La marche anti-islamophobie fracture la gauche
La marche coorganisée par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ce dimanche à Paris n’en finit pas de faire des vagues.
Co-initiateur de l’appel à la marche du 10 novembre à Paris pour dire «Stop à l’islamophobie», Madjid Messaoudene a dénoncé jeudi «une tentative de sabotage de la part de la fachosphère et de la gauche». «On en prend note», a menacé l’élu Insoumis de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), regrettant que «les polémiques du RN» soient «reprises par le PS». Car depuis le milieu de la semaine, la forte dynamique initiale a subi de sérieuses secousses.
L’écologiste Yannick Jadot a été un des premiers à exprimer des réserves sur un texte qu’il a pourtant signé mais qui aurait «mal circulé». Une façon d’avouer qu’il est peut-être allé trop vite. L’eurodéputé au final «ne valide pas l’ensemble du texte». En jeu: non seulement l’usage controversé du mot «islamophobie» mais aussi l’affirmation de l’existence de «lois liberticides». Jadot refuse l’idée d’un «racisme d’État».
«De toute façon, il n’avait pas la possibilité de marcher dimanche», précise un proche. Comme Yannick Jadot, le député LFI d’Amiens François Ruffin a reconnu n’avoir pas porté une attention suffisante au texte. Il était «en vacances» avec ses enfants à Bruxelles, s’est-il justifié, «en train de manger des frites et des gaufres».
Le PS se désolidarise
Au même moment, la direction du PS a indiqué dans un communiqué ne pas se reconnaître «dans ses mots d’ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme «liberticides»». Mais le PS le dit aussi très clairement: «Nous ne voulons pas nous associer à certains des initiateurs de l’appel».
La présence parmi eux du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), accusé de liens avec les Frères musulmans, fait tousser un certain nombre de responsables à gauche. Et pas seulement. Le chef du gouvernement Édouard Philippe, tout en reconnaissant la mise en cause de Français «à raison de leur couleur de peau, de leur conviction religieuse» a adressé une mise en garde mercredi: «Un certain nombre, peut-être pas tous, de ceux qui appellent à manifester dimanche me paraissent s’inscrire dans une logique de communautarisme qui n’est pas du tout ce à quoi je crois».
Militante féministe, Caroline de Haas marchera dimanche mais elle a demandé que sa signature soit retirée en raison de la présence à ses côtés de «personnes qui ont tenu des propos d’une violence sidérante à l’encontre des femmes». Il s’agissait entre autres, de l’iman Nader Abou Anas. Une signature depuis retirée par les organisateurs. Le député Insoumis Adrien Quatennens a lui aussi exprimé ses réserves face à certains signataires dont «il ne partage pas la plupart des valeurs».
À la tête du PCF, Fabien Roussel a préféré de son côté ne pas signer. «Je ne m’y suis pas retrouvé», indique-t-il, tout en ayant fait «largement circuler l’appel» dans son parti. Fabien Roussel serait en train de «discuter» avec Olivier Faure pour l’organisation d’une autre manifestation, «plus large et plus républicaine, contre le racisme et l’antisémitisme». Le patron du PS doit s’exprimer à ce sujet vendredi.
LFI «persiste et signe»
Plusieurs responsables communistes, au contraire, sont très motivés par le fait de marcher dès ce dimanche. C’est le cas du parisien Ian Brossat ou des députés franciliens Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis) et Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine). «Face aux pressions, nous ne devons pas céder mais serrer les coudes pour soutenir nos concitoyens de confession musulmane», indique cette dernière. Elsa Faucillon se «félicite» des mots «lucides» de Jean-Luc Mélenchon.
» À voir aussi – Clémentine Autain: «J’ai signé et j’irai dimanche à la manifestation contre l’islamophobie»
Il y a une attaque continue et extrêmement violente contre les populations musulmanes en France
Guillaume Balas, ex-député européen
«Il faut savoir faire bloc quand l’essentiel est en jeu», a écrit jeudi dans son blog le chef de file de La France insoumise qui «persiste et signe» sur l’appel, sans dire pour autant s’il participera personnellement à la marche. L’ex candidat à la présidentielle reconnaît ne pas aimer le terme «islamophobe», lui préférant «haine des musulmans». Mélenchon précise avoir signé «pour ce qu’il y a dans le texte et pas en raison de ceux dont (il) découvre ensuite qu’ils l’ont également signé». «Sinon, argumente le député de Marseille, je n’aurais jamais signé de texte dans le passé avec Bernard-Henri Lévy ni avec le Crif».
À la tête d’EELV, David Cormand ne regrette «pas du tout» d’avoir signé, même s’il sera en Finlande dimanche. «Je n’ai aucun problème avec l’appel», dit-il, surpris par «la fébrilité» de certains. «Quand j’ai lu «lois liberticides», je n’ai pas pensé au voile mais à l’état d’urgence et au fait qu’au nom de notre sécurité, on puisse nous faire renoncer à un certain nombre de libertés fondamentales».
«Il y a une attaque continue et extrêmement violente contre les populations musulmanes en France et Génération.s sera présent dimanche», assure de son côté Guillaume Balas. «Nous étions tous à la marche pour Charlie Hebdo malgré la présence de chefs d’État dont on dénonce la politique», note l’ex député européen.
au maroc pour avoir la nationalité il faut soit etre musulman soit se convertir à l’islam !!
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aide : y a pas de nom propre pour qualifier « musulman » ?
si la religion de quelqu’un est l’islam on dit qu’il est musulman et non islamique ou islamiste , pourquoi c’est ainsi ?
donc la religion c’est l’islam et le qualificatif c’est musulman ? Bizarre !!
Parce que c’est les occidentaux qui ont définis les islamistes comme des terroristes. Ils ont salit ce mot du coup pour pas que les gens font des amalgames on dit musulmans. L’islamisme c’est comme l’extrémisme c’est mauvais et faut pas que l’image de l’islam soit donné par eux.
« manger des frites et des gaufres» ? et les moules alors ?