France: la justice, saisie par J.-M. Le Pen, suspend le congrès par correspondance au FN
La justice française a suspendu mercredi la consultation en cours du parti d’extrême droite Front national, visant à l’initiative de sa présidente Marine Le Pen à priver son père Jean-Marie de son titre de président d’honneur de cette formation.
Il s’agit du deuxième revers pour Marine Le Pen dans sa brouille avec son père, cofondateur du parti, après ses propos controversés allant à l’encontre de la politique de dédiabolisation du FN qu’elle a engagée. Il y a une semaine, la justice avait déjà annulé la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen en tant qu’adhérent, décrétée par le Front National début mai à l’initiative de sa fille.
Dans leur décision, les juges des référés (procédure d’urgence) du tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris, suspendent la consultation des adhérents organisée jusqu’à vendredi par voie postale « jusqu’à organisation d’une assemblée générale extraordinaire conforme aux statuts actuellement applicables ».
« Je suis satisfait, la justice me donne raison », a réagi Jean-Marie Le Pen, contacté par l’AFP. « Je combats l’injustice dans mon combat politique, et même quand j’en suis la victime ».
Son avocat Frédéric Joachim s’est félicité sur I-Télé de la « leçon de démocratie donnée au Front National » avec cette décision.
Le parti d’extrême droite « va faire appel », selon son avocat Frédéric-Pierre Vos.
Les juges ont estimé que le Front national a « violé » ses règles internes en organisant ce congrès par correspondance, et non sous forme physique comme cela devrait être le cas pour une modification des statuts – notamment la suppression de la présidence d’honneur.
Jean-Marie Le Pen, président d’honneur suspendu jusqu’à jeudi dernier, n’a pas été en mesure de « s’exprimer », relèvent en outre les juges, tant sur le mode de consultation choisie par le FN que face aux adhérents « faute de débat » les rassemblant « physiquement » autour de la question des statuts.
Le tribunal ne donne toutefois aucun délai au FN pour organiser une nouvelle assemblée.