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Le 23 mars 2015, le secrétaire Général de la Maison Blanche Denis Mc Donough a douté des intentions israéliennes quant à la volonté de faire la paix avec les palestiniens. Cette inquiétude américaine fait suite aux propos du Premier Ministre Netanyahou du 16 mars 2015 selon lesquels : « l’établissement d’un Etat palestinien et l’évacuation de la Cisjordanie offriraient une plate-forme à l’islam radical pour attaquer Israël ». Denis Mc Donough en a conclu que le Premier Ministre israélien ne voulait plus faire la paix avec les palestiniens : « Nous ne pouvons simplement pas faire comme si ces propos n’avaient jamais été prononcés ou ne soulevaient pas des questions sur l’engagement du premier ministre à atteindre la paix à travers des négociations directes. »
 
Ces déclarations illustrent la double méprise américaine et israélienne, à l’origine d’un blocage profond : d’un côté, à Washington, sont associés « création d’un Etat palestinien » et « paix » alors qu’Israël n’est pas en guerre avec Mahmoud Abbas.
 
Côté israélien, il n’est pas question de voir un Etat palestinien sur l’assiette de la Cisjordanie ni d’abandonner la vallée du Jourdain pour des raisons de sécurité.
Il convient donc de revenir au principe de base : « le Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ne dépend que des peuples eux-mêmes. Si donc le peuple palestinien de la bande de Gaza déclare officiellement, par la voix de ses représentants, « la fondation de l’Etat palestinien de Gaza sur la bande de Gaza», personne ne pourra s’y opposer. Il en est de même si Mahmoud Abbas déclare officiellement « la fondation de l’Etat palestinien de Cisjordanie sur les zones A et B de Cisjordanie avec Ramallah pour capitale (puisque c’est là que vivent les palestiniens et qu’ils y exercent des prérogatives quasi souveraines).
 
Le Droit international ne fait que figer des réalités, il ne se construit pas sur des projections fantasmées. Les Etats palestiniens ne peuvent être créés qu’à l’endroit où vivent les palestiniens et là où ils exercent un contrôle politique sans partage.
Le secrétaire général de la Maison Blanche se méprend donc lorsqu’il soutient « Les Etats-Unis ne cesseront jamais de travailler en faveur d’une solution à deux Etats » :
 
il n’y a pas un Etat palestinien mais bien deux. C’est donc vers une solution à 3 Etats qu’il faut tendre et non deux. Il ne saurait également reprocher au Premier Ministre israélien « d’être hostile à la paix » parce qu’il refuse de renoncer à la « zone C » de Cisjordanie où vivent des centaines de milliers de juifs sur des terres désertiques.
 
La mauvaise volonté est bien du côté palestinien. Le peuple palestinien de Gaza est souverain sur son territoire (avec des organes politiques, policiers, la Charia comme système de foi et de loi, une pensée commune, un territoire, une capitale). Or, les palestiniens de Gaza ne veulent pas de la création d’un Etat à Gaza puisqu’il emporterait reconnaissance implicite de l’Etat d’Israël qu’ils veulent juste détruire.
 
De même, le peuple palestinien des zones A et B de Cisjordanie (avec Ramallah pour capitale) pourrait tout à fait déclarer son indépendance. Israël assurerait alors une continuité territoriale en levant les barrages aux villes palestiniennes en contre partie d’une renonciation à la lutte armée. Or, Mahmoud Abbas s’y refuse car il veut les Lieux Saints de Jérusalem pour jouer un rôle dans le monde arabo musulman.
 
Pour accabler Israël, Denis Mc Donough est donc obligé de mentir en demandant à Israël de « mettre fin à une occupation qui a duré près de cinquante ans ». Ces déclarations traduisent, au pire, sa mauvaise foi, au mieux, sa méconnaissance des faits historiques, au mieux : Israël n’occupe plus aucun territoire depuis 1988. 
 
