, reçoivent un salaire supplémentaire pour seulement deux heures de service par semaine. Cette inégalité de charge et de rémunération crée une profonde exaspération parmi les soldats.

Des commandants ont recours à des plateformes comme Facebook pour recruter des officiers pour des missions courtes, offrant de généreuses rémunérations et des jours de réserve en échange. Ce système engendre un épuisement considérable chez les réservistes déployés sur le terrain, qui ressentent une grande injustice face à ceux qui profitent de la situation sans en supporter le poids.

Lior, un réserviste, décrit une routine épuisante. Il sert dans le nord et s’apprête à prendre sa retraite après près de 200 jours de service actif. Il évoque les difficultés financières et personnelles que ce service impose, notamment pour les travailleurs indépendants. La société, souvent indifférente, ne comprend pas toujours le sacrifice de ces réservistes, les dévalorisant parfois.

À l’opposé, certains réservistes, comme N., bénéficient de conditions de service nettement plus confortables. Ils reçoivent des journées de réserve bien rémunérées pour une présence minimale. Cette situation a conduit à un « marché » de jours de réserve, où des commandants cherchent à combler des postes avec des offres attractives. Des groupes sur Facebook, Telegram et WhatsApp sont dédiés à ces annonces, reflétant l’énorme demande de réservistes, allant des combattants aux cuisiniers.

Cette disparité crée une frustration parmi les combattants qui risquent leur vie. A., un soldat de la frontière nord, déplore le manque de reconnaissance pour ceux qui passent des mois en première ligne comparé à ceux bénéficiant de jours de réserve pour un engagement moindre. Cette situation, où tous les types de réservistes sont mis dans le même sac, exacerbe les tensions.

Les témoignages abondent sur la difficulté de concilier service de réserve et vie civile. Tal, un officier de l’armurerie, exprime son épuisement face à cette double vie. De retour à la vie civile, il peine à retrouver une routine normale après des mois de service intensif. La perspective de retourner en réserve est redoutée par beaucoup, posant des problèmes de sécurité nationale si les appels à la mobilisation ne sont plus suivis.

L’armée fait face à des défis croissants pour maintenir l’engagement des réservistes. Noam, servant à Gaza, prévoit des difficultés à stabiliser les effectifs pour les prochaines missions. La pression familiale et professionnelle pousse de nombreux soldats à envisager de quitter la réserve. Tal confirme cette tendance, notant que même les soldats les plus dévoués commencent à remettre en question leur engagement continu, surtout avec la menace de nouvelles missions au Liban.

En conclusion, le système de réserve israélien reflète les dysfonctionnements de la gestion militaire et les inégalités de la société israélienne. La situation actuelle met en lumière la nécessité de réformer ce système pour éviter une crise plus profonde, tant au niveau des réservistes que de la sécurité nationale.

En conclusion, il est indéniable que pour de grandes administrations comme l’armée, il est extrêmement difficile de satisfaire tout le monde. La guerre à Gaza, qui dure maintenant depuis plus de six mois, a engendré une situation inédite pour les réservistes. Les inégalités de charge de travail et de rémunération, le manque de reconnaissance pour ceux qui risquent leur vie en première ligne, et les tensions croissantes entre les différents types de réservistes soulignent les problèmes structurels auxquels l’armée doit faire face. Cette prolongation du conflit impose un fardeau considérable sur les soldats, mettant en lumière l’urgence de réformes pour équilibrer les responsabilités et les récompenses afin de maintenir la cohésion et l’efficacité des forces de réserve.

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Asher Cohen

Tsahal a pour mission de détruire une organisation terroriste de 40.000 hommes, seulement armés de FM, grenades, lances roquettes, RPG, missiles anti-chars, mais dépourvue d’aviation et de blindés. Ces 40.000 h sont hyper organisés et implantés partout sur la bande de gaza. Ils ont des dépôts de logistique, armes et munitions partout, et sont bien cachés dans une population de 2,3 millions de gazaouis qui les aide et les soutient. Ils s’approvisionnent par des tunnels passant sous la frontière égyptienne. Ils ne communiquent probablement pas entre-eux par des réseaux de téléphonie portables, ni par GPS, ni par Internet, mais par d’autres moyens, peut-être satellitaires fournis par l’Iran. Comment organisent-ils leur système militaire de santé ? Toutes les réponses à ces questions sont du ressort du renseignement militaire israélien, qui doit avoir le niveau pour cela.

Face à cela, on ne connaît pas le niveau des forces israéliennes engagées. Combien d’hommes, d’avions, de chars? Secret défense nationale ! Des vidéos ont montré une centaine de chars merkava préparés pour l’offensive de Rafah. On sait que Tsahal utilise l’intelligence artificielle, mais on ne sait pas quels moyens de guerre électronique sont utilisés, ni même pour intercepter et brouiller les communications du hamas.

Analyser l’ennemi à fond, est impératif dans la stratégie de guerre, et Israël est très faible sur ce point, donc perdant. Il faut mettre des Juifs parlant arabe au milieu de la population gazaouis, avec des grandes oreilles pour savoir ce qu’ils se disent entre-eux.

Ici, ce n’est pas une guerre conventionnelle, mais une guérilla urbaine, et chercher à attaquer l’ennemi directement de face, par la force est perdant. Il faut être aussi pourri que l’ennemi et pratiquer une  » sale guerre  ». Toujours attaquer de manière indirecte, avec des ruses de sioux, et l’ennemi ne sait jamais où, quand, ni comment, il va être frappé. Désorientés de la sorte, les types du hamas vont commencer à pâlir et à faire dans leur froc. Pour niquer l’ennemi, il faut toujours chercher à le piéger avec des coups tordus.

Cette guerre, toujours pas gagnée jusqu’alors, dure depuis déjà 8 mois et coûte des milliards de dollars à l’économie israélienne. Les causes de cette stagnation sont des bévues monumentales telles l’inefficacité totale du renseignement militaire qui pendant 15 ans a gravement sous-estimé son ennemi, mais aussi la faiblesse de la stratégie globale qui a permis au hamas de continuer à s’approvisionner par l’Égypte, etc..Le renseignement militaire israélien aurait gagné beaucoup de temps s’il avait d’emblée envoyé les Sefardim faire parler les prisonniers arabes capturés. Tout est criticable dans la façon dont Israël mène cette guerre, la stratégie comme la structure de l’organisation militaire utilisée. Quand il s’agit de la survie de l’État Juif, Israël ne doit surtout pas hésiter à mobiliser le Peuple Juif en Diaspora. Messieurs les généraux israéliens, travaillez vos dossiers sur gaza, vous avez du pain sur la planche.