Rappelons pour mémoire, que la Cisjordanie et Jérusalem Est ont été annexés le 24 avril 1950 par le Roi Abdallah 1er de Transjordanie qui a fondé le Royaume Hachémite de Jordanie. Personne n’a jamais contesté cette annexion (hormis les palestiniens qui ont d’ailleurs assassiné le Roi Abdallah 1er le 20 juillet 1951). Ces annexions ont d’ailleurs été reconnues par la communauté internationale. C’est donc bien la Jordanie qui a été occupée en 1967, et non la Palestine (qui n’existe que depuis le 29 novembre 2012 et sans territoire d’affectation).
 
Or, comme Hussein de Jordanie (petit fils d’Abdallah 1er) a officiellement renoncé à la Cisjordanie le 31 juillet 1988, il n’y a donc plus eu d’occupation à compter de cette date. Le contrôle du territoire de Cisjordanie a même été organisé par Arafat (prix Nobel de la paix) et Israël lors des accords d’Oslo. La Cisjordanie a alors été divisée en 3 zones : A (qui concentre 55 % des palestiniens) et B (où vivent 41 % des palestiniens) et C, qui représente 62 % du territoire désertique sur laquelle vivent des centaines de milliers de juifs et où Israël exerce un contrôle politique exclusif.
 
Ainsi, et contrairement à ce qu’a avancé le Secrétaire Général de la Maison Blanche, il n’y a aucune volte face du premier Ministre israélien entre ses déclarations de mars 2015 et celles de 2009, lorsqu’il avait affirmé que les palestiniens avaient « le droit de vivre dans un Etat souverain et de se gouverner eux-mêmes ». Les palestiniens peuvent tout à fait établir un Etat sur les zones A et B de Cisjordanie, qu’il contrôlent  et où ils vivent, sans revendiquer le territoire israélien ou la zone C de Cisjordanie. 
 
Denis Mc Donough a alors cherché à attendrir la communauté internationale en lançant : « Les enfants palestiniens méritent le même droit d’être libres sur leurs terres que les enfants israéliens sur les leurs ». Bien évidemment, les enfants palestiniens de Gaza sont libres sur la bande de Gaza, et les enfants palestiniens des zones A et B de Cisjordanie le sont sur les territoires sur lesquels ils vivent. Seule, leur renonciation à la lutte armée, permettra la levée du blocus à Gaza, et la fin de la présence militaire aux abords des villes de Cisjordanie, dans les Zone A et B.
 
Reste alors la leçon de démocratie donnée à Israël par le Président américain qui invite Israël à modifier le traitement réservé à la population arabe israélienne « sur le principe d’un traitement équitable et juste pour chacun ». Israël doit effectivement régler le problème de la nationalité palestinienne des populations arabes qui vivent en Israël en leur laissant le choix d’opter pour cette nationalité. Si les arabes israéliens optent pour la nationalité palestinienne, ils auront le statut d’étrangers en Israël en situation régulière, comme les palestiniens qui vivent à Jérusalem, qui n’ont jamais perdu leur nationalité après l’annexion de Jérusalem-Est en 1967. Ils jouiront alors de tous les droits des citoyens israéliens, à l’exception du droit de vote ou d’être éligibles aux élections « nationales » (comme dans toutes les démocraties).
 
Ainsi, le Premier Ministre israélien n’aura plus à craindre lors des élections nationales : « Le pouvoir de la droite est en danger. Les électeurs arabes se rendent en masse vers les bureaux de vote ». Les citoyens palestiniens d’Israël iront désormais voter à Ramallah, et non plus à Jérusalem. Pour sa part, la Knesset n’aura plus à héberger les députés palestiniens citoyens d’Israël tels Hanan Zoabi ou Afou Gabaria (qui avait appelé à l’Intifada), naturellement destitués, puisqu’ils auront opté pour la nationalité palestinienne.
 
Les palestiniens d’Israël bénéficieront alors un « Droit au retour » à Gaza où dans les zones A et B de Cisjordanie, qui ne pourront jamais être une base de l’Islam radical. L’Etat juif d’Israël, par les juifs et pour les juifs vivra alors en paix aux côtés des Etats palestiniens qui pourront enfin commencer leur développement. 
 
Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach 
 

 

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